De la terre au cieux.

Précedement dans le dernier épisode

Perdu, à tout jamais. Dès qu'il eu franchit le gouffre des égouts Krishnak le gobelin ne fut plus. Il cessa d'exister, pour tout le monde, lui y compris, il décéda ce jour là, tombant lamentablement dans la fange visqueuse des entrailles de la ville. Mais son âme refusa de quitter son corps. En lui persista un souffle de vie, et à nouveau le corps faible du gobelin se releva, mais il avait été souillé par la noirceur du continent maléfique et par ses habitants aux sombres pensées et à l'âme corrompue. Ce qui naquit ce jour là ne devait plus jamais ressembler au Krishnak connu, un nouvel être était né.
Pendant un long moment le gobelin resta tapi parmi les déchets nauséabonds et poisseux de la Ville, parcourant au hasard l'immense labyrinthe formé par les murs et les égouts souterrains, il se nourrissait de déchets, allant inconsciemment sous les grands restaurants pour y manger les restes, ou dévorant les quelques poissons et autres créatures douteuses qui réussissait à vivre ici. Peu à peu Krishnak s'habitua au monde souterrain, et il réussi à s'adapter à ce type de vie. Pourtant, quelque chose le fit changer d'avis. Après une période indéfinie d'errance et de flou Krishnak décida de réintégrer le monde du dessus, car il devait se mettre en route, il avait a nouveau un but, et cette fois ci il comptait bien arriver à ses fins...
C'est donc dans le quartier de Lydraliou qu'il fit surface, passant sa petite tête hors de la bouche d'égout, il sortit de son univers macabre et atterrit dans un monde fort différent, ici tout n'était que bonne humeur, joie, et plaisirs. La lumière de la place l'aveugla lors du premier contacte et il dut replonger ses yeux dans l'obscurité afin de ne pas devenir aveugle, puis il pris un bout de sa tunique, le découpa à l'aide de son petit couteau qu'il gardait toujours sur lui et se façonnât un rudimentaire bandeau, à travers le bout de tissu grisâtre la lumière pouvait passer mais elle était fortement réduite, et le gobelin put voir ce qui l'entourait, il se trouvait dans une ruelle donnant sur une place. Il suivit donc la ruelle et s'arrêta a l'angle de la ruelle, là, le spectacle qui s'offrait a lui l'écœura : des musiciens s'adonnaient à divers instruments, jouant toutes sortes de mélodies, des passants les écoutaient attentifs et calmes, d'autres passaient devant et allaient s'arrêter devant un quelconque sculpteur en pleine activité sur une partie de la place, juste en face d'une petite troupe de théâtre occupé à jouer une saynète, qui devait être comique vu le nombre de personnes qui riaient devant eux. Non loin de tout ceci un petit parc au jardin fleuri ou de nombreux peintres tentaient d'y trouver une inspiration quelconque, que ce soit dans les fleures radieuses ou dans les statues imposantes ou même sur des passants qui acceptaient parfois d'être croqués par un inconnu. Toute la place reflétait la bonne humeur et la joie de vivre, rien ne semblait pouvoir interrompre ces artistes.
Le gobelin regardait la scène avec un étrange sentiment, il lui semblait avoir connu ce genre de situation auparavant, mais rien de tout ceci ne le mettait en joie, les couleurs lui semblaient trop lumineuses, aveuglante comme milles soleils pour celui qui venait des profondeurs de la Ville, chaque sons se répercutaient dans les oreilles sensibles du petit gobelin, faisant des coups du tailleurs des explosions, des belles mélodies un vacarme assourdissant, des voix des passants une cacophonie grandissante, chaque odeur lui brulait le nez, elles étaient bien trop forte pour un odorat si fin, il lui semblait que chacun de ses sens voulait le détruire, que chacun était actif a son maximum et qu'ils le torturait. Mais outre toutes ces sensations ce qui répugnait le plus le gobelin c'était le comportement des gens, ils semblaient tous être heureux sans aucune raison apparente, Krishnak n'avait lui aucune raison de se réjouir, quelle pourrait être leur raison puisque lui ne sentait rien.
Même s'il préférait le monde des ténèbres à celui de la lumière il décida de ne pas regagner ses égouts adorés, cependant il se mis en quête d'un vague endroit pour s'abriter de tout ce qu'il venait de voir, lorsqu'une main se posa sur son épaule. Le gobelin se retourna, empli de haine. Il ne supportait plus le moindre contact. Ce simple geste méritait la mort de l'inconnu. Le gobelin se retourna lentement vers la personne poussant un râlement monstrueux; jetant un regard froid et inquiétant dans les yeux de celui qu'il considérait comme un agresseur.