Questionnement intense

Les mains croisées, un sifflement, une démarche hors norme et un petit soulèvement étrange de lèvres occasionnel. C'est un peu le résumé de ce que faisait Siryäle, avec un air hagard, il fixait sans aucune gêne les autres personnes qui le regardait d'une manière un peu surprise et stupéfaite.

Siryäle portait une veste longue de couleur bordeau, enfin de ce qu'il restait d'une veste, c'est à dire le genre de veste qui contenait un nombre incalculable de poches et de boutons éparpillés un peu partout. Des bottes noires dotées de sangles argentés de formes rectangulaire, sur chaque côté des lanières était disposé deux plumes de corbeau. Une chemise blanche peu voyante dont le col modifié certainement par Siryäle cachait la moitié de son visage à cause de sa longueur.

La couleur blanche et crémeuse de son visage lui donnait un air malade, en effet, le soleil pénétrait rarement les nuages sombres de Valaurakar. Ses cheveux longs parsemés de petites mèches blanches rentraient sans aucun problème dans son grand col. Les rayons clairs et lumineux se reflétaient plus particulièrement sur les mèches blanches du meneur, le visage tout souriant éclairé à moitié par ce soleil assez lumineux. Siryäle avait l'air de se diriger vers la statue de la divinité.

Nombreuses personnes circulaient autour de l'immense l'arbre, quelques personnes présentent sur la l'herbe priaient pour Kanbonverka. Assistant à ce spectacle, l'homme vêtu de rouge sombre restait immobile bien en face de ce grand monument. Les bras croisés dans le dos, la tête légèrement positionné de travers, un œil fermé à moitié, notre cher oppresseur semblait vouloir chercher quelque chose de particulier. Regardant les autres personnes attentive et scrutant cette statue d'une façon assez hypnotique, Siryäle recommençait son manège tout en ayant l'air interloqué. Cette fois-ci, il se penchait près d'une personne, clignant de l'œil tout en affichant une mine questionnée. Il restait ainsi pendant quelque seconde, puis se relevant brusquement, Siryäle attrapa un passant au hasard puis il lui dit :

" Mmm dite-moi mon cher, j'avoue être un peu dérouté en ayant en face de moi ce genre de mise en scène mais je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe... Pourriez-vous m'éclaircir, m'expliquer ce que font ces personnes autour de cet ignoble arbre ? "

L'inconnu plus qu'étonner et surpris, répondit à cet étrange personnage d'une manière peu rassurée :

" Et bien, il s'agit de la statue de Kanbonverka, la déesse de la Terre. Donc ces personnes prient pour la déesse de la terre, la plupart souhaitent son retour parmi les vivants. "

Regardant de profil l'inconnu, le sourcil gauche légèrement retroussé, Siryäle fit part de ses premières impressions sur le discours, tant honorifique que déplorant, de l'individu :

" Hum, je vois... Donc ces personnes ne font que priée, rien d'autre ? ….. Mais comment peut-on être si optimiste ? Hum, tu vois... Le problème c'est que moi, je n'aime pas vraiment la déesse de la terre et je dois supporter toutes ces foutues conneries quand l'envie de me balader me prend. C'est fou comme l'homme peut-être si naïf parfois. C'est désolant, barbant, insultant et doublement arrogant.... Mais que font les déesses quand le mouton se met à dos de toutes choses fidèle à leur principe.... "

Le jeune homme commençait à se sentir mal à l'aise, les paroles de cet homme lui semblait remplit de haine. Il ne savait pas quoi répondre, dire, face aux mots du mystérieux individu. Quand Siryäle s'approcha du jeune garçon, celui-ci recula apeuré :

" Viens approche, je ne vais pas te mordre. "

Tout en lui faisant signe des deux mains d'approcher, Siryäle se pencha légèrement pour parler à l'oreille du garçon :

" Ehm, le monde connaîtra d'ici peu la colère des hommes cachés dans l'ombre. Un mouvement se détachera et portera en lui la vengeance suprême, ne croyant qu'en une seule chose, la soumission absolue. Les temps jadis disparus réapparaitront pour semer le désordre et la confusion sur les quatre continents. Tic, tac, tic, tac, l'entends-tu mon enfant ?... "

Effrayé, le jeune garçon partit en courant et le plus loin possible pour ne plus jamais revoir cet être si fou. Clignant d'un œil, bougeant sa tête sur le côté, la bouche fermé, Siryäle remit ses mains dans le dos et scrutait silencieusement de nouveau l'arbre qui lui faisait face.

Libre à qui le veut]

Le soleil se levait sur les larges de la Ville. L'océan était calme, un léger vent soufflait sur la nuque de Zarak, se tenant à la proue de son navire. Il était plutôt de bonne humeur ce matin, il contemplait la mer qu'il chérissait tant. Il pouvait voir la haute Tour de la Ville à l'horizon, il était bientôt arrivé à destination, il avait besoin de ce ravitailler en eau et en vivre. Le Dompteur des Flots pensait encore à ce vaisseau fantôme qui le hantait depuis sept ans, depuis le jour où son père est mort.
Son lieutenant, Bergeau Nafir, le tira de ses pensés:

« Nous sommes bientôt arrivé Zarak, tu devrais commencer à te préparer et je te préviendrais qu'en nous aurons accosté.

-Merci Bergeau, dit à Velos et Fargotar de se préparer aussi, pour m'accompagner dans la ville, je dois aller voir quelqu'un.

-D'accord Zarak. »

Le Capitaine aimait beaucoup Bergeau, il était le meilleur ami de Morkal, son père, et s'était beaucoup occupé de lui. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance dans les moments difficiles. Zarak attendit que Bergeau s'éloigne et partit vers sa chambre. Celle-ci était plutôt grande mais assez vide. Il y avait un lit sur un coin, un bureau juste à côté avec une carte du monde et une armoire. Le Capitaine ouvrit cette dernière et mit son équipement habituel lorsqu'il sort. Quelques minutes passèrent et Bergeau prévint Zarak que le Cavalier Noir avait accosté.

Zarak descendit suivis de près par Velos et Fargotar. Il constata que le navire s'était arrêté dans le quartier de Kanbonverka, exactement celui qu'il voulait car il devait voir quelqu'un.
Les trois hommes se dirigèrent vers la place de Konbonverka, avec son magnifique chêne en son centre. Un jeune homme bouscula Zarak, ne prit pas le temps de s'excuser commença à repartir mais le pirate le rattrapa en l'agrippant par la nuque et le ramena devant lui. Le Dompteur des Flots le reconnu tout de suite, c'était Jasson, le neveu de Bergeau, il travaille au port et devait sans nul doute allait retrouver son oncle:

« Jasson, que t'est-il arrivé pour être aussi paniqué, lui demanda alors Zarak.

-Je partais retrouver mon oncle quand l'homme là-bas ma attrapé violemment et à commencé à me dire qu'il ne supportait pas les personnes en train de prier la déesse de la Terre et il m'a rajouté que le monde connaitrait la colère des hommes cachés dans l'ombre!

-Euh...bon... Bergeau t'attend au port, va-y. Moi, je vais parler à cet homme et m'assurer qu'il ne t'importune plus. »

Jasson partit aussi sec et Zarak se dirigea vers l'homme en question, il était pâle comme un cadavre, il lui rappelait presque les « hommes » de l'Ombre de Morkal.
Le pirate s'arrêta à quelques pas de l'homme:

« Alors comme ça, on terrorise des gamins avec des divagations de fou déjanté?! »

Depuis la nuit des temps jaillit un soupçon de folie pour chaque être de ce monde, cette folie enfouit au plus profond de ces personnes se cache et se terre pour ne point surgir. La peur et la découverte de soi-même sont des choses liées, communes, chaque souffle, chaque battement de coeur animant le moindre être vivant sur ces terres ne fait que dévoilé le potentiel excavateur d'un mal asservi et enfouit au plus profond d'un esprit sain. Toutes personnes marchant autour de nous, de vous, ne sont qu'entre autre des bombes à retardement, il suffit de trouver la bonne brèche, la bonne faille pour que tout s'écroule. Ainsi donc, la découverte et la nativité d'un être bon et loyal peut se changer d'un instant à l'autre en un animal sanguinaire et sauvage. Nous sommes tous des enfants de notre folie réfutant tout objets de désirs et de tentation, nous sommes et nous deviendrons, une parcelle de vie suffit pour montrer que nous sommes de simples pantins de notre destinée manipulée et arrosée de souffrances inutiles.

*Pourquoi... oui pourquoi n'acceptez vous pas ? est-ce si difficile ? Vous êtes prompt face à tout amour, noyé par tout vos principes et aveuglé par votre bonté si déclaré... Vous souriez, vous riez alors que l'invisible vous contrôle comme une simple petite marionnette... bouger, ficeler de part en part, ignorant les vraies choses de la vie vous ne faites que suivre les directives*

Tout ces gens s'affairent, tout ces esprits s'inquiètent, toutes ces personnes se terrent et ne font que croire, encore et encore... Divinité, esprit de bonté, sainteté, prié ?....

« Alors comme ça, on terrorise des gamins avec des divagations de fou déjanté?! »

Perdu dans ses pensées, Siryäle n'avait pas vu venir l'homme. Fou déjanté ? Mais un fou n'est-il pas déjà déjanté par ses propres idées ? Regardant l'inconnu plus précisément et avec beaucoup d'attention, le protagoniste put sans aucun problème savoir quel genre d'homme se tenait en face de lui. Les cheveux d'un noir ébène tombant en cascades sur des épaules robustes, des yeux semblables à un océan sans fin, des traits fins et peu ordinaire ainsi que divers petites cicatrices parcourant ici et là, le visage de cet inconnu, Siryäle n'avait aucun doute. Fronçant un sourcil, tout en le regardant de face, Siryäle répondit sans gêne à cette personne :

" Hum, dites moi mon cher... Terroriser, divagations, fou, déjanté... voilà une bien belle manière d'adresser la parole à un parfait inconnu. Vous voyez, il y a différentes catégories de personnes en ce monde si grand soit-il, ce qui offre un énorme panel de choix, et à vous entendre blasphémé et divagué, je dirais que vous faites parti de ces personnes qui se prennent pour des grands protecteurs tout beau, tout scintillant ne réfléchissant pas vraiment correctement. Vous connaissez sans nul doute cette enfant, plutôt logique ehm, mais un seul petit détail vous a échapper."

Mimant avec ces doigts ces dernières paroles tout en arborant un air mystérieux, Siryäle enchaîna tout de suite après :

" Je n'ai fait qu'avertir ce jeune homme des possibilités visibles dans un avenir proche, je n'ai pas vraiment chercher à terroriser avec mes divagations cette enfant. Cela vous paraitra peut-être pas vraiment important mais réfléchissez bien une seule petite seconde... Je n'ai fait que mon devoir en suivant ma propre nature, toutes ces choses futiles, exaspérante " Tout en montrant les diverses personnes qui priaient face à l'arbre "que vous voyez m'ont en quelque sorte intrigué et donc je me suis permis de demander à ce jeune homme ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ces pauvres gens pour s'appliquer à ce genre de rituel. Divinité égal sainteté mais contraire à tout mes principes, j'ai donc fait mon devoir de protagoniste. "

Affichant un sourire souligné par une folie pure, Siryäle fixait intensivement l'individu qui se tenait en face de lui, attendant avec impatience la suite des événements.

[Désolé pour le retard, je viens de m'apercevoir que tu m'as répondu]

Cet homme parlait d'une façon très élogieuse, intrigante et même malsaine. Il n'était peu être pas aussi fou que Zarak le pensait au départ. La manière dont cet étranger parlait avait, disons, renvoyé le pirate dans ses cordes, et cela amusait beaucoup ce dernier. Velos et Fargotar commencèrent à dégainer leur sabres mais, d'un geste de la man, le capitaine les stoppa:

« Allez m'attendre dans l'auberge, il n'y a pas de mal. »

Les deux hommes s'en allèrent sans dire un mot, regardant l'étranger avec haine, cela fit d'ailleurs sourire ce dernier. Zarak croisa les bras et regarda l'homme pâle. C'était sûrement un homme très malin donc il ne fallait pas encore essayer de le provoquer, cela ne servirais à rien sauf à rendre Zarak bête.

« Désoler, ils n'aiment pas que l'on me tienne tête et qu'on me renvoie paitre comme vous venez si bien de le faire, d'ailleurs la plupart des gens qui m'ont renvoyé ainsi ont mal finis. Mais je dois avouer que je l'ai cherché. Mais vos manières peuvent être... choquantes pour des personnes fragiles telle que ce jeune homme. »

Le Dompteur des Flots jeta un regard aux personnes en train de prier. La plupart s'agenouillaient devant la statues en demandant à Konbonverka d'exaucer leurs souhaits comme si cela aller se produire. Il déteste aussi tout ces fous qui croient que leur destin est entre les mains d'esprits supérieurs. Zarak ne croit en rien sauf en ce qu'il voit. Il reposa son regard sur son interlocuteur:

« Je dois vous avouer que moi aussi je trouve ces personnes stupides de vénérer des divinités qui, de mon avis, en ont maintenant strictement rien à faire de l'humanité. Donc quelques soient vos principes, évitez de les dire en public. Je ne cherche pas le conflit entre vous et moi mais imaginez que vous exposez vos visions lugubres à une autre personne et qu'un paladin pas bien malin et vénérant Konbonverka vous entende dire que les ombres recouvriront le monde et vous prenne pour une sorte de démon qui va essayer de détruire les continent et décide d'en découdre avec vous. Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour vous, ainsi que pour la foule qui nous entoure. Ce n'est qu'un conseil d'ami.
Mais j'en oublis les bonnes manières, je m'appelle Zarak Heimdall, plus connu sous le nom du Dompteur des Flots. »

Zarak savait lorsqu'il fallait éviter les ennuis, de plus, il devait se dépêcher d'aller voir celui qu'il cherchait.