Un as dans la manche [PV Angel]

Maître des souterrains Messages : 16

Railim regarda ses cartes. Un sourire furtif se dessina sur son visage, qui en moins de deux, disparu sans laisser de traces. Ses yeux n'exprimèrent rien, et il observa à sa tablée les expressions de ses compères d'un soir. Certains semblaient totalement désolés du jeu qu'ils venaient de découvrir, d'autres, au contraire, essayaient tant bien que mal de cacher leur satisfaction; mais rien n'échappait à l'oeil averti du Ver. Il se redressa de toute sa hauteur, reposa ses cartes face contre table, et attendit un signe du premier parieur. Sans grande conviction et avec un soupir désabusé, celui-ci avança 10 pièces d'or vers le milieu de la table, et observa son voisin de gauche, qui fit de même. Le troisième homme jeta ses cartes, presque furieux de la somme imposée pour continuer à jouer; et croisa les bras en signe de mécontentement silencieux. Quant-au dernier homme, à la droite de Railim leva les yeux vers celui-ci avec un air de défi. Cherchant somme toute à trouver une quelconque indication sur le jeu du Ver, il restant un long moment à le dévisager. Comme si une pression visuelle pouvait le faire craquer lui. Quelle idée! Il prenait tellement son temps, que le second joueur lui grogna :

"-Alors, Risb, tu joue oui ou non? Je sais que tu le trouve séduisant, mais faut pas pousser! Tu le demanderas en mariage APRES notre partie!"

Le Risb en question se tourna furax vers l'homme et se leva en moitié, le regard menaçant. Faut dire qu'il était imposant quand il s'y mettait.

"-Toi le poltron, la ferme! JE prends mon temps, si JE veux! Tu vois pas que ce gars nous dépouille depuis le début?"

Railim se reposa dans sa chaise, la situation l'amusait plus qu'autre chose. Il lui répondit le plus calmement du monde:

"-Le gars en question, comme tu dis, est à côté de toi, donc arrête de faire ta mijaurée et joue."

Risb se retourna vers lui. Ses yeux lançaient des éclairs, et un instant, Railim cru qu'il allait lui sauter à la gorge. Mais contre toute attente, il se rassit et jeta d'un air rageur la somme correspondant à la mise. Le calme se posa enfin sur la tablée, et sans aucune hésitation, le Ver déposa lui aussi les 10 pièces d'or. S'en suivit un vrai jeu de bluff. Les tours passèrent, et la mise se gonflait de plus en plus. A un tel point, que Risb fit un tapis avec l'intention indéféctible de gagner. Ses yeux pétillaient, et il semblait avoir oublié l'altercation et le doute qu'il avait eu sur le jeu de Railim. Quand les cartes furent révélées, les bras lui en tombèrent, et il glissa de sa chaise quasiment sans s'en rendre compte. Il avait une très belle main, mais c'était sans compter les 2 as que le Ver venait de retourner, un sourire des plus satisfaits sur son visage.
Il leva les bras et ramena l'or qui lui revenait de droit vers lui. Il se tourna ensuite vers Risb, lui attrapa le bras et déclara:

"-J'ai accepté de jouer avec toi dans le seul but que tu ne remette plus jamais les pieds ici. Alors maintenant, tu te casse de là. Et ne m'oblige pas à appeler mes hommes. Capito?"

Risb se dégagea en colère, mais ne broncha pas. Quelques têtes s'étaient retournées sur eux, et ils avaient eu vent de l'objet du pari. Certains se mirent à chuchoter en attendant de voir ce que déciderait le dénommé Risb, mais il semblait définitivement vaincu. Il se leva, lança un "on y va" aux autres joueurs de la table, qui le suivèrent sans discuter.

Lorsque la porte se referma, Railim pu enfin souffler. Il avait réussi son coup, et sa bonne étoile avait été avec lui. Voila le genre de mission où il aimait triompher, où l'intelligence et la manipulation étaient reines. Ces hommes avaient menés la vie dure au propriétaire des lieux, qui lui demandaient une taxe toutes les semaines. Le propriétaire avait alors demandé une faveur au Ver, s'il l'aidait à se débarasser d'eux sans avertir les gardes, il serait son invité pour le restant de ses jours.
Il tourna la tête vers celui-ci, qui s'était avancé, tout en séchant un verre au torchon. Un sourire bienveillant sur la figure.

"-Merci, mon ami"
"-Albert, tu sais quoi? Je fêterais bien ça avec une bonne bouteille!"
"-Arrête de m'appeler Albert! Il ne veut rien dire ce nom!"
"-Il veut dire que tu deviens mon aubergiste favori à compter de tout de suite!"
"-Ha! Je suis dans de beaux draps alors!"

Il revint vers son comptoir pour ranger ses verres et se détourna pour trouver à boire. Railim se mit en quête de ranger les cartes, tout en les gardant en mains et regardant autour de lui en quête d'autres joueurs potentiels. Mais son regard se posa sur un jeune homme assit dans un coin. Il ne l'avait jamais vu auparavant. Était-il arrivé la pendant la partie ou était-il la depuis le début? Il n'aurait su le dire. Mais il était curieux de savoir qui il était. Aussi, il le héla en secouant son jeu de carte:

"-Hep vous! Une partie, ça vous dit?"

[comptabilisé]

Marquis Messages : 13 Age : 32 Détail/fonction : Marquis

Voilà quelques jours déjà qu'Angel avait rejoins et s'était établie dans la ville près de la tour. Une résidence simple dans le quartier de Guerluse lui permettait d'avoir un endroit stable où dormir lorsqu'il ne partait pas ici où là pour visiter les alentours comme il s'adonnait régulièrement. Et, attiré par la beauté créative de ce peuple du continent de l'air, il avait profité de sa journée pour se rendre aux quartiers de Lidralyou histoire d'y faire un tour et de prendre conscience des environs. Comme il était bon de se retrouver auprès de ces danseurs, ces troubadours et ces poètes qui sans cesse donnait une vie nouvelle et diffèrent chaque jour dans ces quartiers dont les couleurs ne cessait de changer. L'art est une science où l'infini et la création est de mise, «là où tout est possible» pouvait-il même parfois se dire, divergeant dans une rue puis dans une autre.

Mais le temps n'était pas aussi présent qu'il l'aurait voulu, les nuages s'installaient et un mauvais vent apportait lentement un gris fade dans la cité. La pluie ne devait pas tarder et elle avait de quoi déplaire la plupart des citoyens qui préférait profité de l'émerveillement sous le soleil que sous la pluie, bien que tous ne s'entendait pas pour partir. Néanmoins, l'envie d'être trempé alors qu'il avait revêtit un de ses beaux vestons noir ne l'intéressait pas, d'autant plus qu'il voulait préférer le calme d'une taverne où peut-être pourrait-il faire la rencontre d'un poète avec qui discuter un moment sur les symboles des temps passé, transformé au fil du temps et divergeant parfois vers d'autre signification qui avait bien souvent raison sur la compréhension d'ancien texte recueillit dans la Grande Bibliothèque... et puis, une coupe de vin l'appelait alors qu'il remarquait une sorte d'auberge qui serait probablement à la hauteur de ses attentes. Nazo y emboîta le pas et entra pour y découvrir une vaste salle typique avec un pigment traditionnel, ce qui n'avait rien à déplaire au nouvel arrivant qui se dirigea vers les comptoirs, demander une coupe d'un rouge sec et bien aromatisé pour se diriger vers le fond des lieux, avec l'envie d'y décrire de l'oeil les lieux avant d'entamer une quelconque discussion. Une pointe de nostalgie semblait le prendre, un vague souvenir d'un vil évènement passé qui aura pourtant donné un certain «sens» à sa vie, aussi cruel a-t-il pu être.

La coupe aux lèvres, le goût aux effluves rehaussé marquant la qualité du breuvage, il passait au détail ce qu'il voyait, se perdant ainsi dans ses songes. Le planché était d'un bois sombre et dur, les chaises un peu plus pâle semblait en faire la continuité alors que le rouge des coussins rembourrés apportait un petit tape à l'oeil fort sympathique, aussi chaleureux que le foyer situer sur le mur faisant face au comptoir. Puis il y avait ces multitudes de table détailler de plusieurs types de bois pour la plupart qui donnait l'aspect final aux lieux, faisant ainsi profiter confort et beauté, de quoi émerveillé tout être ne connaissant pas l'art et la finesse des couleurs et dessins qui faisait l'honneur des gens habitant ce quartier. Enfin, s'ils n'étaient pas tombé en extase dans les rues et qu'ils avaient réussit à pénétrer dans ces lieux sans mourir d'émerveillement, comme quoi une petite pensé du ridicule pouvait trouver sa place dans le contentement d'Angel qui laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu'il portait de nouveau la coupe à ses lèvres, se laissant dès lors rapidement distraire par des joueurs de carte un peu plus loin qui semblait s'affoler pour quelques pièces d'or et un jeu inconnu. Si l'idiot qui venait de se lever savait la main de l'homme au chapeau, il n'oserait même pas continuer et se coucherait, mais il n'avait pu voir ce qu'il avait vu, une paire d'As et une capacité de faire comme si cette main n'avait rien d'exceptionnelle... du moins, quand il prit parole, c'est sous ce charisme qu'il se fit entendre, ou plutôt «que sais-tu de ma main, joue et peut-être sauras-tu», divagation de pensé qui l'amenait bien loin de son idée de départ s'arrêtant à trouver un poète avec qui discuter.

Et, misant le tout, perdant le tout, l'homme rendit les armes avant de partir au large, perdant de cette guerre dont l'enjeu était beaucoup plus important que quelques pièces d'or, enfin, le propriétaire des lieux en laissa la notice, réjouis, tout comme Nazo vida sa coupe, d'un simplet rire intérieur, le jeu ayant de ces attraits parfois. Ce devait être approximativement à ce moment, ou du moins au moment où il déposait la coupe sur la table que l'homme au chapeau avait décidé de promener son regard sur la salle pour s'arrêter sur lui, laissant en l'air quelques mots à son intention.

"-Hep vous! Une partie, ça vous dit?"

Pris de court, ou simplement une interaction imprévisible coupant le fil de sa pensé, Angel laissa son regard aux fils violets plonger sur le visage de cet homme, marquant une courte pause avant de se lever tout en élevant sa voix pour lui répondre.

"- Bien sûr, pourquoi pas, mais il faudra m'expliquer plus en détail comment y jouer, pour que je ne sois pas pris de court par votre expérience face à mon simple savoir conquis sous quelques regards."

Puis, pour clore sa réponse, il ajouta simplement à l'aubergiste une seconde coupe tout en allant rejoindre l'homme au chapeau à sa table, laissant un doigt ou deux glisser sur les tables pendant son déplacement. La suite risquait d'être forte intéressante, du moins, c'était l'avis qui se dissimulait sous le sourire léger d'Angel.

Maître des souterrains Messages : 16

Railim observa son nouveau partenaire d'un oeil scrutateur. Il avait fait sa proposition un peu dans le vide, sans être sûr d'obtenir réellement une réponse, mais à priori, il semblait avoir convaincu. Etait-ce grâce à sa performance de tantôt? Le fait de faire fuir des mécréants faisait-il de lui directement quelqu'un d'appréciable ou bien était-ce un pur hasard qu'il accepte de venir à sa table? Il n'avait pas de réponse, et doutait de trouver une réponse dans la minute. Aussi, il se re-concentra sur son invité et attendit qu'il vienne s'asseoir face à lui. Ce qu'il fit, bien évidemment. Il n'avait aucune raison de rester debout. Railim le fixa pendant quelques instants. Il était totalement curieux de l'homme qu'il avait en face de lui, car une chose venait de le frapper. En effet, il repensa à la chose qu'il lui avait dit quelques instants auparavant:

"- Bien sûr, pourquoi pas, mais il faudra m'expliquer plus en détail comment y jouer, pour que je ne sois pas pris de court par votre expérience face à mon simple savoir conquis sous quelques regards."

Le Ver eu un léger froncement des sourcils. En effet, soit l'homme était carrément à l'ouest pour ne pas savoir jouer à ce jeu, soit il était un inconnu fraichement arrivé en ville. Et quand bien même, les autres continents n'étaient pas connus pour être paumés au point de ne pas avoir de taverne pour s'y reposer et voir des joueurs de cartes! Aussi, l'origine sociale de cet inconnu était peut-être une raison de son ignorance. Qui était-il? C'était la question que se posait Railim. Un marginal? un ermite? Ou peut-être un noble? Ou un bourgeois? A cette idée, il cligna des yeux. Car même s'il était un bourge, ça n'expliquait pas sa présence dans une telle taverne. D'accord, celle ci avait la réputation d'être bien entretenue et agréable (du moins, tant que Risb et ses hommes ne venaient pas s'imposer), mais elle n'avait jamais eu la réputation d'être le lieu idéal pour les riches notaires que la Ville comptait en nombre. En fait, sa présence dans une ruelle loin de la Place de Sylphe permettait de ne pas croiser ce type de personne. Et pourtant, il semblait qu'il y avait exception à la règle juuuste devant lui. Certes, il n'était pas entièrement sûr qu'il s'agissait de ce type de personne, mais un autre détail le laissait grandement supposer: son langage. Il s'était exprimé de façon bien étrange dans un lieu aussi banal. L'aubergiste lui avait même rendu un regard surpris mais n'avait pas relevé. Après tout, il lui commandait à boire, il n'avait pas à juger sa clientèle. Mais quand même, ce genre de détail ne laissait pas Railim indifférent. Il en avait croisé des gens de la grande noblesse, comme de la petite bourgeoisie, mais depuis qu'il était arrivé en Ville; il ne s'était occupé que des miséreux et de leur jargon des plus approximatifs. Ok, il avait décidé de les aider en connaissance de cause, mais eux n'avaient jamais vraiment fait l'effort de lui parler autre chose que leur patois continental. Aussi désespéré soit-il, Railim s'en été accommodé. Alors de voir un être sorti de nulle part pour lui parler ainsi lui fit émettre cette hypothèse: éduqué et nouveau dans la Ville.

Railim se redressa alors. Sa petite réflexion n'avait duré que quelques minutes. Pas assez pour paraître douteux. Il était à peu près sur de sa thèse, et il n'allait pas s'arrêter devant de simples songes. Il voulait savoir ce qui se cachait derrière ce curieux personnage. Car si cet homme avait eu un minimum de connaissances en Ville et ainsi de jugeote, il ne se serait jamais attablé face au Ver. La plupart des gens savaient qui il était, et s'en vouloir s'envoyer de fleurs, il était du genre de ceux qu'on préférait éviter tant qu'on avait pas prit ses marques en Ville. Et si ses fringues n'étaient pas à la hauteur de son image, il n'en restait pas moins quelqu'un de redoutable et de redouté. Pas par ses méthodes musclées, mais par sa vivacité d'esprit et ses manipulations sans égale. Mine de rien, il avait accumulé quelques trésors précieux, même si son état vestimentaire semblait dire le contraire. La meilleure des tactiques en fait.

Sortant de ses pensées, il fit comme si de rien n'était face à l'inconnu. Peu importe s'il n'y connaissait rien aux cartes, ça ne lui prendrait pas beaucoup de temps à lui expliquer après tout.

"-Ne vous inquiétez pas, je suis quelqu'un d'équitable, je ne vous ferez pas ce coup bas!"

Il commença à mélanger les cartes avec précision. Il avait l'habitude. Et il commença à lui décrire le but du jeu:

"-On commence avec 2 cartes, face contre table. Selon le jeu que vous avez, vous misez ou vous vous couchez. A chaque tour, une carte du paquet est retournée, et la mise augmente ou non. Au total, 5 cartes seront retournées au milieu et avec vos 2 cartes en main, vous devez prévoir les 3 cartes du plateau qui vous mènerons à la victoire. Après, soit vous décidez de jouer fidèlement au jeu que vous avez, soit vous décidez de tout jouer au bluff. C'est selon votre choix propre."

Il se mit à distribuer les cartes, ce qui se fit rapidement. 2 cartes pour l'inconnu, 2 pour lui. Il reposa le paquet sur le milieu de la table, mais ne regarda pas ses cartes. Il continua sur les combinaisons:

"-Pour gagner, il y a plusieurs combinaisons possibles. Dans l'ordre: paire, double paire, brelan, suite, couleur, full, carré, quinte flush, ou quinte flush royale"

Il releva les yeux pour le regarder en face.

"-Je pense que vous connaissez les combinaisons, mais si vous avez un doute sur l'une d'entre elles, n'hésitez pas à me questionner. Je préfère largement jouer avec quelqu'un d'avisé sur les règles. Ce serait dommage de gagner trop facilement. Et vous m'avez l'air d'avoir l'esprit vif. Ca risque d'être intéressant de jouer avec vous."

Il pointa de sa main le jeu qu'il venait de lui distribuer.

"-Je vous en prie"

Et il prit lui même son jeu en main. Un 7 et une dame. Pas trop mal, mais sans plus. Il garda son jeu en main, et d'un air totalement nonchalant, il lui demanda:

"-Je ne vous ai jamais vu dans le coin. D'où venez vous?"

(HS: j'ai pris le poker comme jeu, ça me semblait être le plus simple à expliquer ^^")

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