Les 4 éléments, version 4
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Entrez dans un monde où les 4 Eléments du Bien et les partisans du Mal s'affrontent...


 
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 Sur la voix du passé

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Vylgard
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Vylgard


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MessageSujet: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptySam 26 Sep 2009 - 16:14

Le voyage en mer avait été assez désagréable, l'humidité constante avait déposé de la rouille sur toute son armure, qu'il aurait finalement mieux fait de laisser sur son destrier. Cependant, il eut le loisir d'apprendre une vieille chanson pirate, même s'il se trouvait sur un navire marchand:

"Keelhauled, envoie les sales terriens dans les profondeurs,
Faites marcher les bâtards sur la planche avec une bouteille de rhum et un Yo ho ho!"

Depuis l'apparition de la tour, il avait eu l'envie soudaine d'explorer cet étrange lieu, unique témoin d'une puissance dépassant l'humain. En arrivant en vue de l'imposant bâtiment il ne pouvait se sentir que blessé, humilié devant sa puissance, il paraissait tellement improbable qu'une tour d'une telle hauteur ait émergé des profondeurs. Pourtant après quelques jours passés en ville, à observer la tour sous toute les coutures, il fallait qu'il se rende a l'évidence qu'elle correspondait à toutes les rumeurs: juste impénétrable. Il avait assisté a diverses tentatives de forages dans le mur sans que rien n'ai pu égratigner le bâtiment.
C'est à ce moment qu'il révisa ses priorités, dans la mesure ou s'il y avait une quelconque information à propos de la tour, elle aurait fait le tour du monde plus rapidement qu'une déesse, l'exploration de ce monument attendrait, le mystère de ses origines, la vérité sur Kertan'Tras Berganon. Pour avoir accès aux écrits de son ancêtre, il lui fallait avoir une audience avec la royauté de la Terre et prouver sa légitimité. La possibilité d'un croisement lointain entre l'un de ses parents et un dragon le fascinait, l'intriguait, il lui fallait donc remettre la main sur ces recherches et récupérer la lame ancestrale figée dans le monument de Mynorie, mais là encore le problème se posait, comment expliquer que cette lame lui revenait de droit?

Le paladin soupira, il contemplait la statue de Kanbonverka, nichée au creux de l'arbre centenaire. Perdu dans ses pensées il avait oublié la foule qui se pressait autour de lui, quelques personnes le bousculaient et se répandaient en excuses, mais c'était plutôt rare. On évite généralement de bousculer un homme en armure. Les doux rayons du soleil qui traversaient les ramures du chêne se reflétaient sur l'armure polie et immaculée. Il avait enlevé son heaume dont les deux imposantes cornes battaient maintenant ses cuisses. Il rajusta sa cape pourpre sur ses épaules et passa sa main dans ses cheveux noirs.
Par ou commencer, il voulait voir s'il pouvait trouver quelqu'un qui connaissait l'histoire de son ancêtre, quelqu'un d'assez vieux peut être, ce genre de personnes n'étaient plus si rares. Il allait se retourner quand il sentit encore quelqu'un lui rentrer dedans, la surprise et le choc le firent reculer légèrement, reprenant appui sur ses pieds il tira à moitié son épée, au cas ou ce fut un quelconque agresseur, mais il n'en était rien...
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Iacopo Alpoleio
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptySam 26 Sep 2009 - 23:02

Armé en tout et pour tout d’un couteau mal aiguisé, plus dangereux pour les doigts que pour le cœur, et de quelques poêlons qui pendaient à sa ceinture, le chevalier d’Alpoleio ne payait pas de mine face au preux seigneur Vylgar. Surpris du réflexe belliqueux de sa malencontreuse victime, le conteur levait prestement ses deux mains en signe d’apaisement, reculant d’un pas ou deux mais sans fuir. Comme une maladie chronique, les palabres ne tardèrent pas à s’en suivre :

« Ola, ola, mon bon Seigneur, loin de moi l’idée de vous brusquer ! Je flânais çà et là quand mon brave destrier, par quelque magie, a aperçu le chien qui grogne par là-bas. Voyez-vous ? La voilà qui se recule, m’emportant avec elle, et me voici bien embarrassé, dans vos bras repoussé ! Entendez la méprise, Seigneur, et n’en veuillez pas à un pauvre conteur et son ânesse, couple fraîchement débarqué en cette Ville aux mille merveilles… »

Un sourire élargit son visage de quelques pouces environ, quand soudain l’œillade d’une statue le détourna de ses excuses :

« Oh, est-ce bien là que se tient la Muse Mnémosyne qui se souvient de tout et tous ? Que j’aimerais rencontrer d’aussi vénérable mémoire ! Il est désolant, pour redécouvrir de vieilles histoires, de n’avoir pour soi que des deuxièmes ou des centièmes mains. »
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Vylgard
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyMer 30 Sep 2009 - 18:57

En découvrant son agresseur, Vylgard ne put s'empêcher de sourire, le personnage semblait bien frêle par rapport à lui, il avait instinctivement levé les deux bras en l'air en signe de paix. Le paladin laissa sa lame glisser dans son fourreau et se détendit, il se sentit charmé par les paroles bien enjolivées du jeune homme à l'air malin. Il parlait bien, avec précision et de manière musicale, cet homme là avait probablement l'habitude de raconter, un barde peut-être, ou un conteur, quelqu'un de ce genre là... Quelqu'un de ce genre là qui en sait probablement long sur les histoires épiques, sur les grand amours et toutes les choses dont on parle dans une chanson ou un poème.

-Ce n'est rien voisin, et je vous demande de pardonner la méprise qui me fit tirer l'épée.


Le beau parleur détourna son attention de l'homme en armure pour la reporter sur la statue de Mnémosyne, Vylgard la fixa attentivement, comme si il attendait qu'elle lui parle. Peut-être Berganon en son temps avait-il rencontré la jeune Muse? Peut-être même l'avait il aidé dans sa quête? Tiré de sa rêverie par une nouvelle tirade de son interlocuteur, il se contenta de répondre évasivement.

-Oui c'est-elle, la mémoire de nos pères comme celle de nos filles... Vous contez de vieilles histoires voisins? Sauriez vous conter l'histoire du paladin qui deux siècles auparavant précipité dans les abysses le démon infernal? Cet homme fut aussi roi, le roi des terres de Kanbonverka...

Les derniers mots prononcés avec emphase coulaient entre ses lèvres, lui même rien qu'en prononçant ces mots ressentait la lourdeur du mystère qui s'ouvrait à lui. Cet instant durant, Vylgard posa son regard gris acier sur Iacopo. La lumière qui flottait sur l'armure donnait au Paladin une véritable aura de lumière, une aura de pureté et d'honnêteté.
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptySam 3 Oct 2009 - 13:06

Sous le regard blasé de son équine compagne, le conteur d’humeur bouffonne s’inclina bien bas pour saluer la miséricorde de son noble voisinage. Aussitôt, pourtant, que vint sur la table la spécialité de sa maison, il bondit en un sursaut d’orgueil et son esprit bouillonna aussitôt des éléments éparses qu’invite la légende. Pour se laisser le temps de rassembler ses souvenirs, l’intarissable Iacopo ne résista pas à une petite introduction :

« En vérité, Monseigneur, c’est bien la première fois que je quitte les terres d’Azilys, et que mon répertoire, en tant que tel, est celui des enfants de Guerluse. Cependant nous sommes un peuple voyageur, marchant et marchandant des biens et des mots – des biens et des maux, d’ailleurs, mais telle n’est pas la question. Notre imaginaire et nos histoires sont aussi peuplées des plus grands étrangers : rois et reines dont la renommée a traversé les mers. Noble paladin, vous me demandez le destin d’un de vos pairs, qui fut, deux siècles plus tôt, roi et pourfendeur de démon ? La royauté de la Terre a compté nombre de braves, sur lesquels nous pourrions conter autant de légendes, mais un seul, à mon souvenir, fut à ce point digne du titre de Roi-paladin que Berganon, Ier du nom, dont je ne connais que quelques fragments effilés de la tapisserie qui pourrait résumer sa vie. Si tel est votre désir, je vous… »

Les mots coulaient comme un charme, avec le même effet ou presque, quand un coup de museau bien senti en brisa le rythme. Plus attendri qu’offusqué, le magicien des belles formules se retourna vers l’inopportune pour l’apaiser d’un langage châtié :

« Oui Isabelle, non ma belle : je ne t’ai pas oubliée ! Monseigneur, si tel est toujours votre désir, je vous conterai ce que je sais quand j’aurai offert sa collation à ma princesse… Si vous le permettez. »

Si vite dit, si vite fait, Iacopo Alpoleio plongea dans le ballot que portait son ânesse.
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyLun 2 Nov 2009 - 21:50

Le conteur ne mit pas longtemps a réagir quand le paladin lui demanda quelques renseignements, il fallait tout de même être prudent, les histoires de ces hommes sont soumises aux lois du public, et si le public n'aime pas, il paye mal, n'importe laquelle de ces phrases pouvait être un tissu de mensonge, mais n'importe qu'elle autre pouvait être une clé d'or. Aussi sur un ton emphatique, Iacopo faisait il prélude à son auditoire qui se retrouva aussitôt captivé par la manière de parler du jeune homme et par l'histoire qu'il allait raconter. Malheureusement, une ânesse vint briser cette introduction fascinante, et le conteur se retourna pour nourrir sa bête. Vylgard, comme un enfant à qui l'on aurait ôté un jouet ouvrit grand les yeux et s'étonna que le conteur n'ait pas préféré servir ce qui ressemblait a un riche seigneur avant son bourricot.
Cette subite montée d'orgueil disparut aussi tôt qu'elle fut venue, il n'était pas dans les habitudes du guerrier de se mettre dans de tels états. Il posa sa main gantée sur l'épaule du jeune homme et le fit se retourner alors qu'il retirait une pomme des bâts de l'animal.


-Ecoutez voisin, que diriez vous de parler de tout ça dans cette taverne, je vous offre le repas pour vous et Isabelle.

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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyMar 10 Nov 2009 - 22:47

Le sieur Vylgard aurait eu bien tort de prendre ombrage de l’ânesse Isabelle, car ils ne concouraient pas dans la même catégorie : les chevaliers errants hantaient sans relâches ce monde, à la fois reliques d’un passé épique et garantie que ces maux n’entacheraient plus l’avenir, et tout conteur les respectait grandement. Mais Isabelle, douce Isabelle ! compagne de ses jours et épaules de ses fardeaux, comment ne pas tout pardonner à ces longs cils, comment ne pas céder à ses petits caprices ? Les chevaliers errants couraient par millier les routes, et ils étaient utiles à tous – Isabelle était seule sur ses pas, et elle était indispensable à ses poids.

Telle aurait éclaté sa plaidoirie s’il avait du s’en défendre, sans nulle volonté de blesser mais en toute honnêteté. Bien sûr il l’aurait agrémenté de quelques pirouettes, flatteries sans rancunes pour ménager ces nobles gestes, jusqu’à ce que l’éclaircie remplace les éclairs. Fort heureusement pour sa panse, le bon seigneur lui épargna de tels efforts : il l’invitait à dîner, sans oublier sa belle.

« Seigneur, Seigneur ! c’est trop d’honneur. Isabelle et moi vous remercions bien bas. »

Et il s’inclina.
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyMer 16 Déc 2009 - 17:13

Le lourd bras cerclé d'acier se posa avec lourdeur sur les épaules un peu maigrelettes du conteur alors que Vylgard l'entrainait vers la taverne proche. Ils entrèrent, le paladin lança quelques pièces d'or sur le comptoir et indiqua l'animal au dehors, le tavernier courut s'occuper de la bête pendant que les deux hommes s'installaient à une table propre. Le paladin déposa sa lourde épée en travers sur la table, la lame parfaitement polie reflétait les lueurs du feu derrière eux. Rapidement on vint leur apporter deux chopes d'une bière au gout passable. Vylgard fixa longuement le jeune conteur, finalement il se décida à prendre la parole pour éclaircir quelques points.

-Vous avez du conter de belles histoires, et on a du vous en mander bien d'autres, mais celle que je vous demande aujourd'hui est d'une importance capitale, et je ne lui demande pas d'être belle, mais d'être vraie... Il marqua une pause en gardant ses yeux dans ceux de son interlocuteur qui n'avait pas encore cillé. Je me nomme Kertan'Tras Vylgard Berganon, je suis l'arrière petit fils du seigneur Berganon qui vivait il y a 200 ans de cela. De nombreux mystères entourent ma famille, et d'autant plus entourent ce roi de Jadis, nul ne sait d'où il venait vraiment, et l'on découvrit le jour même de sa triste et glorieuse mort, qu'il était d'une tout autre allégeance que celle qui régnait autrefois. Ceci, fit il en montrant la bague d'argent et d'onyx, était porté par la famille royale a l'époque, celle d'aujourd'hui porte des bijoux différents. Alors voisin, j'ai besoin de savoir tout ce qui est relatif à ce seigneur, je dois retrouver sa trace, retrouver la trace de mes origines!
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyLun 21 Déc 2009 - 15:15

Le conteur quittait avec joie les rues fraîches de la Ville pour la chaleur d’une taverne crasseuse. Ah, cette répugnante pisse de chat qui arrache la gorge et réveille le mâle ! Ses papilles en frétillaient d’avance, mais il lui fallait d’abord mériter sa paie. Le chevalier était un client exigeant, et il fallait le rassurer sur le sérieux de son inconstante profession. Il pâlit légèrement quand il lui révéla sa véritable identité, mais il se reprit et décida que cela ne changerait rien : le descendant ne savait rien de son ancêtre, sinon ce qu’en disent les plus hauts lignages. L’Alpoleio, lui, connaissait les canevas des versions populaires, qui rêvent de fantaisie plus que d’honneur, qui n’oubliait pas ce que les hommes devaient aux entités supérieures.

« Nos histoires sont belles, elles ne recèlent pas moins leur propre vérité… Ne vous y trompez pas, Seigneur : nous savons dire des mensonges semblables à des réalités, mais quand nous le voulons, nous savons faire entendre des vérités qu’ignorent vos historiens. Quand vous me demandez de dire le vrai plutôt que le beau, vous me prenez au dépourvu, car cette histoire est belle. Je ne peux la purger de cette beauté, car elle est comme cette femme qui, même parée des plus belles robes, des plus riches bijoux, des parfums les plus délicats, n’en sera jamais plus belle que dans son plus simple appareil. Je tremble que l’explosion de beauté ne vous rende sourd, mais vous insistez et je ne peux qu’accéder à votre requête !
« C’est l’histoire d’un chevalier de basse extraction, assez riche pour recevoir l’éducation de la bravoure, pas assez puissant pour attirer l’attention. Son allégeance n’était pas celle qu’il était bon d’afficher, alors il prit la discrétion comme fidèle allié, de même que son épée, forgée dans l’acier des reliques antiques. Il arborait le Bien en étendard à défaut de sa Déesse, qu’il chantait en son cœur mais taisait dans ses prières. Il tua des brigands, de la fange de Valaurakar au voleur de grand-chemin, mais ce n’était encore rien. Je tairai la victoire éclatante contre un démon dans un épique combat, car ma prose serait bien pauvre pour décrire cet exploit.
« On dit que le récit de la bataille parvint aux oreilles du roi vieillissant qui trônait à Mynorie. Son cœur s’en émut et il le fit mander, car il voulait le tester. On raconte aussi que le roi, impressionné, fit falsifier son arbre généalogique pour faire du chevalier son héritier direct, car il n’y avait homme plus digne de régner sur tout le continent. Discrétion l’a alors abandonné pour toujours, chassée par une promesse de Renommée éternelle.
« Là viennent se tisser moult légendes farfelues, selon quoi sa fille Luthiën grandissait d’un an tous les mois, miracle attribué à Kanbonverkà qui voulait la voir survivre au terrible attentat des renégats de la famille Ker’Osken contre une gamine de deux ans. Une autre dit qu’une salle secrète aurait hébergé la Déesse durant tout son règne, mais je ne sais qui croire et qu’y croire, alors accordez-moi le silence sur ces fragments douteux.
« Puis, il y eut cet ultime combat contre Baal-Peor… »


Sa voix mourut, mais le regard fixe qu’il posa sur son mécène laissait deviner qu’il n’avait pas terminé. Il fallait avant tout savoir s’il était sur la bonne voie. Puis, il avait besoin d’une bonne lampée pour reprendre son souffle avant d’entamer le sommet de l’épopée.
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyDim 24 Jan 2010 - 18:58

Douces et belles étaient les paroles du conteur, elles coulaient entre ses lèvres comme un doux flot. Chaque, mot, chaque phrase était admirablement utilisé et tourné comme l'orfèvre qui travaille les détails infimes d'un joyaux pour le magnifier. Ainsi commençait le récit, et le prologue des recherches de Vylgard qui caressait machinalement du pouce, tout en écoutant les divins propos, la garde ouvragée de sa lame.
Jusque là tout ce qu'annonçait le conteur, Vylgard pouvait le confirmer, ce qu'il supposait, il pouvait y accorder crédit ou une réponse plus ou moins précise. Il ne savait si Luthiën grandissait si rapidement, mais, les siècles apparemment l'avait épargnée comme une rose qui aurait gelé par un glacial matin d'hiver. Peut être pourra-t-il lui dire qu'il à déjà vu la fameuse Luthiën, mais le croirait il? Il en avait probablement déjà entendue de plus incroyables des histoires... Et puis peut être pourrait il participer a faire entretenir la légende qui sait...
Le paladin écoutait, fasciné par une histoire qu'il connaissait pourtant déjà, et quand vint le moment de l'ultime combat il retint légèrement son souffle, comme si le petit homme allait lui apporter une nouvelle version de ce combat qui marqua un tournant dans l'histoire de la Terre. Mais que pourrait il lui apporter de nouveau? Il avait l'impression que jusqu'ici, toutes les versions étaient les mêmes en étant différentes, il n'avait pu, en les regroupant, que percevoir un fond de vérité...


-J'ai eu le loisir de rencontrer quelques fois la dame Luthiën, fit il presque en un murmure, elle est bien plus belle que ce que peuvent en dire les légendes...Mais je vous en prie, continuez...

C'était un des rare moment ou il ne pouvait contenir son impatience, quand il sentait qu'il tendait la main vers quelque chose d'important, et puis, il fallait l'avouer, il adorait entendre l'histoire du combat qui laissa son empreinte dans le sol même de Mynorie, aujourd'hui encore calciné.
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyJeu 28 Jan 2010 - 21:11

Mission accomplie : le paladin était dans ses bottes – il lui mangeait dans la main ! Si ses paroles étaient à boire (encore fallait-il prouver qu’elles ne l’étaient pas !), sa logorrhée rendrait ivre jusqu’aux plus grands rois des plus puissants royaumes : tout conteur qui se respecte en avait conscience ; tout conteur qui se respecte maniait avec prudence cette arme plus tranchante que l’acier. La parabole de la Muse éloquente ne servait d’autres desseins que cette leçon, mais l’Alpoleio ne faisait rien de mal. Il gagnait sa vie, et il la gagnait bien : il lui aurait plu de s’enquérir de la légendaire dame Luthiën, mais le rythme du récit passait avant tout.

« Voilà des mois que Baal-Peor sillonnait les campagnes et en moissonnait les âmes : il courait les routes et hélait les badauds d’une même question, sous forme de défi. Il se gaussait, raconte-t-on : “Si vous êtes Déesse, arrêtez-moi !” et comme ces pauvres mortels bégayaient leur impuissance il leur arrachait la tête et la jetait à terre. Nul ne pouvait l’arrêter sur ces terres profanes, que Kanbonverkà ne foulait plus que de la pointe des pieds. Elle pleurait, la Déesse de ces terres nourricières, elle pleurait ses enfants mais elle n’en pouvait rien : ils avaient hélas cessé de croire en elle.
« En un cœur pourtant, sa vertu vivait encore : Berganon le roi-paladin avait ouï de la rumeur et priait en son cœur. Le démon marchait bien sur son château, mais d’autres pas l’ont précédé pour ourdir sa perte. Citer tous leurs noms reviendrait en pure perte, car même la pierre ne les a pas tous immortalisés. Il y avait là des guerriers, de tout bord et de tout rang, mais aussi une étrange alliée, aussi froide qu’un serpent, aussi chaude qu’une mère. Elle se présenta comme l’humble servante d’une puissance déchue, et les prit tous à témoin d’une arme en sa possession, d’une arme terrible qui seule vaincrait l’abomination. Pour en bénéficier, tous devaient croire en elle, croire en leur roi – car le roi seul pouvait mettre fin à la malédiction de Théodoric. Tous, sans aucune exception, devaient y croire pour que le Bien triomphe.
« Le destin était scellé et tous l’embrassèrent dans le fracas des armes. Mort allait récolter sa dîme de victime quand le fier Berganon dégaina son épée en hurlant le nom qui graverait son épopée : “C’est moi, c’est moi ! Je suis ta mort et ton salut, je suis la bras vengeur des sans-repos.” Et toute l’armée reprit en cœur : “C’est lui, c’est lui ! C’est lui le bras vengeur et nous croyons en lui. Son épée est notre âme et notre âme crie vengeance. Sa garde est notre cœur et notre cœur réclame l’Infâme. Nous jurons d’adorer celui qui le fera triompher : mort au Démon ! mort à l’Infâme !”
« Leur litanie était si puissante que le vent lui-même n’osait souffler tant de convictions. Sur la garde de l’épée, un serpent d’or avait jailli pour s’enrouler autour de la lame. Certains reculèrent, effrayés par cette vision, mais les autres s’enhardirent et hurlèrent encore plus fort, si bien que nul ne voulait rester en reste : “Mort à l’Infâme ! mort au Démon !” Les deux combattants s’élançaient l’un sur l’autre, prêts à s’entretuer, et la lame de Baal-Peor traversa de part en part la chair molle du roi-paladin. Berganon, pourtant, souriait, il souriait en susurrant cette terrible vérité : “Guerluse t’as tué.”
« La tête du Démon glissa de son axe pour rouler à terre. Les deux corps, eux, restaient figés en cet instant de gloire, cette étreinte belliqueuse dont a triomphé la Foi. Les guerriers, de tout bord, de toute nation, tombèrent à genoux pour adorer leur sauveuse : c’était la première pierre de la Rédemption des peuples, qui se cristalliserait bientôt par les retrouvailles des quatre sœurs. J’ignore ce qu’on vous a dit sur cette bataille, j’ignore combien de variantes sont parvenues à votre ouïe, mais en vérité celle que je vous ai récitée est sans doute la plus vraie de tous.
« Ne vous méprenez pas : j’ignore s’ils ont dit ces mots, j’ignore même si cette servante a réellement promis cette arme, mais le bon sens nous souffle que seule une grande puissance pouvait avoir raison d’un tel fléau. Or, qu’y a-t-il de plus puissant qu’une armée qui croit ? Qu’y a-t-il de plus puissant que la foi elle-même, quand elle guide le bras d’un homme ? Cette épée renferme tout cela et bien plus encore. »


Ainsi se concrétisait la démonstration de ce qu’il prétendait plus haut : sa vérité n’était pas la réalité, mais la taxer de mensonge nierait toute la puissance mythique qu’elle enseignait. Le conteur prétendait parler des Déesses et des Héros pour parler aux hommes, et leur parler d’eux dans un langage qu’ils comprennent et respectent. Tout cela n’était que métaphores, que schèmes transcendantaux sans rapport avec l’Histoire, qu’il laissait aux historiens, mais qui au contraire effleurait une vérité inaccessible aux historiens : celle de la condition humaine.

C’était bien beau, tout cela, mais tout le monde n’était pas conteur. Figurez-vous qu’il arrive même que les auditeurs prennent au mot ces légendes et courent voler cette épée aux vertus mythiques ! Ahah.

[En espérant que ça arrange tes plans Wink ]
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyVen 29 Jan 2010 - 21:42

Comme il devait s'en suivre, le récit majestueusement monstrueux de la chute du roi Berganon et du Démon majeur Baal-Péor, en revanche elle parvint aux oreilles du Paladin du manière à la fois tout à fait semblable et mille fois plus différente que celles qu'il avait déjà entendu autrefois. Le contenu y était, la foi, le démon décapité, le roi triomphant empalé sur la lance incandescente, mais cet armée, cette servante, cette arme? Certes la flamberge du roi était restée en Mynorie, figée dans la roche et intacte malgré les deux siècles passés, en sa garde nul serpent, mais un dragon aux ailes puissantes, et un cœur faite d'une pierre aux couleurs changeantes comme la flore change à la saison. Cette lame, légendaire serait elle imprégnée d'un quelconque pouvoir qui aurait permis au Roi-Paladin d'annihiler le démon. Cette idée laisse Vylgard songeur et presque soucieux, si elle était la source de son pouvoir, alors ses rêves n'étaient qu'illusions, il n'était pas le descendant du puissant Berganon, mais de celui qui avait tenu la puissante lame magique...
Il resta silencieux un moment, laissant ses idée vagabonder et le conteur reprendre son souffle.
Pourtant son don à lui était bien la, il avait déjà manié le feu, l'air la terre et l'eau également.
Il se remémora le soir de ses 16 ans, ou Lüthien, comme un songe s'était assise sur le rebord de sa fenêtre, inondée par la pâle lueur de la pleine lune. Sans préambule aucun elle avait commencé le récit de l'épique bataille. Vylgard s'était habitué à ses visites, il ne posait pas trop de questions, comme si cette femme, cet ange devait lui apparaitre à lui ce jour là, c'était quelque chose de normal, qui rentrait dans l'ordre des choses...


-C'est la première fois que j'entends cette histoire sous cette forme, j'en reconnais des passages, d'autres m'intriguent d'avantage. Je ne dément pas la véracité de vos propos, cette légende est vieille de deux siècles, les bouches comme les oreilles aiment à grandir les héros d'autrefois...
Voilà, pourtant maître conteur, ce que me fit entendre la dame Lüthien, une des nuit qu'elle m'apparaissait.


Il ferma les yeux une seconde, pour se remémorer les paroles sans age de la dame aux cheveux océans. Puis il les rouvrit, il était allongé dans son lit, la tête tournée vers la fenêtre ouverte. Une légère brise soulevait les rideaux, ce soir elle viendrait aussi, comme l'année précédente, et celle d'avant. Et sans un bruit, un pied nu passa par l'encadrement de la fenêtre, ouvrant en grand les deux panneaux de verre. La silhouette lui sourit, Vylgard se redressa légèrement, excité d'entendre un nouveau récit de cet ange, de pouvoir discuter un peu plus avec elle. Elle du lire en lui cette excitation car elle s'appuya contre le battant et sa voix s'éleva dans l'air de la nuit, telle une caresse de velours.

-Berganon était preux et digne, il s'était éclipsé à la recherche de sa fille, celle ci s'était encore échappée des griffes acérées du commandement pour rechercher la paix dans la nature. On dit alors qu'il aurait passé une simple nuit dans l'auberge de Lyse Höfflings non loin des lacs ou vivaient il y à bien plus longtemps encore les Ondines de Kanbonverka. On dit, qu'il y aurait trouvé bien étrange compagnie, semblable à celles qu'il avait assisté dans son ancienne vie de persécuteur de démons. Mais survint alors un ancien Baron de Mynorie dont je tairais le nom pour que nul ne le souille davantage. L'homme, pourtant fier, fort, et loyal, était habité par la Créature, au point que nul ne pouvait lui apporter de salut, au point que nulle blessure ne l'atteignait suffisamment pour le faire flancher. Celui ci avait déjà perpétré nombreux meurtres en ces terres, et une guide l'accompagnait, désireuse d'offrir la délivrance au baron, d'anéantir le Monstre. Nul ne savait lequel des deux cherchait le salut dans la confrontation avec les déesses.
Berganon, armé d'une foi infaillible mais pourtant dissimulée envers les anciennes déesses se proposa pour mener l'homme à son salut. On dit que peu de temps avant la confrontation, une seconde peut-être une fillette fila comme le vent montée sur le destrier du Roi-Paladin vers les portes du château. Malheureusement la légende ne dit pas ce qu'il advint d'elle...
Berganon affrontât d'abord le puissant Baron, ce ne fut pas long, bientôt il s'agenouilla suppliant qu'on le délivre de l'emprise de la bête. Ainsi ce fut fait et l'enveloppe humaine du baron laissa place à l'immonde carapace ardente du Démon. Le combat fut plus long plus intense, ils étaient deux la légende dit a se battre contre la créature infernale, une elfe, à la lame vive et rapide, et le Paladin dont la lame se nimbait d'un halo bleuté, d'un halo de glace. Certains, racontent qu'à l'apogée du combat, le seigneur se vit pousser des ailes, qu'il apparut tel un dragon pourpre dont la gueule crachait un feu d'acier et de glace.
Les deux puissances s'affrontèrent sans relâche, le démon était certes plus puissant, mais le Paladin, avait foi en les déesses déchues, il avait encore l'espoir de voir l'ancien monde renaitre, et il n'avait pas peur de mourir pour ce qu'il croyait juste. Baal-Péor l'apprit à ses dépens, et dans une ultime attaque ils s'entretuèrent, s'en suivit un souffle ardent qui balaya et calcina la terre, le corps de la Bête disparut, Berganon resta étendu au sol, la vie l'avait quitté, mais son sacrifice resta dans les mémoires comme le renouveau de la magie élémentaire dans le monde.
Ainsi s'éteignit, le plus fameux seigneur et guerrier de ce monde, celui dont le sang coule en tes veines...


-Vous comprendrez que j'accorde plus de crédit a cette histoire qu'a la votre, surtout depuis que j'ai appris qui me l'as contée. Je ne sais cependant si il y eut une arme particulière, si la lame du roi était enchantée, et je ne le pense pas, je possède les dons prohibés d'autrefois, celui dont Berganon se servit pour vaincre le démon. Mes parents m'informèrent que ma lignée, la lignée de Berganon était une lignée d'hybrides, Berganon n'était pas un humain, et ce n'était pas un descendant de l'ancien roi, il venait d'ailleurs, que son sang était mêlé, celui de Luthiën aussi, puisque son père était hybride et que sa mère, Lilliane la douce avait du sang de fée. Nul n'en sait d'avantage, un lot de mystère entoure le roi, ses origines... Je dois en résoudre une partie, et... je veux revendiquer le trône qui me revient de droit.
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Iacopo Alpoleio
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptySam 6 Fév 2010 - 18:19

Iacopo Alpoleio se croyait retombé en enfance, à l’époque où il écoutait les vieux dans les villages et s’imprégnait de leurs histoires, comme une éponge d’eau à boire. Aucun parchemin, aucune plume ne retiendrait ces mots : ils étaient comme ces chansons qui vivent par la voix et meurent dans l’encre, car immortaliser c’est tuer ce qu’il y a de plus beau dans cet art. Il écoutait sans relâches, d’autant plus attentivement qu’il savait toucher là à une seconde plutôt qu’une centième main : si le paladin ne mentait pas (et pourquoi donc mentirait-il ?), c’est de la fille du héros qu’il tenait le récit. Quoi de plus juste, de plus fidèle que la parole d’une enfant sur les exploits de son père ?

Comme le silence tombait, le conteur leva sa pinte :

« Vous ne pouviez m’accorder meilleure paie, noble Seigneur, que cette histoire merveilleuse ! Il se dit dans mon pays que les récits valent plus que l’or et qu’il n’est de plus grand honneur que d’en recevoir une nouvelle en gage de l’ancienne. Soyez sans crainte que je chérirai le minerai que vous venez de me confier, que je le polirai pour en faire un joyau sans pareils qui ne trahira point la mémoire de vos pères – ainsi je pourrai proclamer sans rougir tenir ce fragment de la belle Luthiën. J’ai presque honte d’abuser de l’hospitalité de mon créancier !
« Presque, car je peux encore vous proposer le plus humble de mes services. Je ne suis pas guerrier, ma lame ne sert qu’à éventrer les lapins et éplucher les agrumes, mais je peux, pour peu de ne plus avoir à me soucier du lit et du couvert pendant une certaine période, mettre ce temps gagné à profit pour répandre la rumeur du courage de votre ancêtre et de la beauté de votre grand-mère. Si la descendance d’un tel héros réclamait et l’épée et le trône de Mynorie, je suppose que le soutien de la Ville ne serait pas de trop. »


D’accord : la parabole de la Muse éloquente conseillait de ne pas mettre le Don au service de la politique – mais là, il parlait affaires. À sa connaissance, aucun Guerlusien n’avait jamais respecté d’éthique en affaires.
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Vylgard
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MessageSujet: Re: Sur la voix du passé   Sur la voix du passé EmptyJeu 11 Fév 2010 - 22:26

Le Paladin sourit au jeune homme, il se doutait qu’il lui ferait confiance, après tout, les paladins ne mentent pas. En plus de cela, le conteur lui proposa ses services, alors même que Vylgard venait tout juste de penser à se servir du conteur pour répandre la nouvelle, il lui sembla être lié à ce chétif personnage. Ils faisaient la paire, lui grand guerrier à la lame puissante, pourfendeur d’êtres maléfiques, le visage toujours fermé, relativement peu avenant, craint et respecté, et l’autre, petit personnage sympathique au plus près du peuple, et même mieux, l’ensemble des légendes de la populace à lui tout seul.
Le chevalier finit sa pinte d’une traite et se pencha d’avantage vers Iacopo comme pour lui confier un lourd secret, pourtant il ne chuchota pas. Il le fixait de son regard océan en lui souriant, bienheureux.


-Voilà ce que tu va faire voisin, répands la nouvelle de ma venue, répands la nouvelle de mes exploits que je te conterais, répands la rumeur de mon nom, dis a quiconque tu croiseras que je cherche des informations sur Berganon le Preux, et que chacune d’entre elles sera récompensée, répands que je me rendrais bientôt en Wilwarin pour m’y entretenir avec la couronne. Fais savoir que l’épée flamboyante de Mynorie retournera au sang des Kertan’tras.
Tu seras le bienvenue en la baronnie de ma famille en Mynorie, ils t’accueilleront à bras ouverts en venant en mon nom, et tu trouvera là bas source de nombreuses autres histoires. Je peux également louer tes services, et te faire connaitre comme fameux conteur, ta verve fait honneur à tous les serviteurs de Guerluse et de Calliope. Mais dis-moi, quel est ton nom l’ami ? Je ne crois pas l’avoir une seule fois entendu ?


Voilà comment une rencontre fortuite par une bousculade inopinée et une ânesse capricieuse pouvait donner une si fructueuse alliance. Prononçant ses dernières paroles, le paladin avait tendu une amicale main gantée par-dessus la table. Une simple poignée de main, et Vylgard déverserait alors le flot de ses exploits passés comme ils s’étaient passés sans altération des faits et avec moult détails que le conteur utiliserait comme bon lui semblerait. Il pourrait ainsi faire parler lui, en vérité, il n’était pas vraiment sur de vouloir du trône, peut être éprouvait il le besoin de prouver sa valeur face à celle de Berganon. Et qu’arriverait-il si tout le peuple de la Terre le poussait à prendre le trône ? Il chassa ces idées, peur lui importait le futur, seul le passé pouvait être éclairci.
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