Près de la muraille ° PRIVÉ Lahika, Kaer-Sham, Geryon...

Lahika fut époustouflée à la vue de la tour. Elle n’avait jamais vu quelque chose d’aussi haut depuis le début de son vagabondage. Une pensée lui traversa l’esprit. Un jour elle devrait grimper sur la tour et voir ce qu’il y avait au sommet, peut être pourrait-elle apercevoir les continents. Qui sait ?

Ses idées redescendirent sur terre, car pour l’instant elle avait tout à voir de la ville en contre bas. La cité révélait des charmes insoupçonnés.

Marchant en équilibre sur le bord d’un toit, Lahika observait le centre du quartier Lidralyou. Les statues de Thalie et Dankur, même à cette distance, révélaient une panoplie de détails tous superbement représentant. Tous les artistes de la place étalaient leurs talents, créant ainsi un grand brouhaha brillamment désordonné.

Pour résumer peu poétiquement le tableau qu'elle voyait, c'était un condensé de ce qu'elle avait toujours vu en vivant sur le continent de l'air. Elle n'avait pas fait tous ce voyage pour rester sagement là à observer ce cirque si commun.

Soit elle passait par la porte, ou par le ciel. Elle préférait la voie des airs. Lahika repéra un bâtiment un peu plus proche de la muraille que celui où elle se trouvait et parvint vite à l'escalader. Même plus proche la muraille restait haute et loin. Même en examinent les lieux elle ne trouvait aucun moyen de traverser.

Résignée, elle se retourna pour voir s'il n'y avait pas un autre moyen de passer ailleurs, mais un détail attira son attention. Il y avait une douzaine de longs bâtons étendus sur le toit. Elle n'avait jamais eu la chance de mètre en pratique ses connaissances du saut à la perche. C'était le moment rêvé pour commencer.

La muraille se situait environ à deux mètres et demi du bord et le toit ne lui permettait qu'une dizaine de foulées. Lahika empoigna une perche et la soupesa. Ce serait parfait. Elle resserra les liens qui retenaient son sac, recula le plus possible et engagea son élan. Au début elle commença de manière ample et accéléra par la suite. Au dernier moment elle coinça le bout de la perche dans une fente et s'éleva dans les airs.

Pendant un moment elle oublia tout ce qu'elle avait appris et loupa l'impulsion. Elle allait bien trop bas pour la hauteur de son point d'arrivée. Précipitamment elle relâcha sa prise et percuta le mur. Elle n'avait pas grand prise, mais resta contre le mur. Lahika fournit un dernier effort pour ce hissé en sécurité où elle s'étala de tout son long et repris son souffle.

Couché sur le dos elle éclata de rire. Elle devrait pratiquer ses sauts périlleux avant de recommencer.

De nouveau en forme l’acrobate fit quelques pirouettes, marcha un instant sur ses mains, puis elle sauta sur le toit suivant, à deux mètres de là, Dans le cartier de Guerluse. Elle chuta trois étages plus bas et atterrit délicatement sur une balustrade. Tout autour d’elle une floraison de couleurs et de joie exhibait la luxure, hormis ce balcon-ci et la pièce derrière. Il n’y avait qu’une fenêtre aux battants pendant, mais un sombre voile peu esthétique la couvrait à moitié et la porte en chêne massif détonait de l'ambiance chaleureuse.

Curieuse, Lahika s’en approcha sans grande crainte et donna deux coups secs avec le dos de sa main. Par la fenêtre, elle aperçut une ombre bougée.

Un silence de mort était jeté dans la pièce remplie de meubles antiques et de babioles en tout genres. Kaer-Sham avait eu la présence d'esprit de fermer la porte derrière lui, de manière à se que l'on entende pas crier les habitants de domaine sans son consentement... Il avait été discret ; sa courte envolée jusqu'au balcon de Reenix Tenor s'était fait à l'insu de tous. Le riche marchand guerlusien était juste là, tremblant de peur devant lui... Tremblant de peur pour sa propre vie, et celle de sa progéniture, deux adorables bambins de 13 et 8 ans. Ho comme ils étaient mignons...

Les longs ongles crochus du mage grincèrent doucement contre le revers de quelques uns des ouvrages présents dans la bibliothèque familiale. Plusieurs étaient rarissimes... Ce Reenix était donc vraiment si habile avec ses investissements ? Kaer-Sham observa l'homme dans la trentaine, en excellente santé et de belle apparence, qui protégeait ses enfants en les entourant de ses bras... Quel comportement pathétique ! Comme si de simples habits de luxe et des broderies dorées pouvaient arrêter même le moindre de ses sortilèges.

- Je vous en prit ! Qui que vous soyez je vous en conjure... Laissez nous en paix ! Prenez ce que vous voulez et partez !
L'homme avait fait sa demande sur un ton à la fois ferme et respectueux, bien conscient d'avoir à faire à l'un de ces dangereux élémentalistes. L'insecte ! Ces guerlusiens, remarqua Kaer-Sham, essayaient bien toujours de négotier... Même leur survie.

Le sorcier empoigna enfin un bouquin de l'étagère et lu la couverture à haute voix.
- Guide de la Tour ; manuel des Mystères, Déesses et Artefacts à travers les époques
Le regard mauvais de Kaer-Sham se posa de nouveau sur ses trois prisonniers, qui eurent alors un frisson. L'électromancien pointa alors ces derniers du livre tenu en main et tonna d'un air menaçant ;
- Je doute qu'un idiot comme toi ai eu le temps ou l'audace de lire un ouvrage au nom si révélateur !
Il ouvrit le livre et le feuilleta rapidement avant de poursuivre.
- Je me demande bien le prix d'or auquel tu as pu le payer... Mais en fait cela m'importe bien peu ! La clé d'accès au sanctuaire des dieux doit résider juste ici quelque part dans ces pages...
Kaer-Sham s'arrêta net, frappé d'une rage fulgurante. Plusieurs pages avaient été arrachées du manuel argenté !
- IMPOSSIBLE !!! hurla-t-il en grimaçant.

Son bras se levait bien haut, prêt à déchaîner ses sortilèges destructeurs contre ces vermines de guerlusiens. Reenix s'était moqué de lui ! Il avait caché les pages, il en était sûr !
- Je ne sais pas de quoi vous parlez ! lança le marchand dans une tentative désespérée de calmer le vieil homme.
- MENSONGE !!! Vous guerlusiens n'êtes que des vauriens, des traîtres, des menteurs, bons qu'à nourrir les vers !!!
Reenix eu juste le temps de jeter ses enfants derrière un meuble avant de recevoir un puissant éclair en plein torse. Foudroyé et envoyé violemment contre un tableau, le marchand s'effondra pour ne plus jamais se relever. Mais qu'avait été ce bruit à la porte ? Des coups ? Quelqu'un l'avait suivit !!!

Fou de rage et se laissant aller à sa frénésie meurtrière, Kaer-Sham bondit et se retourna vers la porte du balcon. Une puissante bourrasque fit exploser les fenêtres et arracha les portes de leurs gonds. Kaer-Sham couru jusqu'au bord du balcon à la recherche de celui ou celle qui l'avait espionné. Le vent devait l'avoir jeté par dessus bord et pourtant, aucun cadavre de jonchait le sol tout en bas.
- Montres toi gredin ! MONTRES TOI !!!
À ce rythme, il n'en faudrait pas longtemps pour que quelqu'un remarque l'hystérique et l'aura magique qui émanait de lui. Toutefois Kaer-Sham en était parfaitement inconscient, pleinement absorbé par sa colère et par l'incroyable assurance que lui conférait ses pouvoirs magiques. Derrière lui, loin de son attention, les deux enfants pleuraient leur père. Au creux de la paume crispée du plus jeune frère, une poignée de pages argentées se couvraient doucement de larmes...

Contrairement à ce que pensait le magicien, personne ne le suivait. En tout cas, Lahika ne l'espionnait nullement. Ce n'était que le malheureux hasard. Un million d'autres possibilités plus heureuses ou moins lui aurait évité de passer par là, à ce moment précis et de frapper à la porte.

La plus probable étant qu'elle ne réussissait pas à s'agripper pour traverser la muraille et qu'elle se fracturait une jambe. L'empêchant ainsi de faire la connaissance du magicien. La solution la plus judicieuse pour l'adolescente, aurait été de continuer son chemin et de ne pas s'attarder, car elle se retrouvait désormais dans une fâcheuse position.

En effet, Lahika ne tenait plus qu'à un fil. Si nous pouvons dire les choses ainsi. Disons qu'elle s'accrochait grâce à la force de ses bras et elle était sur le point de se faire repérer par un fou furieux complètement hystérique.

Pourquoi ne s'était-elle pas casser la jambe en tombant de la muraille à la place ? Elle n'aurait pas dû trouver cette perche non plus ! Et encore moins frapper à cette maudite porte !

Lahika soupçonnait son cerveau de posséder une incomparable stupidité pour penser ainsi. Réfléchir à la manière dont elle aurait pût éviter cette situation ne l'en sortait nullement...

De son côté, elle fut autant surprise que Kaer-Sham, même peut-être plus. L'ombre qu'elle avait vu n'était rien d'autre que le corps sans vie de Reenix Tenor qui s'écroulait lourdement sur la moquette. Les pleurs des enfants suivirent tous de suite après, mais elle ne les entendit pas, puisqu'elle fuyait déjà, trop effrayée. Les vitres éclatèrent alors qu'elle sautait au-dessus de la rambarde. Quand les gonds succombèrent à leurs tours Lahika était hors de porter de vue, mais désormais suspendue au balcon. Une des portes tomba à deux centimètres de ses doigts.

Lahika aperçu du coin de l'oeil un vieillard déformé aux longs ongles jaunes, une barbe blanche plus longue encore et un crâne dégarnis. Était-il aveugle pour ne pas l'avoir vue ?

- Montres toi gredin ! MONTRES TOI !!!

Cette voix ! Qu'elle horrible voix ! Amère, agressive et forte, révélant une personnalité haineuse. Lahika était vraiment dans de sales draps. Elle ne pouvait même pas se balancer pour partir au plus vite, car elle devrait resserré sa prise pour pouvoir le faire. De cette manière le magicien la repérerait avant même qu'elle n'atteigne un endroit sûr.

Il avait crié trop fort et fait trop de bruit en détruisant tous sur son passage. Plusieurs personnes levaient la tête pour apercevoir une jeune fille pendue à une balustrade. Des exclamations s'élevèrent.

-Ho mon dieu !

-Regardez-en haut ! criaient les uns.

-Elle va tomber ! Il faut l'aider ! criaient les autres.

D'autres gens levèrent les yeux. Les idiots ! Maintenant le magicien allait regarder en dessous du balcon et la trouvé. Totalement impuissante. Il allait la tuer aussi froidement qu'il avait assassiné le père de famille.

Rapidement elle parcourue des yeux ce qui se présentait sous elle. Plusieurs étages sans rien pour amortir sa chute hormis la masse de gens qui voulaient voir le spectacle de sa mort. Désormais repérée elle reprit prise et commença à se balancer pour atteindre la fenêtre un peu plus bas. Il devait voir ses mains maintenant. À moins qu'il ne soit à moitié sourd en plus d'être aveugle. Avec un peu de chance elle pourrait s'enfuir avant qu'il ne la tue.

Kaer-Sham possédait un autre avantage. Lahika ignorait à quelle distance il pouvait lancer ses sorts et quels effets ils auront. Si ça se trouve, il n'utilisera pas son éclair pour la tuer. Mais une chose était sûre, il serait fou de la laissez partir comme ça ; elle connaissait son visage et savait ce qu'il avait fait. En tout cas, une seul meurtre. La manière dont il avait éliminé le marchand ne laissait aucun doute. Il avait déjà ravis la vie.

Aveuglé par sa colère, Kaer-Sham n'avait pas encore remarqué la jeune femme accrochée au bord du balcon. Toutefois, il ne pouvait ignorer cette foule grandissante sur la place publique. Elle aurait tôt fait d'amener des gardes... Le magicien était puissant, mais sa constitution ne lui permettait aucune erreur et il serait incapable de retenir les attaques d'une garnison.
Que faire ? songea-t-il alors que ses pensées défilaient à toute vitesse pour le sortir de ce pétrin.
Où est mon golem ? Où est Geryon ?!
Faisant appel au lien qui l'unissait à sa création et à ses réserves d'énergie magique, Kaer-Sham lança au loin son appel de détresse. Si lui ne pouvait vaincre des hordes d'hommes armées, son colosse de fer y arriverait certainement sans mal... Il devrait faire vite ! Des gens avaient dû remarquer le carnage devant la tour, et...
Une pensée frappa Kaer-Sham. Geryon serait sûrement suivit d'un comité d'accueil bien peu convivial s'il avait été repéré. Et à en juger par sa discrétion, c'était déjà perdu d'avance... Il aurait besoin de ses toutes dernières ressources magiques pour pouvoir se défendre contre ses ennemis, et les faire fuir le plus vite possible !

Comme il avait été sot ! Kaer-Sham baissa les yeux, et remarqua enfin la dame accrochée tant bien que mal au dessus du vide. Elle n'avait pas l'air d'une espionne. En fait, elle n'avait l'air de rien de particulier aux yeux du mage, soudain déconcentré par de plus pressantes préoccupations. Devait-il la tuer ? Son visage était déjà connu, mais ses intentions, elles, restaient secrètes... Le mage resta impassible et tendit une main à Lahika. Hésitant une seconde à formuler ses arcanes meurtriers contre l'acrobate, Kaer-Sham opta pour une toute autre option. Sa main griffue attrapa la jeune femme par la manche et il lui lança d'un ton placide ;
- Accrochez vous bien.
Le garde-fou vola en éclats sous un fort courant d'air, faisant s'écarter plusieurs villageois trop curieux. Le courant arracha une partie du balcon, et la jeune lydralienne se sentie tomber un instant dans le vide... Doucement, les courants amortirent la chute des deux habitants du royaume des vents, qui se posèrent sans mal au sol. Tremblant de concentration, le vieil homme s'accrocha péniblement à Lahika pour se relever. Au loin, il pouvait entendre des voix scander à l'hérésie élémentaire. Les gardes seraient bientôt sur ses talons, et ses forces risquaient de s'envoler à tout instant...

- Changement de plan, mignonette...
L'haleine fétide et la voix blafarde du vieil homme réveillèrent aussitôt la demoiselle, qui sentie dans son dos une main s'accrocher avec une force étonnante à sa ceinture. Une patte griffue vint se poser sur son épaule, lui rappelant qu'elle était loin d'être sortie d'affaire. Le monstre derrière elle était fragile, elle avait pu le sentir lorsqu'il s'était accroché désespérément à elle pour reprendre pied. Mais à présent la tension était palpable, dans tous les sens du terme... Ses cheveux se mirent à se dresser ; l'air autour d'elle était chargée d'électricité ! Comme s'il avait lu ses pensées, le vieil homme râla à nouveau, utilisant son corps comme bouclier contre d'éventuels tirs d'arbalètes. D'ailleurs, les premiers gardes stupéfaits apparurent, ne faisant que compliquer la situation.
- C'est ça ma belle, reste bien tranquille. Je vais avoir besoin de toi pour me sauver de ce guêpier, alors fais bien comme je t'ordonne et personne ne sera blessé.

Kaer-Sham traîna Lahika de quelques pas vers une ruelle qui donnait selon ses calculs vers le quartier de Mitrobe, conscient qu'il ne pourrait jamais tuer tous les gardes le séparant de son objectif sans se faire transpercer le dos d'une pluie de flèches. Ses chances étaient minces, mais si Geryon arrivait bientôt, il pourrait peut-être mettre son plan d'évasion à exécution. Causant la surprise de sa prisonnière, le sorcier parla de nouveau, regardant partout autour de lui sans se défaire de son étreinte.
- Vous devez avoir une sacrée dextérité pour avoir su grimper ce mur... Je suis sûr que si je baissais un tant soi peu ma garde, vous pourriez sans mal disparaître hors de ma portée dans le moindre des racoins de ce satané quartier en à peine quelques secondes... Ce serait dommage n'est-ce pas ?
Kaer-Sham scruta désespérément l'horizon à la recherche de quelque chose, puis poursuivit, humant sans retenu l'arôme des cheveux de la belle.
- Alors dites moi.. Quel est donc votre nom, jolie lydralienne ?

Lahika bégaya sans arriver à répondre à la question du sorcier fou, rendant ce dernier très déçu.
C'est tout ce que tu as dans le bide, gamine ?
Kaer-Sham grinça des dents et entendit juste à temps trois gardes se précipiter derrière lui pour l'empaler de leurs épées. Qu'à cela ne tienne, Nickolas leva la main et déchargea plusieurs arcs électriques contre eux, les écrasant au sol en quelques secondes. Le souffle court, le magicien arriva quand même à esquisser un rire à la vision de ces avortons pathétiques.
Même pas capable... de me... touch...
C'est alors que le coude de l'acrobate rentra douloureusement entre ses côtes, lui arrachant un postion de surprise. En un instant c'en était fait de sa couverture. Comme il l'avait imaginé, la demoiselle avait profité de sa diversion pour bondir d'un tonneau jusqu'à un toit. Il s'en était pourtant douté...

Mais la jeune femme était trop rapide pour lui, et ses réserves magiques s'épuisaient de plus en plus... Pas la peine d'essayer de l'achever. Il restait encore suffisamment d'énergie au vieillard pour tenter une dernière sortie, et si cela échouait, exterminer un maximum d'individus...

Courant du plus vite qu'il pouvait dans sa condition, Kaer-Sham arriva enfin à l'endroit recherché ; la route pavée s'arrêtait devant lui et donnait sur l'un des nombreux canaux marins qui serpentaient à l'intérieur du quartier de Mitrobe. À sa gauche, des gardes arriveraient bientôt, et devant lui, d'où il venait, il les entendait déjà s'avertir du danger qu'il représentait et de tirer à volonté...

Ce qu'il pouvait être lent, ce golem !
Le corps tendu par la colère et le désappointement envers sa diabolique machine, Kaer-Sham misa le tout pour le tout sans se soucier de la subtilité et hurla son appel.
- GERYOOOOON !!!!
Devant lui, les gardes tremblaient d'effroi. Grand bien leur fasse ! Ils en auraient pour leur argent ! Nickolas se mis en position de combat arcane, forgeant peu à peu une boule de foudre prête à tout dévaster sur son passage. Le visage froncé en un rictus mauvais, la sueur coulant de son front dégarni, Kaer-Sham se mit à prononcer les mots de pouvoir destructeur...[/i]

Un sifflement à peine perceptible se fit entendre non loin du Golem d'Acier et soudainement, le corps qu'il détenait se décrispa doucement pour tomber mollement au sol, inerte. Des projectiles s'étaient fiché dans son pauvre corps en le tuant... Quel dommage, la tactique de l'hotage n'a pas fonctionné le moins du monde : Ses amis l'ont tué eux même. Gaspillage. Bref, ils avançaient aggressivement vers la masse lourde, la bombardant de coups rapide, mais sans dégât. Le Golem ne réagissait pas vraiment au début, un peu étonné par leur courage et leur détermination... inutile. Il bougea un peu, se reculant doucement, le regard d'un jaune étrange... il semblait... confus. Des hommes... humains, faibles et petits s'attaquaient à lui directement? Ce n'était jamais arrivé avant... Les coups arrivaient de partout, mais encore là, il ne se passait rien sur le corps indestructible du monstre. Dans une fraction de seconde, les orbes mystiques changèrent de couleur, tombant sur un rouge très vif. Geryon avança d'un seul pas puissant, attaquant le premier en vue, frappant dans le vide, encore et encore. Ces guerriers étaient assez rapide et gardait un mouvement imprévisible. Focuser sur une seul personne était peine perdu... alors il fallait frapper tout le monde en même temps... ou encore frapper autour. Le sol de marbre sous ses pieds tremblait à chacun de ses mouvements. Et bah voilà la solution! Le marbre est solide, mais rien n'est encore assez solide pour le Géant de Fer. Ses bras se placèrent doucement à la hauteur de ses épaules, toujours en ignorant les coups et soudainement, les levant dans les airs, il les fracassa sur le sol, crésant un bruit d'enfer et secouant tout le monde aux alentours...

- Vous... êtes encore humains. Vous êtes plus rapide que moi... mais c'est encore bien inutile. Je suis infatigable et indestructible. Une armée de gens comme vous ne vous servirait a rien! Vo...

Puis un sifflement se promenait dans sa tête. Arrêtant toute action, le regard devenant blanc, Geryon se concentra sur le dit sifflement... C'étiat son maître, l'appelant à venir vers lui... et ça pressait. Se redressant de tout son long, il regarda aux alentours. Le marbre détruit craquait sous ses chausses géantes. Sa tête cessa de tourner sur une direction bien précise. Puis le regard du colosse devint d'un bleu foncé. S'élançant vers cette direction, d'un pas plus rapide que d'habitude qui se trouvait a être son pas de course, constant et inépuisable, il obligea tout ce qui se trouvait sur sa route a se pousser plus loin. Sa vitesse à la course est inférieur à n'importe quel humain dans la moyenne, alors il est facilement rattrapé... mais attendez... Il se trouve que le point très précis est coupé par une grande maison en pierre naturelle. Imposante et belle, elle domine l'espace avec une petite tourelle d'observation... qui tomba soudainement, suite à la masse exceptionnelle venant de faire un entré spectaculère droit dans le mûr de la dite maison. Geryon ne laisse absolument rien sur son passage et il prend le chemin qu'il désire. Évidemment, ses aggresseurs arrêtèrent de le suivre... cherchant un moyen plus... facile de le rattraper... La fuite du monstre ne passait nullement inaperçu et la garde de la ville le suivait de loin, attendant le bon moment pour l'atteindre...

Des bruits d'éboulement et de cassure se faisait sentire près du mage... juste suite à la fuite de la fille... un léger sourire aux lèvres, il s'arrêta et attendit, reprenant son souffle. Le mûr derrière lui, à sa gauche explosa. Il ne bougea pas d'un poil tandis que Geryon surgissait dans son dos. La bête tourna son regard bleu vers son maître et n'attendit pas vraiment d'ordres avant d'agir, il devait penser par lui même... et il agit presque instantanément. Il fonça sur son maître, une volée de flèches percutant son dos, se brisant, tombant au sol. Il attrapit doucement le mage dans ses deux énormes mains, sans même le brusquer, le collant doucement sur lui et recroquevillant son corps par-dessus lui, le protégeant. Il continua sa route droit devant, évitant maintenant les fracas pour ne pas blesser le maître, attendant de nouvelles ordres maintenant qu'il avait un bouclier géant...

Le mur tout près du mage avait été totalement pulvérisé par la force du colosse. À plusieurs mètres dans la rue, les gardes pointèrent du doigt l'étrange créature d'acier qui se dressait à présent côte à côte avec le terrible magicien. Déchargeant toute sa rage en hurlant les dernières paroles de sa formules, Kaer-Sham leva haut les bras et l'air en grimaçant avant de les abattre en direction du groupe armé qui s'approchait d'eux par la voie principale. La sphère de vent et d'électricité brute balaya tout sur son passage, désintégrant par endroits les malheureux hommes d'armes malgré leurs épaisses armures, ainsi qu'une partie de leur équipement. Le sortilège se termina sur une explosion terrifiante qui résonna à travers tout le quartier, ébranlant et secouant nombre de civils malchanceux.

Kaer-Sham posa une main au sol pour s'empêcher de s'écrouler, le souffle court, les yeux exorbités. Geryon protégeait maintenant son flanc, barrière impénétrable contre la pluie de projectiles des arbalétiers. La boule de tempête avait bien stoppé la garde... Mais bientôt, ce serait des inquisiteurs et des assassins qui se chargeraient de son cas s'il ne disparaissait pas dans l'instant. Nickolas se redressa de peine et de misère, chuchotant pour lui même son stress et sa colère.

- Ge... Geryon... arriva-t-il enfin à articuler. Transportes moi et... Il désigna le conduit d'eau derrière eux. Plonges !

Vite. Vite. Il fallait faire extrêmement vite...