Depuis le déchaînement de la colère d'Olympia, Anfauglith a dérivé au Nord-Est, tout proche de Träne. Le climat des côtes est devenu plus humide, et les différences de température avec l'intérieur des terres, où les innombrables volcans d'Anfauglith continuent leur immuable activité, engendrent des orages quasiment constants. Ici, il ne se passe pas une journée sans qu'il y ait une éruption ou un tremblement de terre quelque part. Peu de végétation parvient à pousser avant la prochaine coulée de lave, et les rares animaux sont vicieux et souvent non comestibles. La plupart des habitants se sont reconvertis dans la piraterie et le pillage des côtes de Träne toutes proches.

Kwade forme maintenant comme une étrange continuité de la forêt de Rhydderch. La bande de mer de quelques km de large qui sépare les deux régions possède une eau très sombre. Elle est traversée par la Liane, un long bosquet d'énormes arbres aux troncs d'un blanc maladif, dont les branches s'entrelacent si étroitement que pas un rayon de soleil ne passe. Pour ceux qui ont le pied agile, il est possible de passer d'un continent à l'autre en sautant de racine en racine. Kwade lui-même est toujours une grande forêt entrecoupée de nombreux marécages, et sa population se mêle bien souvent d'affaires de contrebande avec les personnages les moins recommandables du royaume du Feu.

La proximité du continent de l'Air semble étrangement avoir limité le climat exécrable de Shelagh. Bien que le sol soit constamment balayé par des vents hurlants, les tempêtes et ouragans sont devenus plus rares. La plupart des habitants continuent cependant de vivre dans l'immense labyrinthe souterrain, bien que celui-ci soit toujours réputé comme étant extrêmement dangereux... Les habitants, pauvres mais rusés, ont appris à construire de petits engins volants dont le peu de fiabilité est presque légendaire, mais qui leur permettent d'attaquer les côtes de l'Elenwë ou les bateaux passant entre les deux continents dans des raids de ravitaillement souvent suicidaires.

De loin le plus frappé de tous par le morcellement du continent du Mal, Valaurakar ne possède plus aujourd'hui que la moitié de sa superficie passée. C'est tout de même encore la plus puissante des régions de ce continent, puisque son rapprochement avec la Mynorie semble avoir eu un effet positif, bien qu'inattendu, sur la production agricole. Le climat s'est assaini, et la population locale semble plus encline à perpétrer meurtres, vols et escroqueries sur son propre territoire qu'à aller chercher querelle à son puissant et méfiant voisin, le continent de la Terre.