Une Amie ?? [Privé avec Cytsuka]

Ne me demandez pas pourquoi je marchais ici, à Ghiaccia, dans la forêt tropicale. Dans la matinée, en croisant une elfe qui ressemblait fortement à ma mère, mes vieux démons m'avaient assaillis. Alors, j'avais décidé d'aller la revoir, et lui adresser une petite prière. Je pensais même décorer sa tombe, pour lui prouver ce que je savais faire. Parce que, au fond de moi, j'étais persuadée qu'elle état là-haut, aux côtés de la déesse Mnemosyne. Je m'étais vêtu d'une jupe verte claire, comme à mon habitude avec un haut assorti et j'avais enfilé une cape par dessus. Évidemment, j'avais pris mes armes. Une elfe sans équipement n'est pas digne de ce nom ! Malgré moi, j'avais du laisser Minuit dans le quartier de Kabonverka. Je voyageais en bateau, et même si j'avais réussi à l'amener du continent à la ville, elle m'avait déclaré ne plus vouloir remonter dans un bateau. Selon moi, elle avait le mal de mer.
J'étais arrivée une semaine plus tard dans l'après midi au port et avais décidé de loger dans une auberge non loin de là. Puis, le lendemain, j'étais partie à pied rejoindre la forêt. J'avais mangé sur place quelques plantes et étais partie rejoindre la clairière qui m'avait servi de camp lors de mon enfance.

Sentir la terre sous mes pieds, entendre le bruit des feuillages, percevoir les battements de cœurs des gros arbres.... J'inspirai profondément, laissant pour une fois ma vengeance et ma haine de côté. Je souris devant ce pur instant de bonheur. J'allais revoir l'ancien camp et s'il n'aurait pas trop changé, peut être en ferais je une sorte de résidence secondaire. La forêt était pour moi un endroit de repos, de paix et de méditation. Même si il s'y tenait beaucoup de mauvais souvenirs...

Je continuai à avancer lentement, un sourire triste sur le visage, la tête haute lorsque je sentis comme une... présence. Les feuilles bruissaient, mais ce n'était pas le vent. Peut-être une espèce de singe ? Je haussai les épaules mais me tint tout de même prête. J'avais la main posée sur la garde de mon sabre lorsqu'il sembla que la présence légère se rapprochait. Soudain, une tête coiffée de beaux cheveux blond cristallin et aux yeux gris surgit des branches basses... à l'envers.
Surprise, je sursautai et émit un petit cri de stupeur. Je me repris aussitôt, surtout lorsque je m'aperçus que la petite tête sans corps n'était autre que celle d'un enfant...
Je murmurai ou plutôt, grognai un faible "Dégage de là, minus!", et passai mon chemin.

Cytsuka observait le ciel, perchée au sommet d'un arbre.
Le cirque, où elle s'était engagée depuis bientôt deux ans, voyageait de régions en régions et ils s'étaient arrêtés dans un port, près de la forêt tropicale du continent de la Terre. Ce n'est pas un endroit qui regorge de monde pour donner un spectacle mais le chef de la troupe devait s'entretenir avec des commerçants... Cytsuka en avait profité pour explorer la forêt, mais s'est lassée très vite des petits sentiers de mousse, préférant les arbres où elle pouvait s'y percher et apercevoir le ciel.
Elle avait tout d'abord pensé à ses amis, et à ses maîtres les moines, tous décédés. Son visage rieur avait pris un aspect mélancolique. Puis elle pensait à Phosphore, son oiseau géant bleu-argenté. Elle l'appelait de temps en temps, pour leurs habituelles promenades dans les airs. Mais ces temps-ci, il partait de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps.
"Peut être prépare-t-il quelque chose ?, pensa-t-elle, Ou alors il a simplement rencontré une amie..."
Cette dernière pensée lui rendit son sourire. Après tout, il faisait ce qu'il voulait...
Le vent derrière elle lui apporta un parfum inconnu. Cytsuka se retourna, cherchant une présence. Elle vit la silhouette d'une elfe, qui avançait d'un bon pas, armée d'un arc et d'une épée. La jeune humaine s'approcha, intriguée. Elle avait l'habitude des elfes, il y en avait quelques uns dans la troupe du cirque. Ils dégageaient toujours une aura mystérieuse, et Cytsuka se plaisait en leur compagnie. Mais cette elfe-là n'était pas comme les autres. D'abord, d'après sa démarche, c'était une véritable guerrière. Pourtant, la jeune fille ne lui donnait pas plus de quinze ans ! Ensuite, c'était l'expression étrange de son visage. A la fois beau et triste.
Le sourire de Cytsuka s'élargit, et elle se dirigea vers l'inconnue en sautant d'arbres en arbres. Arrivée à sa hauteur, elle accrocha ses jambes à une branche et émergea sa tête des feuilles en abordant un sourire sympathique.
L'elfe eut un mouvement de recul, et poussa un cri. Puis elle se reprit, et ne laissant pas le temps à Cytsuka de s'exprimer, elle continua son chemin en grognant un faible "Dégage de là, minus !"
Cytsuka éclata de rire. Elle adorait le tact de la jeune elfe. Doucement, à l'aide d'un petit courant d'air, elle sortit de l'arbre et se posa à terre. L'elfe, surprise du rire de Cytsuka, s'était retournée et la regardait avec mépris.
La jeune fille sautilla vers elle, en s'exclamant :
"Hey, salut ! Moi c'est Cytsuka, et toi ?"
Puis une idée traversa son esprit et elle continua sur sa lancée :
"Hé ! Tu viendras faire une bataille de pommes avec moi ??"
Et elle éclata de rire une nouvelle fois, devant l'expression incrédule de l'elfe.

L'inconnue, puisqu'il semblait s'agir d'une fille se mit à rire. Pourquoi ? Aucune idée. Puis à l'aide de je ne sais quel machin, elle descendit de la branche où elle s'était perchée et se posa à mes côtés. Surement une fille de l'air.

"Hey, salut ! Moi c'est Cytsuka, et toi ?"

J'avais envie de lui crier : "Rien à faire, gamine !" La Cytsuka en question était vraiment très jolie avec ses cheveux blonds, ses yeux gris et son teint hâlé. Son rire cristallin et les pommettes roses qui saillaient sous ses yeux rieurs lui donnaient un air enfantin et irrésistiblement craquant. Je ne lui aurais pas donné plus de treize ans.

"Hé ! Tu viendras faire une bataille de pommes avec moi ??"

Hein ? Quoi ? Elle me dmeandait quoi, là ? Que JE "joue" avec ELLE ? Depuis quand la dure elfe Endërya El'Undril -moi- avait trouvé quelqu'un de craquant ? Depuis quand on lui avait demandé de jouer avec elle ?
Cytsuka rit de plus belle, dévoilant d'admirables dents blanches. Son rire était si contagieux que je réussis à esquisser un sourire devant tant d'innocence.

Si tu savais..., murmurai-je si bas que j'ignorasse si elle avait entendu. La vie ne réserve pas de belles surprises...

Je lui avais donné une réponse. Qu'elle me laisse tranquille. Surtout que son sourire et sa naïveté me donnait mal au coeur. Tsst... les jeunes de nos jours...
Et puis, en quoi ça lui apporterait de savoir mon nom ? Rien. Je finis par lâcher, devant la fillette qui se dandinait devant moi, en attendant impatiemment une réponse :

Disons que... j'ai autre chose à faire que faire une bataille de pomme avec toi. Alors, sois sage, va rejoindre ta maman et va jouer au bac à sable.

Je l'avais dit le plus poliment que possible. J'aurai tant aimé que Minuit soit là... Sans attendre de réponse de la part de Cytsuka, je me mis à courir.
Pourquoi fuyais-je donc...?

La jeune elfe semblait réellement vexée. Cytsuka ignorait pourquoi, mais elle se dit intérieurement que son amitié serait extrêmement difficile à gagner. Mais elle reprit confiance lorsqu'elle esquissa un sourire... Elle n'était pas si froide que ça, finalement...
L'elfe murmura quelque chose, mais Cytsuka n'entendit qu'un seul bout de sa phrase : "Si tu savais..."
Puis elle lui lança précipitamment, comme pour échapper au sourire de Cystuka :
"Disons que... j'ai autre chose à faire que faire une bataille de pomme avec toi. Alors, sois sage, va rejoindre ta maman et va jouer au bac à sable."
Et elle partit en courant à toute vitesse.
Cytsuka re-éclata de rire. Cette elfe lui plaisait vraiment et elle voulait en savoir plus sur elle. Elle ne lui échapperait pas si facilement...
La jeune humaine forma entre ses mains une boule d'air de taille moyenne, la lança sur les traces l'elfe et sauta dessus. Elle fila derrière elle et la rattrapa en quelques secondes, et arriva à la hauteur de l'elfe qui était très étonnée de voir Cytsuka assise sur une boule d'air juste à côté d'elle... Cytsuka lui répondit, toujours en souriant :
"J'ai pas de mère, désolé. Par contre, j'ai aperçu tout à l'heure plusieurs pommiers par là-bas... Mais au fait, tu m'as toujours pas dit ton nom !"

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Endërya, la couleur de ma police (quand mon personnage parle) est orange !

"J'ai pas de mère, désolé. Par contre, j'ai aperçu tout à l'heure plusieurs pommiers par là-bas... Mais au fait, tu m'as toujours pas dit ton nom !"

Quoi ? Mais.. qu'est ce qu'elle faisait là ? Okay... impossible de lui échapper. Pourtant, ce n'était qu'une petite humaine ! Je n'aurais jamais cru qu'elle aurait autant de pouvoir... Je m'arrêtai brusquement. Elle n'avait pas de mère. Voilà, Endy, gaffeuse professionnelle. Je soupirai.

Va voir ton papounet d'amour, alors. Mais, s'il te plait, aie l'obligeance de me laisser tranquille.

Le petit rayon de soleil continuait à sourire naïvement. Il fallait que j'use de moyen plus... moins... sympathiques pour faire comprendre à ce pot de colle -aussi aimable, sociable et gentil fût-il- que je ne voulait pas de lui. Je n'aurais jamais pensé faire ça... mais bon, quand il le fallait...
Mes mains furent très vite entourées d'un halo vert, symbole de la magie de la terre que je possédais, puis, je les dirigeai vers le pommier, non loin de là. Les pommes furent attirées vers moi comme un aimant. Elles foncèrent droit sur Cytsuka, qui semblait vraiment surprise. Sans savoir si j'avais ralenti le pot de colle, je me remis à courir.
Mon nom, mon nom ? Elle voulait mon nom ? Elle ne l'aurait pas.
Étrangement, ce petit jeu : je cours, tu me rattrapes, je m'échappe m'amusait. Il me rappelait l'un des jeu auquel je jouait avec mon ancien ami humain, avant qu'il soit assassiné.
Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'accélérai l'allure, pressée de rejoindre mon ancien camp.

L'elfe -qui n'avait toujours pas donné son nom- s'arrêta brusquement et soupira. Cytsuka lâcha son emprise sur la boule d'air qui s'évanouit, et atterrit à quelques mètres. Pourquoi l'elfe refusait de s'ouvrir à elle ? C'était frustrant. Mais bon, pour l'instant, elles s'amusaient bien, alors les présentations pouvaient attendre...
La guerrière lui dit très calmement (un peu trop calmement d'ailleurs...) :
"Va voir ton papounet d'amour, alors. Mais, s'il te plait, aie l'obligeance de me laisser tranquille."
Cytsuka fit semblant de n'avoir rien entendu, toujours souriante. Mais qu'est-ce qu'elle avait avec ses parents ? Elle avait des problèmes avec les siens, ou quoi ?!?
Soudain un halo vert éclaira les mains de l'elfe. Les yeux de Cytsuka s'écarquillèrent de surprise : elle n'avait jamais vu la magie de la Terre et ignorait presque son existence. Elle nota aussi que le visage de l'elfe s'était endurci.
Des pommes se dirigèrent vers elle, puis elles obliquèrent vers Cytsuka.
"Super ! Elle s'est enfin décidé à jouer avec moi !", pensa joyeusement la jeune humaine. Elle créa une boule d'air qui grossit afin de l'englober entièrement, et les pommes ricochèrent sur ce bouclier de courants d'air. Cytsuka ria de nouveau, avant de s'apercevoir que l'elfe s'était encore enfuie. Poursuivant le jeu, Cytsuka se mit à escalader un arbuste, et sauta d'arbres en arbres en utilisant son agilité afin de suivre discrètement l'elfe.
"Elle coure vraiment très vite !", pensa Cytsuka.
Elle réussit à la rattraper, et sauta à terre, quelques mètres devant l'elfe. La jeune humaine se rendit compte qu'elle étaient arrivées à un ancien camp, délaissé. Et elle vit les larmes sur le beau visage elfique.
Son sourire s'évanouit, pour réapparaître en un sourire timide et hésitant. Elle avait peur soudain. Peur d'avoir peiné l'elfe. Elle voulait la rendre de bonne humeur, pas la faire pleurer. Elle s'approcha doucement de l'elfe :
"Hé... Je suis vraiment désolé si je t'ai fait de la peine... je voulais m'amuser, c'est tout... Pardonne-moi, sincèrement."
L'elfe essuya ses larmes et observa Cytsuka. Le sourire de celle-ci s'élargit un peu plus, et elle continua sur sa lancée :
"Tu sais, je n'ai pas du tout de parents. Alors j'ai tout mon temps pour m'occuper de toi ! Allez, je suis vraiment désolée..."
La jeune humaine se rapprocha timidement de l'elfe, et sauta à son cou pour lui faire un câlin.
"Je suis vraiment désolée..."
L'elfe se laissa faire au début, puis se dégagea de son étreinte amicale.

J'arrivai enfin à destination. Presque rien n'avait changé. Quelques cendres parsemaient encore le sol, à l'endroit où j'avais brûlé mon père et ses amis humains. L'arbre feuillus était toujours, là, peut-être plus grand. A son pied, la pierre encore rouge de mon sang gisait à terre. Plus loin, au fond de la clairière sombre, deux croix ternes marquaient les tombes de ma mère et de mon meilleur ami.
Je fis un pas de plus, et alors que Cytsuka se posait délicatement près de moi, je revis la scène. Mes pleurs, les cris, la pierre. Puis, le sang, mon ami et ma mère. Les larmes coulèrent sur mes joues, porteuses de peine.

"Hé... Je suis vraiment désolé si je t'ai fait de la peine... je voulais m'amuser, c'est tout... Pardonne-moi, sincèrement."

Encore elle... mais, contrairement à quelques instants auparavant, sa présence me rassurait, me prouvait que je n'étais pas seule. Non, elle ne m'avait pas blessé. Elle n'y était pour rien... Je ne voulais pas qu'elle croit ça,surtout pas. J'essuyai doucement mes larmes.

"Tu sais, je n'ai pas du tout de parents. Alors j'ai tout mon temps pour m'occuper de toi ! Allez, je suis vraiment désolée..."

Nous avions donc deux points communs : nous étions toutes les deux orphelines et porteuses d'un pouvoir propre à notre continent d'origine.
A ma grande surprise, La petite humaine se rapprocha de moi et m'enlaça amicalement. Je me laissai faire lorsqu'elle glissa à mon oreille quelques excuses, puis, je me dégageai gentiment.

Tu n'y es pour rien, Cytsuka. C'est juste cet endroit... Mon passé...

Je m'assis sur un tronc noirci par la cendre et enfouis ma tête entre mes mains.

Tu vois, tout n'est que mort et douleur, ici... L'arbre là, m'a sauvé la vie, et il est feuillu, parce que ma mère a utilisé son pouvoir pour me sauver... Le diadème, là, c'était à elle, elle me l'a donné avant de mourir...

Je ne savais pas si je devais l'ennuyer avec mes histoires ou m'arrêter maintenant. Devant son regard curieux et encourageant, je poursuivis:

J'avais sept ans. Ou huit. Peu importe. Je jouais avec mon meilleur ami, un humain, lorsque ma mère, paniquée, nous a fait monter sur l'arbre ici. Puis, une pierre m'a assommé, celle qui git, ici, et le rouge, c'est mon sang. Les cendres, là bas, c'est l'endroit où j'ai fait brûler le corps de mon père et de ses amis humains, transpercés par les épines de ma mère. Les deux tombes, au fond, ce sont ma mère, qui s'est sacrifiée et mon meilleur ami qui est mort, une flèche dans le corps... Je pense que les humains chasseurs voulaient le diadème et le pouvoir de ma mère, mai elle ne s'est pas laissée faire. Je suis fière d'être sa fille, si fière... Mais, mon père, n'en parlons pas.. c'était un traître ! Je suis déçue de ne pas l'avoir tué moi-même...

Tandis que des torrents de larmes inondaient mes joues et mes yeux, je me levai et coupai branches et buissons à l'aide de mon sabre, en m'imaginant que mon père était soit un branchage, soit une touffe d'herbe. Ma danse de la mort tranchait et déchirait rageusement ces corps illusoires.

"Tu n'y es pour rien, Cytsuka. C'est juste cet endroit... Mon passé..."
Cytsuka s'interrogea. Si ce n'était pas elle, qui aurait pu la blesser autant ? Elle observa la camp plus en détails, tandis que l'elfe -qui n'avait toujours pas donné son nom!- le décrivait à la jeune humaine. Celle-ci écouta calmement l'histoire tragique de l'elfe.
"Elle aussi a tout perdu..., pensa-t-elle. Mais bon, il faut voir le bon côté des choses. Au moins, nous avons une chose de plus en commun !"
Elle s'efforçait tant bien que mal à être optimiste, mais elle ne pouvait qu'être triste devant sa nouvelle amie...
L'elfe se releva soudain, et commença à déchiqueter avec rage tout ce qui se trouvaient sur son passage. Sa lame sifflait l'air, Cytsuka en avait mal aux tympans. Elle était effrayée par la danse -mortelle- de l'elfe, et s'efforça de la calmer.
"Hé ! Arrête ! Mais regarde ce que tu fais !!"
Mais rien ne put stopper l'elfe enragée. Cytsuka abandonna et se mit à l'abri des assauts de l'elfe. Au bout d'un moment, celle-ci s'arrêta enfin, haletante, puis brandit son sabre une nouvelle fois.
"STOP !!"
Cytsuka s'était jetée sur elle, surmontant sa peur et désarma péniblement l'elfe, projetant sa lame au loin, près de la tombe de sa mère.
Elles s'étaient retrouvées toute les deux par terre, Cytsuka sur le dos de l'elfe et en profita pour lui crier à l'oreille :
"Je sais à quel point tu es triste, mais il ne faut pas changer cette tristesse en haine !! Regarde ce qu'elle te fait faire : tu était en train de décimer les arbres de leurs branches !! Je n'y connais pas grand chose, mais la Terre est ton élément, non ? Pourquoi tu lui fais du mal ?"
Et elle se leva, et murmura à l'attention de l'elfe, qui s'était relevée :
"Tu ne veux pas plutôt venir avec moi sur la tombe de ta mère ?"
Et son sourire réapparut, timidement.

J'aperçus du coin de l'œil Cytsuka qui se protégeait de moi. Elle avait enfin peur. Elle avait enfin compris que je n'étais pas une elfe niaise comme elle le croyait. Je commençai à sourire. Juste un peu. Elle tenta de me calmer en criant quelque chose que je n'écoutai pas. Je faisais ce que je voulais, j'étais libre de mes mouvements. Me débarrasser de toute cette colère me faisait un bien fou !
Soudain, je me retrouvai plaquée contre le sol, un poids plume sur le dos, ma lame près de la tombe de ma mère. Elle me hurla dans les oreilles, me brisant les tympans :

"Je sais à quel point tu es triste, mais il ne faut pas changer cette tristesse en haine !! Regarde ce qu'elle te fait faire : tu était en train de décimer les arbres de leurs branches !! Je n'y connais pas grand chose, mais la Terre est ton élément, non ? Pourquoi tu lui fais du mal ?"

Non, elle ne savait pas à quel point j'étais triste. Comment le saurait-elle ? Elle avait pourtant un peu raison, dans le fond, mais je n'avais pas envie de me laisser faire par une gamine orpheline. Elle se releva et je l'imitai. Elle poursuivit :

"Tu ne veux pas plutôt venir avec moi sur la tombe de ta mère ?"

Un sourire timide éclaira son visage. a fureur monta en moi et me fit exploser lorsqu'elle arriva à mon cerveau :

Petit 1, je n'ai aucun ordre à recevoir de ta part, Okay ? Je en t'ai jamais demandé de m'accompagner, donc, je fais ce que je veux. Et j'ai reçu trop d'ordres durant mon enfance. Maintenant, c'est fini.

Mon regard dur et ma voix froide lui avait fait baisser la tête. Je poursuivis, sérieusement en colère :

Petit 2, tu avais UN PEU réussi à remonter dans mon estime... Tant pis pour toi.

Là, c'était sur, elle devait être gênée et vexée. Je souris méchamment.

Petit 3, ne me regarde pas avec ce petit air de chien battu ! Ça a le don de m'énerver !!

En fait, un rien m'énervait. La pauvre Cytsuka... Je devais l'avoir bien rendue triste. "Mais elle l'a mérité !" Me criait une petite voix démoniaque. Je ne l'écoutai pas. Je ne l'écouterai plus. Une pointe de culpabilité naquit en moi et voir la pauvre petite, si vulnérable à cause de moi me poussa à faire la chose la plus improbable de ma minable vie : je la pris dans mes bras.

Je suis désolée, Cytsuka.. Tu as sans doute raison mais... mais je déteste qu'on me donne des ordres, tu comprends ? Excuse moi, mais... Je suis... hystérique. Maintenant, viens, je vais te montrer un truc.

Je me dirigeai vers la tombe de ma mère, un bras autour des épaules de la fille de l'air. Je récupérai mon sabre et le rangeai, au grand soulagement de la fillette. Puis, sous son regard étonné, des fleurs éclusaient autour de nous, à chaque fois que mes mains passaient au dessus. J'en cueillis quelques unes et les déposai sur le petit mont de terre, tout en murmurant quelles prières.

Le visage déformé par la colère, l'elfe se mit à hurler :
"Petit 1, je n'ai aucun ordre à recevoir de ta part, Okay ? Je en t'ai jamais demandé de m'accompagner, donc, je fais ce que je veux. Et j'ai reçu trop d'ordres durant mon enfance. Maintenant, c'est fini."
Horrifiée et effrayée, Cytsuka baissa la tête. "Oh non... je l'ai rendue encore plus en colère maintenant... qu'est-ce que je peux faire ?... Après tout, elle a raison de s'énerver, elle ne connaît pas mon histoire... j'aurais fait autant si j'étais à sa place...la pauvre, elle doit vraiment souffrir...je ne suis qu'une imbécile !!"
"Petit 2, tu avais UN PEU réussi à remonter dans mon estime... Tant pis pour toi."
Cytsuka serra les poings. La réplique de l'elfe lui faisait mal au cœur. Elle qui avait pourtant été si gentille... c'est ce qu'elle croyait...
Soudain, quelque chose remua dans la jeune fille, ce qui la figea. Elle avait très peur à présent. La force maléfique en elle se nourrissait des sentiments tels que la peur, la haine, la colère, la peur et la souffrance. L'elfe lui faisait peur et mal.
Cytsuka jeta un regard implorant à l'elfe, presque un appel au secours. Le démon ne devait surtout pas se réveiller !!!
"Petit 3, ne me regarde pas avec ce petit air de chien battu ! Ça a le don de m'énerver !!"
La fille de l'air se crispa davantage, elle sentit une vague de peur et de tristesse, quand soudain, tout s'évanouit : la peur, la douleur, le démon. L'elfe l'avait prise dans ses bras.
Cytsuka était soulagée. Non seulement l'elfe avait chassé tout trace de peur en elle mais en plus elle lui témoignait ouvertement de l'affection.
"Je suis désolée, Cytsuka.. Tu as sans doute raison mais... mais je déteste qu'on me donne des ordres, tu comprends ? Excuse moi, mais... Je suis... hystérique. Maintenant, viens, je vais te montrer un truc."
Intérieurement, Cytsuka se promit qu'à l'avenir, elle lui formulerait ses désirs un peu plus délicatement et très très poliment. Plus question de se la mettre à dos, maintenant.
Elles se dirigèrent ensemble vers la tombe de sa mère, où l'elfe rangea son épée -au très grand soulagement de Cytsuka- et promena ses mains autour d'elle. Émerveillée, la jeune humaine vit des fleurs apparaître, l'elfe en prit quelques unes et les posa doucement sur la tombe de sa mère. Cytsuka laissa tomber sa tête sur l'épaule de l'elfe et lui dit doucement :
"Je suis sûre que ta mère te remercie en ce moment même. Les belles fleurs, ça fait toujours plaisir..."
Voyant que l'elfe hochai calmement la tête, elle continua en souriant :
"Moi aussi je te raconterai mon passé, comme ça tu me connaîtras mieux... mais à trois conditions : la première, c'est que tu me dis ton nom, si cela ne te dérange pas, et la seconde c'est que tu me raconte d'où te vient cet étrange pouvoir. Et pour finir, parle-moi un peu de ta mère. Tu dois sûrement lui ressembler, ça doit être une elfe formidable..."

Cytsuka posa sa tête sur mon épaule. Je la laissai faire : je commençai à éprouver de la sympathie à son égard. Je me crispai. Je m'étais promis ! Promis de ne plus m'attacher, promis de ne plus accorder ma confiance ! La voix douce de Cytsuka me fit encore plus de mal :

"Je suis sûre que ta mère te remercie en ce moment même. Les belles fleurs, ça fait toujours plaisir..."

Jamais je ne pourrai l'abandonner et pourtant... Il le fallait. Je ne voulais plus souffrir. La convalescence était trop longue et les plaies ouvertes à jamais.
Je hochai la tête, je n'avais pas envie de parler, ma voix tremblerais, pour sur.

"Moi aussi je te raconterai mon passé, comme ça tu
me connaîtras mieux... mais à trois conditions : la première, c'est que
tu me dis ton nom, si cela ne te dérange pas, et la seconde c'est que
tu me raconte d'où te vient cet étrange pouvoir. Et pour finir,
parle-moi un peu de ta mère. Tu dois sûrement lui ressembler, ça doit
être une elfe formidable..."

Dire mon nom ? Je ne devais pas accorder ma confiance...

Endërya El'Undril.

Qui avait dis ça, que je lui en colle une ? Attendez... C'était... moi ? Connaître le nom de quelqu'un c'est un peu comme... le posséder. Je en voulais pas ! Pourquoi avais-je dis ça ? Pourquoi ? Pourquoi !
Je faillis frapper ma tête contre le sol. Je soupirai profondément. Autant ne pas faire les choses qu'à moitié...

Mon pouvoir de la terre me vient de ma mère. C'était une elfe très puissante, admirable par son courage, sa beauté et sa bonté. Trop de gentillesse et trop de pouvoir l'a perdu... Le diadème, c'est en partie la source de son pouvoir. Ils voulaient s'en emparer... Mais ils ont eu leur compte ! Enfin, pas tous, à mon grand malheur. Un jour, je les tuerai. Je les ferai agoniser ! Après tout, ce ne sont que de sales petits vers de terre d'humains... Non, les vers de terre sont très gentils... Disons que ce sont des sales moustiques... de la vermine à éliminer.. Je prouverai à tout le monde que les elfes et les êtres magiques doivent régner...

Un sourire machiavélique éclaira mon visage.

Alors ? Et ton histoire ?

Cette fois-ci, je souris gentiment, rassurant la pauvre Cytsuka toute tremblante. Pourquoi avait elle donc peur ?

Mon pouvoir de la terre me vient de ma mère. C'était une elfe très puissante, admirable par son courage, sa beauté et sa bonté. Trop de gentillesse et trop de pouvoir l'a perdu... Le diadème, c'est en partie la source de son pouvoir. Ils voulaient s'en emparer... Mais ils ont eu leur compte ! Enfin, pas tous, à mon grand malheur. Un jour, je les tuerai. Je les ferai agoniser ! Après tout, ce ne sont que de sales petits vers de terre d'humains... Non, les vers de terre sont très gentils... Disons que ce sont des sales moustiques... de la vermine à éliminer.. Je prouverai à tout le monde que les elfes et les êtres magiques doivent régner...

Cytsuka déglutit. Endërya -qui avait enfin dit son nom- haïssait les humains et voulait tous les exterminer... L'elfe ne s'était pas rendue compte qu'elle était une humaine, ou quoi ? Et si elle s'en rendait compte, comment elle réagirait ? Non, elle l'a sûrement remarqué. Cytsuka se sentait trembler de partout.

Alors ? Et ton histoire ?

La jeune humaine se tourna vers l'elfe, et la regarda droit dans les yeux, en esquissant un sourire :

Mon histoire ressemble beaucoup à la tienne, mais en un peu moins dramatique.
Je suis née dans un temple de l'air, et je n'ai jamais eu de vrais parents. En fait, je ne les ai jamais connu. Ce sont les moines qui m'ont élevés, et qui m'ont appris la maîtrise de l'Air, et plein d'autres choses. Et puis...il y a eu...

Cytsuka était sur le point de révéler la présence du démon en elle, ce démon qu'elle déteste tant. Mais elle avait trop peur de perdre la confiance de l'elfe, et préféra ne rien dire sur le sujet. Elle lui dirait plus tard.

Heu... les moines m'ont forcés à me réfugier loin du temple. Quand je suis revenue, il était entièrement détruit, tous mes maîtres, tous mes amis étaient morts. C'était l'œuvre des mages du continent du mal, je le sais. Je suis la seule survivante du temple...

Elle prononça ces dernières paroles avec des sanglots dans la voix. Elle se reprit, et se força à continuer jusqu'au bout :

Depuis, je me suis engagée dans un cirque, pour passer le temps... voilà...

Soudain Cytsuka se sentit vraiment stupide Elle était devant la tombe de la mère de son amie, et elle pleurait sur son propre sort. C'était vraiment ridicule. Elle reprit d'une voix mal assurée :

Mais... je ne t'ai pas tout dit. Le reste es t vraiment très dur pour moi et je te le dirais plus tard...pas maintenant.
Et puis...j'ai peur. Tu n'aimes pas les humains, n'est-ce pas ? Tu as sûrement remarquée que je suis humaine... Tu ne devrais pas les haïr tous. Il y a des innocents, tu sais... mais bon, après tu fais comme tu veux. Si tu veux absolument que je parte...eh bien je... heu...

Soudain elle s'arma de son courage et lui déclara fièrement :

Eh bien je ne te quitterais pas !! Parce que tu es mon AMIE !! Tiens d'ailleurs, je vais te donner un surnom. Endërya...end...Endy !! Et on discute pas !!!, s'exclama Cytsuka en voyant que son amie allait protester.
Maintenant, elle avait un peu peur... et si son amie la rejetait malgré tout cela ?

Mon histoire ressemble beaucoup à la tienne, mais en un peu moins dramatique. Je suis née dans un temple de l'air, et je n'ai jamais eu de vrais parents. En fait, je ne les ai jamais connu. Ce sont les moines qui m'ont élevés, et qui m'ont appris la maîtrise de l'Air, et plein d'autres choses. Et puis...il y a eu...

J'eus l'étrange sentiment qu'elle allait dévoiler quelque chose de très important. Mais, elle se contenta de dire :

Heu... les moines m'ont forcés à me réfugier loin du temple. Quand je suis revenue, il était entièrement détruit, tous mes maîtres, tous mes amis étaient morts. C'était l'œuvre des mages du continent du mal, je le sais. Je suis la seule survivante du temple...

Les sanglots lui restèrent dans la voix. C'était bien une des première fois que son sourire disparaissait...

Depuis, je me suis engagée dans un cirque, pour passer le temps... voilà...

Elle se mit à pleurer. Nous pleurions toutes les deux en cœur, sur une tombe. Désolant, sinistre.

Mais... je ne t'ai pas tout dit. Le reste es t vraiment très dur pour moi et je te le dirais plus tard...pas maintenant. Et puis...j'ai peur. Tu n'aimes pas les humains, n'est-ce pas ? Tu as sûrement remarquée que je suis humaine... Tu ne devrais pas les haïr tous. Il y a des innocents, tu sais... mais bon, après tu fais comme tu veux. Si tu veux absolument que je parte...eh bien je... heu...

Oui, elle était humaine. Oui elle avait raison. Mais elle n'avait pas l'allure d'un assassin. Je ne la tuerai pas. Même si avec ses niaiseries, j'en avais quelques fois horriblement envie... Puis, elle déclara, bombant le torse, visiblement fière d'elle d'avoir rassemblé assez de courage :

Eh bien je ne te quitterais pas !! Parce que tu es mon AMIE !! Tiens d'ailleurs, je vais te donner un surnom. Endërya...end...Endy !! Et on discute pas !!!

Amie...amie...amie... ce mot résonnaient dans ma tête avec fureur. Une migraine me déstabilisa et je me rattrapai de justesse à un arbre. J'avais l'habitude d'être seule. On dit "une fois n'est pas coutume" mais là... Il s'agissait d'une décision importante. J'avais conscience que si je disais oui, elle me suivrait partout. Je serai comme une sœur pour elle, et elle en mourrait apparemment d'envie, cela sautait aux yeux. Je ne pouvais pas dire non. Mais je ne voulais pas dire oui. Mon cœur était un torrent de sentiment contradictoires et je ne savais quelle rive choisir. La solitude ou la douleur. Le choix s'avérait difficile. J'aurais bien pris la solitude mais maintenant que Cytsuka était là...
Remarquant qu'elle me regardait l'air grave et curieux, attendant probablement une réponse, je clignai des yeux et lui en donnai une.

Je ne te ferai pas de mal, Cytsuka, tu peux en être sûre. C'est juste que... ce n'est pas l'envie qui me manque, c'est... la volonté. Je ne veux plus m'attacher à quelqu'un. Je ne veux plus avoir d'amis. Je désire simplement être seule. Je suis désolée si je te fais de la peine. Et encore désolée d'avoir croisé ta route... Merci de m'avoir ouverte les yeux et merci de m'avoir ouvert ton cœur mais... je n'en veux pas. Je ne peux pas, je ne peux plus. J'ai trop eu mal et la douleur est encore présente, là.

Je mis la main sur mon cœur alors que des larmes roulaient sur mes joues.

Bon vent, Cytsuka, fille de l'air. Rejoins ta troupe et surtout... Continue de sourire, ça te va si bien...

Sans la regarder dans les yeux, sans la regarder du tout d'ailleurs, je tournai vivement les talons et quittai le camp en marchant vite. J'espérais de tout cœur qu'elle comprendrait, qu'elle ne m'en voudrait pas. Je voulais juste qu'elle soit heureuse. Qui peut bien trouver le bonheur en ma compagnie ? A part les hommes...
C'était la première fois depuis bien longtemps que je pleurais et regrettais d'être seule. J'avais lâchement abandonné mon soleil...
Je ne voulais pas me l'avouer mais, au fond de moi, j'espérais qu'on se recroise un jour.

Bon vent, Cytsuka, fille de l'air. Rejoins ta troupe et surtout... Continue de sourire, ça te va si bien...

Et elle se retourna et quitta le camp à grandes enjambées.
C'était vraiment la fin ? Elles se quittaient maintenant, dans la tristesse ? Alors qu'elles commençaient tout juste à se connaître !
Cytsuka balaya toutes ces sombres pensées, et elle sentit au plus profond de son âme que Endërya avait besoin d'elle, et qu'elle avait besoin de l'elfe. Alors elle éclata d'un rire joyeux, et rattrapa Endërya :

Tu croyais SÉRIEUSEMENT que tu allais te débarrasser de moi si facilement ? Je m'ennuie tellement au cirque, il n'y a même pas d'animaux... Non, d'abord on doit faire plein de choses ensemble : faire un véritable bataille de pommes, voler sur Phosphore -tu vas adorer!-, aller au sommet du Grand Théâtre, dormir à la belle étoile,... Tu veux commencer à faire une balade avec Phosphore ? Ça va être génial, attends juste deux secondes...

Elle sortit sa flûte de pan de sa sacoche, et joua quelques notes. Endërya restait à ses côtés, elle hésitait visiblement à partir ou à rester.
Mais un puissant battement d'ailes et un cri strident se firent entendre au-dessus de leurs têtes. Cytsuka s'exclama :

Ouais, cool ! Il devait être dans les parages, il n'a pas beaucoup traîné !

La jeune humaine adorait les retournements de situation. Tandis qu'un énorme oiseau bleu-argenté se dirigeait vers elles, elle observa la jeune elfe, qui était perplexe. Peut-être arriverait-elle à la faire changer d'avis ?

un rire joyeux éclata derrière moi.

Tu croyais SÉRIEUSEMENT que tu allais te débarrasser de moi si facilement ? Je m'ennuie tellement au cirque, il n'y a même pas d'animaux... Non, d'abord on doit faire plein de choses ensemble : faire un véritable bataille de pommes, voler sur Phosphore -tu vas adorer!-, aller au sommet du Grand Théâtre, dormir à la belle étoile,... Tu veux commencer à faire une balade avec Phosphore ? Ça va être génial, attends juste deux secondes...

Sa tirade me rassura. Au fond de moi, c'est ce que j'avais espéré, que le petit soleil me suive et "m'oblige" à rester avec elle. Par contre, cette histoire d'oiseau volant... Je n'y comprenais pas grand chose... Cytsuka sortit sa flûte de pan et se mit à jouer. C'était mélodieux, joyeux et lumineux, à son image.
Un battement d'ailes ébranla les feuillages tandis qu'un cri strident me déchira les tympans.

Ouais, cool ! Il devait être dans les parages, il n'a pas beaucoup traîné !

Un énorme oiseau bleu argenté avançait vers nous, en se dandinant tranquillement. Il était magnifique. Et effrayant. Je regardai Cytsuka, toute joyeuse.

Je ne veux pas gâcher ta joie, mais je refuse obstinément de monter sur ce... monstre.

Cytsu parut vexée. je me repris aussitôt.

Pas ce monstre, ce magnifique oiseau. Peu importe; C'est non.

Jamais je ne monterai sur le dos de cette chose à plumes. En plus, il avait unlong bec effilé. Le seul avantage à posséder ce genre de truc était, à mes yeux, de s'entraîner aux armes. Un coup de bec par ci, des plumes en moins par là, une esquive par ici...
Je croisai les bras et me tins droite. Je ne bougerai PAS. Et si elle ne comprenait pas, j'userais une nouvelle fois de mes moyens... peu tendres.

Je ne veux pas gâcher ta joie, mais je refuse obstinément de monter sur ce... monstre.

"Quoi ?! Phosphore, un monstre ?! Il est le dernier représentant de son espèce et c'est un monstre ?! ... M'ouais, c'est vrai qu'il peut intimider, mais il est tellement gentil ! ", pensa Cytsuka.

Endërya avait vu son regard vexé et elle s'empressa de dire :

Pas ce monstre, ce magnifique oiseau. Peu importe; C'est non.

Cytsuka re-éclata de rire. Endy pouvait vraiment être têtue. Mais il fallait la forcer un peu de temps en temps. En quelques bonds, elle sauta sur la dos de Phosphore -enfin sur sa selle plus exactement- qui ouvrit ses ailes immenses.

Allez, Phosphore, DODO !

Il décolla et commença à monter vers les grands arbres.
Cytsuka se concentra, et elle souleva l'elfe par sa maîtrise des dimensions : elle avait changé la pression atmosphérique, et tandis que l'elfe protestait haut et fort sa volonté de rester à terre, la jeune humaine poussa son amie à l'aide d'un courant d'air, avant de l'attraper et de la hisser sur la selle. Endy voulut sauter, mais trop tard : l'oiseau avait déjà dépassé la cime des arbres. Elle se calma un peu en voyant autour d'elle le paysage magnifique de la forêt...
"J'espère qu'elle n'aura pas le mal de l'air...", songea Cytsuka en pensant aux acrobaties aériennes de Phosphore... Elle commençait à se sentir faible, sa maîtrise de l'espace l'a rendait toujours un peu fiévreuse, mais elle devrait tenir le coup... Après tout, c'était la première balade de Endërya et elle ne voulait pas la gâcher pour si peu !

Allez, Phosphore, DODO !

Puis, l'oiseau s'envola, Cytsuka sur son dos. Je poussai u immense soupir de soulagement : je ne monterai pas, la petite avait abandonné. Je les regardais s'envoler en souriant lorsque je ne sentis plus le contact agréable de la terre sous mes pieds. emarquant ma jeune amie rire aux éclats, je compris ce qu'il se passait : la peste m'obligeait à monter !

Non ! ah ! Laisse moi par terre ! Si tu ne me repose pas tout de suite je te...

Je ne pus finir ma phrase : j'étais enfin arrivée sur le dos de l'oiseau, et à moins de finir écrabouillée, je ne pouvais pas sauter, nous étions déjà trop haut.
Ma respiration se fit plus saccadée, hésitante parfois. J'avais un peu peur de l'inconnu. Mais en apercevant le feuillage vert éclatant des arbres, mon esprit s'apaisa. La simple vue du vert me calmait. Étonnant, non ?

C'est très jolie, vu d'ici, déclarai-je finalement, faisant ainsi énormément plaisir à la fille de l'air.

Puis, l'oiseau se mit à faire des loopings et des virages plus qu'effrayant. Je commençais vraiment à avoir le mal de l'air ainsi que le vertige. Les larmes aux yeux, je ne pus réagir autrement que de crier à m'arracher les cordes vocales.

Fais descendre cet oiseau de malheur tout de suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!

Je m'accrochai désespérément à la selle en cuir, peu désireuse de me retrouver aplatie comme une crêpe à 50 mètres du sol.

Fais descendre cet oiseau de malheur tout de suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!

Yaaaaaaahooooooooouuuuuuuuuuuuu !!!!

Cytsuka s'amusait beaucoup. Elle se sentait vraiment à l'aise dans son élément, elle se moquait éperdument de l'apesanteur. Mais elle remarqua que l'elfe s'était crispée depuis que Phosphore avait commencé ses loopings. Elle donna une petite tape sur le front de l'oiseau, et il cessa ses acrobaties aériennes, en s'efforça de rester droit dans les airs. Elle demanda à l'elfe :

Désolé, il a l'habitude de faire des loopings avec moi. C'est plus amusant !

Endërya lui jeta un regard noir. Apparemment, elle n'était pas de son avis... Cytsuka n'insista pas.

Heu... Tu veux aller où ? Dans un endroit en particulier ?... ATTENTION, HÉ !!!

Un groupe d'oiseaux fonçait vers eux à toute vitesse, mais leur monture aérienne piqua juste à temps et remonta doucement à sa position initiale. Cytsuka lui ordonna de redoubler de vitesse, car elle ne connaissait pas les races d'oiseau du continent de la Terre et ne savait pas si ceux-là étaient dangereux ou non.

Désolé... Ça va ? Dis, tu connais ces oiseaux ? Ils sont inoffensifs ou dangereux ?

Yaaaaaaahooooooooouuuuuuuuuuuuu !!!!

La jeune fille semblait s'amuser comme une folle. Non, pas comme une folle. Elle était folle. Nuance. Comment pouvait-on aimer voler sur un machin pleins de plumes qui fait des loopings volontairement pour te faier peur et te tuer d'une chute de cinquante mètres ? Qui est assez fou pour aimer ce genre de... chose ?
Cytsuka, évidemment.

Désolé, il a l'habitude de faire des loopings avec moi. C'est plus amusant !

Oh, oui, très amusant. J'adorais avoir envie de vomir tandis qu'une autre devant moi faisait l'imbécile en criant comme une attardée. Je lui lançai un regard noir, qui témoignait de mon mécontentement.

Heu... Tu veux aller où ? Dans un endroit en particulier ?... ATTENTION, HÉ !!!

Un groupe de volatiles apparemment furieux nous fonçait dessus. Phosphore l'évita de justesse et prit de la vitesse, à la demande de Cytsuka. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je reconnus ces oiseaux.

Désolé... Ça va ? Dis, tu connais ces oiseaux ? Ils sont inoffensifs ou dangereux ?

Ma réponse n'allait pas lui plaire du tout.

Hem... Je ne voudrais pas t'affoler mais ce sont des oiseaux très voisins des aigles. Mais, très carnivores, si tu vois ce que je veux dire.

Devant son air horrifié, je repris, en essayant d'avoir l'air le plus convaincant que possible.

T'inquiète pas, j'assure les arrières, tu t'occupes de les repousser si ils viennent trop près de nous. Parce que ils nous suivent. Et ils vont bientôt nous rattraper.

Sans attendre sa réponse, je pris mon arc et mon carquois. J'encochai rapidement une flèche qui toucha directement ma cible. Un des oiseaux atterrit lourdement au sol tandis que les autres avançaient avec frénésie. Ave une rapidité qui m'étonnait, je tirai et mes proies tombaient, les unes après les autres... Pas assez vite, cependant..

T'inquiète pas, j'assure les arrières, tu t'occupes de les repousser si ils viennent trop près de nous. Parce que ils nous suivent. Et ils vont bientôt nous rattraper.

Et elle commença à les abattre avec ses flèches. Un tiers des oiseaux était déjà éliminé, quand Cytsuka s'exclama :

Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! Ne les tue pas tous, hein !! Mais bon...

Cytsuka hésita. La mort n'était pas vraiment ce qu'elle désirait pour ces volatiles carnivores mais le problème, c'est qu'ils étaient justement des carnivores... Elle n'insista pas, se contentant de leurs lancer quelques bourrasques pour les déstabiliser. Finalement, les oiseaux cessèrent de les suivre d'aussi près, pour rester derrière eux à distance. La magie de Cytsuka ne pouvait plus les atteindre mais l'elfe lançait une flèche de temps-en-temps. Qui touchait toujours sa cible.
La jeune humaine était impressionnée par sa précision. En fait, l'elfe n'avait pas tant que ça le vertige pour encocher ses flèches de cette manière...

Mince, c'est mauvais signe : ils se tiennent à distance maintenant. Au fait, tu m'a toujours pas dit où tu voulais aller ?, demanda-t-elle en se tournant vers l'elfe guerrière.

Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! Ne les tue pas tous, hein !! Mais bon...

Je lui sauvais simplement la vie ! Pourquoi me regardait-elle de cette manière ? Mes flèches nous évitaient de nous faire bouffer par ces charognards ! Elle n'avait strictement rien à me reprocher !
Cytsuka continuait à leur lancer quelques bourrasques de temps en temps. J'étais assez impressionnée de voir une humaine posséder autant de pouvoir et l'utiliser sans se fatiguer comme ça aurait été mon cas. J'étais légèrement jalouse. Puis contre toute attente, les volatiles limitèrent leur vitesse pour se tenir à distance. Les bourrasques de la fille de l'air ne les atteignaient plus, seules mes flèches mortelles continuaient leur danse diabolique.

Mince, c'est mauvais signe : ils se tiennent à distance maintenant. Au fait, tu m'a toujours pas dit où tu voulais aller ? demanda Cytsu en se tournant vers moi.

Comment pouvait elle savoir cela ? Elle avait pourtant affirmé ne pas connaître ces volatiles ! Sans hésiter, je lui répondis, tout en rangeant mes armes :

Redescendons, sinon, une attaque dans les airs... ce n'est pas ce qu'il a de mieux. Attendons les en bas, avec mes armes, je ne serai que plus efficace. En plus, ces oiseaux là ont plus l'habitude de voler très haut... Et qui sait ? si nous touchons terre, ils abandonneront peut-être...
Où je veux aller ? Je veux REDESCENDRE ! Ensuite, j'aimerai rentrer chez moi, à la ville.

Elle me regarda intensément et un sourire illumina son visage. Qu'allait-elle encore faire, dire ? Voyant qu'elle allait parler, je lui coupai la parole :

Aucune importance. Débarrassons nous d'abord de ces trucs à plumes et nous verrons ensuite. Pas de discussion. Exécution.

J'avais conscience de mon ton dur et froid. Mas il s'agissait d'un cas d'urgence et je n'avais pas le temps de l'écouter une nouvelle fois parler de sa bataille de pommes ou autre chose....

Redescendons, sinon, une attaque dans les airs... ce n'est pas ce qu'il a de mieux. Attendons les en bas, avec mes armes, je ne serai que plus efficace. En plus, ces oiseaux là ont plus l'habitude de voler très haut... Et qui sait ? si nous touchons terre, ils abandonneront peut-être...
Où je veux aller ? Je veux REDESCENDRE ! Ensuite, j'aimerai rentrer chez moi, à la ville.

Cytsuka réfléchit. Son amie voulait redescendre... et aller au plus vite à la Ville. Le petit port n'était pas très loin, et Endy était sûrement venue à l'aide d'un bateau, d'une barque... Si elles y allaient, elles pourraient unir leurs forces et ainsi ouvrir une faille dans l'espace... et elles arriveraient peut-être à la bonne destination... Cytsuka sourit. L'elfe était très puissante -en tout cas elle en avait l'air- et elle pourrait utiliser sa maîtrise des Dimensions et en plus collaborer avec son amie...
Maintenant, le plus difficile était de convaincre et d'expliquer le "plan" à Endy, mais apparemment, l'elfe n'était pas d'humeur à discuter, surtout lorsqu'elle ajouta :

Aucune importance. Débarrassons nous d'abord de ces trucs à plumes et nous verrons ensuite. Pas de discussion. Exécution.

Heu... D'accord, on se pose, mais pas là où tu penses et ensuite on arrivera plus tôt que prévu à la Ville, enfin j'espère. Très, très bientôt.

Et elle expliqua son plan à l'elfe. De toute façon, il fallait bien qu'elle accepte, car Phosphore allait bientôt ralentir son allure pour atterrir dans le port...

La petite fille sourit. J'en avais marre de la voir comme ça ! L'heure était grave, mais apparemment, c'était en terme qui lui échappait totalement. Peut-être qu'elle avait eu une vie difficile, mais la voir tout prendre à la légère me donnait envie de l'étrangler. Je tentai de me calmer, lorsque sa voix apaisante chassa mes envies de meurtre.

Heu... D'accord, on se pose, mais pas là
où tu penses et ensuite on arrivera plus tôt que prévu à la Ville,
enfin j'espère. Très, très bientôt.

Puis, elle expliqua calmement son plan. C'était une histoire de faille dimensionnelle, dont je n'avais jamais entendu parler. je sentais que j'allais mourir de fatigue à cause d'une petite gamine. Elle conclut en m'annonçant qu'on allait bientôt se poser dans le port. Mon cœur fit un bond énorme dans ma poitrine et je me mis à paniquer. Pas le port, non.... Je devais l'en empêcher ! Trop de risques...

Cytsu, non ! Phosphore, vole le plus haut possible ! Il faut atterrir dans la forêt ! Je te rapelle que, un, il y a pleins de mafieux et d'assassin et de commerçant aux idées déplacées dans le port. Et deux, si on nous voit débarquer sur un oiseau volant, on va nous prendre pour des déesses ou je ne sais quoi et on risque de s'en prendre à nous.

Voyant que Cytsuka n'avait pas du tout l'air de me croire, je me pris la tête dans les mains et hurlai presque :

je te rappelle que ma mère est morte à cause de sa puissance !!

Ma déclaration jeta un énorme froid entre nous deux. Au mois, maintenant, elle comprenait. Tant mieux. J'avais vite appris qu'avec elle, il fallait aller droit au but, sans tact, pour se faire comprendre et lui faire prendre compte de la dure réalité de la vie.

Cytsu, non ! Phosphore, vole le plus haut possible ! Il faut atterrir dans la forêt ! Je te rapelle que, un, il y a pleins de mafieux et d'assassin et de commerçant aux idées déplacées dans le port. Et deux, si on nous voit débarquer sur un oiseau volant, on va nous prendre pour des déesses ou je ne sais quoi et on risque de s'en prendre à nous.

Cytsuka ne comprenait pas pourquoi elle s'affolait. Le port était toujours pratiquement désert, et puis s'il y avait une ou deux personnes qui les remarquaient, quelle importance ? Elles auraient disparues d'un moment à l'autre, alors...
Phosphore hésitait, il planait au-dessus de la forêt, hésitant à voler au-dessus du port : sa maîtresse n'avait pas encore donné d'ordre précis.

Je te rappelle que ma mère est morte à cause de sa puissance !!

Il y eut comme un froid entre eux. Ça y est. La jeune humaine savait ce qui l'affolait tant. Elle la regarda droit dans les yeux et lui dit doucement :

Okay, je comprends. Moi aussi j'ai peur de me montrer aux personnes, surtout aux mages du continent du mal... mais pas pour les mêmes raisons que toi... enfin, pas vraiment... On va dans la forêt, Phosphore s'en va de son côté, on se rend au port et on va dans un coin discret pour la suite du plan, qui ne change pas.

Ses cheveux s'étaient hérissés sur sa tête. Parler de la magie démoniaque la faisait toujours frissonner. Comme l'elfe semblait d'accord avec le déroulement du plan, elle indiqua à son oiseau de se poser sur un arbre, un peu en retrait du port.
Endërya semblait rassurée et beaucoup plus sûre d'elle lorsqu'elle mit pied à terre. Leurs poursuiveurs ailés planaient maintenant au loin, mais elles ne savaient toujours pas si ils les suivaient encore ou pas.
Elles se dirigèrent vers le port, qui était presque désert...

Okay, je comprends. Moi aussi j'ai peur deme montrer aux personnes, surtout aux mages du continent du mal... mais pas pour les mêmes raisons que toi... enfin, pas vraiment... On va dans la forêt, Phosphore s'en va de son côté, on se rend au port et on va dans un coin discret pour la suite du plan, qui ne change pas.

Non, elle ne comprenait pas. Et moi non plus, d'ailleurs, je ne comprenais rien à ce qu'elle racontait. Pourquoi avait-elle peur des mages du continent du mal? Il n'était pas tous méchants... Contrairement à ce que l'on pouvait penser. Je décidai de laisser ce mystère de côté pour me concentrer sur le moment présent. Puis, elle indiqua à son oiseau de malheur de se poser sur une branche, non loin du port. Rassurée, je posai pied à terre, beaucoup plus sûre de moi que dans les airs. "Terre, douce, jolie, gentille terre... comme tu m'a manqué quand j'étais dans les airs..."
Les rapaces volaient aux alentours. Qu'attendait-il pour attaquer ? J'étais prête, moi ! Cela faisait bientôt une semaine et demie que je ne me serai pas bagarré avec quelqu'un !!
Toujours est-il que nous nous approchâmes du port, presque désert.
Je baissai prudemment la tête. je ne voulais surtout pas que l'on me reconnaisse. Peut-être que si, finalement. Au moins, j'aurais la joie de voir les visages qui avaient anéantis mon enfance...
J'aperçus une petite épicerie non loin de là.

Attends ici, ne bouge pas. Si il y a un problème, saute dans l'eau. Je vais acheter quelques provisions, je n'en ai pas pour très longtemps.

Je la laissai en plan et entrai dans la petite boutique parfumée; J'achetai de la viande, du pain, du beurre -très important- ainsi que de l'eau en gourde. Au cas où notre essai de magie tournerait mal... Je sortis de la petite boutique et cherchai désespérément Cytsuka du regard.

Et zut...

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