En route pour la bibliothèque [libre]

Assassin Messages : 30

[étant donné que c'est mon premier post, je dirais que Xercos a fait long voyage avant d'en arriver vers la Bibliothèque, elle était près du continent de l'Air il y a peu qu'elle fuit pour trouver des livres =) ]

Il y a des jours « sans » et des jours « avec », cette matinée légèrement embrumée à cause de l’heure qu’il devait être promettait de continuer pour un jour que l’on pouvait qualifier de « sans ». Xercos n’allait pas chipoter pour un détail si mineur, elle avait l’habitude de broyer du noir pendant ses longues journées faute de pouvoir profiter de la nuit.
Elle aimait la nuit, c’était une de ces périodes du jour où elle se sentait tellement libre qu’elle pourrait s’envoler comme ses créatures dont elle avait lu l’existence un jour dans un livre qu’elle avait trouvé.
L’herbe chuintait sous ses bottes en cuir la rosée n’aimait visiblement pas être dérangée en cette heure si matinale, ce qui impliquait qu'en cas d’attaque qu’elle allait être facilement repérable. -Toujours réfléchir aux conséquences !-
Cela faisait bien deux heures qu’elle marchait aux côtés de son cheval fougueux, la guerrière aimait marcher lorsque le monde vivant sortait à peine de sa torpeur, l’air était suffisamment frais et humide pour ne pas qu’elle ait chaud aussi vite qu’en pleine journée. Et puis son cheval avait le droit aussi de se reposer de son poids, bien que relativement léger.
Le cheval fit un mouvement de tête brusque, il avait sentit quelque chose à laquelle La jeune femme ne prêtait pas attention, trop absorbée par ses pensées, et ses réflexions sans fin. Mais l’agitation dans la brume matinale lui fit retrouver ses esprits, elle se rappela soudainement qu’elle était encore sur la route vers la ville, ou tout du moins la Grande Bibliothèque.
Elle ne prêtait guère attention à l’endroit où ses pas la menaient et cela lui valut un moment de légère panique. Son cœur battit plus rapidement que d’ordinaire pour quelques secondes puis, il reprit son rythme au fur et à mesure qu’elle évaluait l’endroit où elle était. L’analyse fut rapide.
La brume cachait l’horizon, elle mit un voile sur les arbres situés à proximité, aux alentours de quelques mètres, pas plus de six probablement. Les ombres des hauts chênes rendirent son calme à la voyageuse, elle tendit l’oreille, ferma les yeux. Il lui sembla que son esprit s’étendit à quelques mètres autour d’elle. Elle entendait le souffle calme de son cheval, le moindre mouvement qu’il émettait résonnait dans sa tête, la rosée se tenait tranquille sur les hautes herbes entourant le chemin qui n’avait pas été pris depuis longtemps car l’herbe lui arrivait jusqu’à ses chevilles et il n’y avait pas le moindre pas de cheval ou de charrette distinguable. Elle entendit tout près les gouttes qui tombaient des feuilles de chênes aux alentours, le régulier « plic-plic » était aussi apaisant. Le souffle court elle se concentra comme jamais et elle entendit un ruisseau qui devait se trouver quelque part au sud-ouest, ou peut-être à l'est ? de l’endroit où elle se trouvait mais il semblait à la fois proche et lointain, ce qui la perturba extrêmement, prise d’un léger tournis elle rouvrit brusquement les yeux. Son cheval fit un coup de sabot montrant son impatience, elle s’était tellement concentrée que le tissu qu’elle avait autour de sa paume pour guérir sa dernière blessure s’était élevé dans les airs, le fait qu’elle ait brusquement rouvert les yeux et perdu sa concentration le fit tomber par terre.
Avec une lassitude extrême elle se baissa pour le ramasser. Son pouvoir laissait à désirer… elle était certaine que les autres gens avaient des pouvoirs, des dons bien plus intéressants que les siens. Comme ce pillard qu’elle avait connu il y a quelques années qui avait la possibilité de lire dans les esprits. Elle avait évité de se tenir près de lui car elle se sentait nue à ses côtés, toute sa protection consistait dans le fait que personne ne savait ce qu’elle pensait.
Elle se releva avec un demi-sourire, qui faisait plus office de grimace que d’un sourire véritable, à ce souvenir. Une certaine nostalgie s’empara d’elle, le bon vieux temps …
Si seulement il était possible qu’elle effaça de sa mémoire tous ces visages, ces visages souffrant, apeurés, transparents de pitié, elle eut un frisson qui eut l’effet que le tissu qui la couvrait changea son allure.
S’étirant à tout va, bruissant, se frottant dans les airs, les bouts de tissus s’arrangèrent pour lui couvrir ses bras auparavant nus, son ventre à l’air comme d’habitude et ses jambes aussi. Elle se trouva comme une voyageuse habituelle et bien parée. Un dernier bout de tissu passa sous sa ceinture et le tour était joué. Xercos se rendit alors compte, qu’elle avait froid, pas froid dans le sens où l’air était froid, non c’était plus lié à sa fatigue, son manque de sommeil, elle aimait dormir mais ces derniers jours, le temps lui manquait et de toute façon elle ne pourrait profiter de la nuit si elle dormait. Un second frisson la parcourut et elle jeta un œil à son cheval qui la regardait de manière un peu bizarre.

« - Quoi ? Vas-tu me reprocher quelque chose ? Il ne manquerait plus que cela. La ville ne doit plus être très loin, tu dois être fatigué nous n’avons eu guère l’occasion de nous arrêter longtemps cette nuit. Allons, j’ai une âme d’assassin à entretenir, cela fait longtemps que mes poignards n’ont pas servi, je meurs d’envie de me trouver une nouvelle mission. »

Le cheval hennit doucement et fit un mouvement de museau en avant. Xercos s’approcha de lui, caressa son museau et étreignit sa tête. Elle resta ainsi quelques secondes, puis elle s’écarta doucement du fougueux cheval qu’elle avait pour compagnon fidèle. Elle soupira puis se remit en route. Les oreilles à l’affut, ses yeux balayaient d’un bout à l’autre son champ de vision. Quelque chose paraissait clocher mais elle ne sut ce que c’était. Si elle avait passé une bonne nuit à dormir peut-être aurait-elle pu mettre le doigt sur ce qui la dérangeait mais non, ce n’était pas ce qu’elle avait fait ainsi donc, son cheval les oreilles soudain dressées confirma ses soupçons.
S’arrêtant nette, elle parcourut de ses mains sa ceinture où ceignait son épée et deux poignards. Une bagarre en vue ?
Xercos eut le cœur qui palpita soudain à l’idée d’une petite bagarre, un léger sourire s’étira sur son visage.
Ses yeux se fermèrent elle attendit.

[comptabilisé]

J'étais arrivée au continent de la terre pour aller un peu dans la grande bibliothèque, j'avais des choses à vérifier. J'avais payé une nuit dans une auberge, manque de chance, il n'y avait plus de chambres bien placée et j'avais donc du dormir au dessus des écuries. Génial.
Au milieu de la nuit, je fus réveillée par le bruit infâme que faisait Minuit dans son box, juste en dessous de ma chambre. Je me levai rageusement de mon lit et jetai la maigre couverture à terre. Ma fine chemise de nuit laissait passer l'air frais. Je jurai une nouvelle fois et m'habillai en vitesse, plus chaudement que d'habitude. Je n'allais pas pouvoir me rendormir, et ça, par sa faute. Ok, j'adorais Minuit. Mais de là à me réveiller comme ça...
Je descendis voir le box et découvris une minuit apeurée par les volutes de fumée. Décidément, cette jument n'était qu'une sale peureuse, incapable d'éprouver le moindre sentiment à mon égard, moi qui ne désirais qu'une seule et unique chose : dormir !

C'est du brouillard, Minuit, rien à craindre. Tu sais quoi ? On va faire une promenade dans la brume, comme ça, tu n'auras plus peur. Et t'as pas intérêt à t'enfuir quand j'ouvrirai le box, compris ?

Je plantai mes durs yeux émeraudes dans les siens, et ses oreilles s'affaissèrent. Bien, elle avait compris.
Je la sellai en prenant mon temps et sortis du box, les rênes en main. Il n'y avait personne, dans la cour. Pas étonnant, le soleil n'avait même pas encore montrer le bout de son nez.

Nous chevauchions depuis un bon moment déjà lorsqu'au loin, une immense silhouette se découpa dans la brume épaisse. Bien qu'avec le brouillard on ne voyait pas à plus de dix mètre, la battisse était tellement grande qu'elle se remarquait. Même de loin. La Grande Bibliothèque.
J'entendis un bruit, un murmure, non loin de là. J'avançai lentement, en silence, vers la source de bruit, la main sur le pommeau de mon épée.
Alors, j'aperçus une jeune femme, poignards en main, un large sourire lorsqu'elle m'aperçut.
Si elle attaquait, je riposterai. Cela faisait longtemps que je n'avais pas tué d'innocent... D'habitude, je tuais des hommes. Mais peut-être était ce des femmes qui s'étaient enfuies après la mort de ma famille ?
Je descendis de Minuit et m'avançai vers la jeune femme, épée dégainée, attendant l'affrontement.

Assassin Messages : 30

Xercos rouvrit ses yeux dépareillés, l'un vert, l'autre bleu lorsqu'elle entendit proche de là une personne descendant de sa monture. Oui, ce souffle était celui d'un cheval ... Alors qu'elle se demandait pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas entendu le voyageur en question, elle eut rapidement la réponse à sa question.
S'avançant vers elle, l'épée au poing, Xercos rencontra le regard perçant - d'un vert comme elle n'avait jamais vu - de son probable adversaire, rapidement elle évalua la personne s'avançant vers elle. C'était une créature que l'on nommait "elfe" elle l'avait reconnue à ses oreilles longues et pointues, le seul détail qui clochait était qu'il n'y en avait qu'une d'oreille pointue, l'autre était entaillée surement. Elle avait des cheveux clairs qui allaient dans la couleur dorée que le blé avait lorsqu'il scintillait au soleil, ce qui était intéressant aussi, plus elle reluquait l'elfe, plus il lui semblait qu'elle n'avait guère plus d'une quinzaine d'années, de plus elle n'était pas très grande contrairement à Xercos qui devait bien mesurer environ quinze centimètres de plus que la créature face à elle.
Mais qu'avait-elle donc lu sur les elfes ? Ah ! Oui ! Ils avaient une croissance lente par rapport à leur âge, ils pouvaient avoir 200 ans et l'air d'en avoir 20. Ainsi donc il fallait qu'elle se méfie de l'elfe aux allures d'enfant.
La guerrière plissa les yeux, elle était curieuse de savoir ce qu'un elfe de ce gabarit donnait au combat. Il est évident que toute cette analyse fut rapide, bien plus rapide à faire qu'à décrire ...
Pesant encore le pour et le contre, la curiosité l'emporta, Xercos tira son épée de son fourreau, elle optait pour l'épée et non les poignards qu'elle avait pensé d'abord à tirer, un combat d'égal à égal était d'autant plus excitant. Elle évalua la distance qui lui restait entre elle et l'elfe et fit quelques pas en avant. Elle vit une pierre sur son chemin à sa droite et frappa sa lame dessus ce qui eut pour effet de faire chanter le métal de l'épée, le bruit était assez aigu mais l'assassin l'aimait beaucoup, elle le trouvait juste agréable.

Le regard dur, le visage de marbre, son sourire s'étant fané dès que ses yeux s'étaient ouverts, Xercos pouvait passer pour effrayante, surtout avec tous les tatouages dessinés sur son visage et sur son corps. Elle frappa du pied droit contre l'herbe mouillée, sa posture était droite, elle était sur le qui-vive, une tête de plus dans ses meurtres, était-ce de trop ? Non surement pas, pourtant, l'humaine savait que dans le fond elle n'irait pas jusque là, pas avec l'elfe ici présente, cependant jouer avec était dans ses plans.
Dans un mouvement fluide et rapide, Xercos courut, complétant la petite distance qui la séparait de l'elfe. Elle sentit le vent fouetter son visage, ses jambes redevenaient vivantes et le sang affluait et frappait dans ses tempes, plus rien au monde n'existait mis à part la silhouette, elle sauta et l'épée s'abattit sur sa cible en sifflant, le coup était bien placé vers le torse de l'adversaire s'attendant à être paré elle avait placé l'épée la lame plate pour ne pas blesser l'elfe à l'allure d'enfant.

* Allons, montre nous ce que tu as l'elfe* pensa Xercos alors que son épée fendait l'air.

Son sourire avait disparu et ses yeux, particulièrement beaux d'ailleurs, n'exprimaient que la violence et la soif de sang. Je frémis. Surement un assassin. Je renforçai ma prise sur mon épée et la sortis de mon foureau, tandis que l'autre faisait de même. Tiens donc, elle abandonnait ses poignards ? Le combat risquerait bien d'être passionnant, violent et... amusant.
Toute trace de peur disparue, je souris et fronçai les sourcils, manière personnelle pour me concentrer.
Je ne la vis pas arriver, tellement elle allait vite. J'eus juste le temps de pointer mon épée en avant, pour parer le coup et me retrouvai projetée à un arbre, sous le choc. Comment cela se faisait-il qu'elle n'est pas orienté sa lame du côté du tranchant ? A cause de ma taille, de mon physique enfantin ? Je lâchai un grognement bestial, vexée que l'on me prenne pour une gamine.
Je me relevai dignement. La pauvre chérie, elle allait avoir bien des surprises... A présent, j'étais en colère. pire, j'étais furieuse. De nature susceptible, les seuls qui s'étaient risqués à m'offenser avaient fini... quelques pieds sous terre.
Je grimpai vivement à l'arbre et d'un bond bien calculé, fendis sur mon adversaire. Cette dernière, visiblement surprise, n'avait pas vu le coup arriver. Je profitai de cet instant pour tenter de l'achever. Rien à faire.
A l'instant où mon épée auraient du atteindre son cœur, une lame s'interposa. Je retentai le coup.
Sa défense était impénétrable. "Et bien ma Endy, fais attention à toi où tu vas finir comme tes victimes !"

Assassin Messages : 30

Xercos était ravie de l’effet de son coup. Elle sentait ses instincts primaires qui revenaient petit à petit, passer une semaine entière sans avoir tué personne n’était pas chose aisée pour la jeune femme. Ses muscles puissants s’étiraient et se contractaient, lui obéissant au doigt et l’œil, ce qui est chose normale me direz-vous. Cependant c’est d’autant plus appréciable que lorsqu’on ne s’est pas battu depuis quelques jours.
Son premier coup porté au niveau de la poitrine de l’elfe projeta celle-ci contre un arbre proche, ce qui valut un ricanement sinistre de la part de l’humaine, qui atterrit de son bond accroupie à quelques pas de l’arbre où l’autre créature s’échoua dans un léger bruit.
Aussi vivement que promptement l’elfe ne perdit guère de son entrain et grimpa rapidement à l’arbre contre lequel elle s’était cognée et bondit sur Xercos qui ne vit pas venir la contre-attaque. Elle avait cru entendre un grognement d’énervement venant de l’elfe lorsque celle-ci s’était relevée, ce qui fit gonfler l’égo déjà surdimensionné de la jeune femme.
L’esprit vif et affuté elle fit un pas de côté et vint parer l’impact qui venait d’en haut pointé vers son cœur. Habilement elle se défit et lorsque l’elfe eut atteint le sol et qu’elle feinta de nouveau, l’humaine esquiva l’épée de justesse, frappant la lame de son adversaire. Le cliquetis entre les deux épées était régulier, chaque coup porté par l’une ou l’autre était paré intelligemment.
Xercos fit tournicoter son épée dans sa main droite, elle maniait l’épée depuis si longtemps que c’était comme si la lame faisait partie intégrante de son être. L’elfe avait les sourcils foncés, cela lui donnait un air concentré, ainsi donc elle ne prenait pas cette bagarre avec légèreté, la guerrière conclut qu’il n’était pas habituel que l’elfe se battit en duel, c’est en tout cas ce qu’elle pensait, elle était loin de s’imaginer que son adversaire avait envoyé des personnes paitre, et dans l’haut delà. Encore moins dans l’haut delà qu’autre chose. Non, Xercos s’imagina plus que l’épée qu’elle tenait dans sa main lui servait comme une arme de défense qu’autre chose. Si seulement elle savait qu’elle se trompait ! Elle décida tout de même de ne pas sous-estimer l’elfe, et frappa avec la rapidité du serpent vers l’épaule de l’elfe à l’allure d’enfant. Pourtant ce n’était qu’un coup destiné à faire siffler l’épée qui frôla l’adversaire de l’humaine, la lame vint à se planter dans la terre au côté du pied gauche de la créature elfique. Xercos n'était même pas essoufflée du combat qu'elle venait de mener, non pas qu'il y avait à être essoufflée mais un simple mortel et surtout qui eut été sans entrainement comme l'avait été l'assassin, aurait pu l'être. Elle était particulièrement curieuse et étonnée de la technique de l'elfe, sans pour autant regretter sa technique à elle, qu'elle avait perfectionné avec le temps.
La guerrière fit un pas en arrière défiant du regard son adversaire, elle savait que ce qu’elle faisait était dangereux mais elle avait entière confiance en soi, peut-être un peu trop même. Mais on ne refera pas une personne aussi orgueilleuse qu’elle. La tête haute, le tissu qui lui servait de bandage dans sa main gauche, prête à dégainer de nouveau et cette fois-ci atteindre l’elfe, elle se tenait en position défensive, son allure aurait pu faire penser à celle d’un félin si elle avait ne serait-ce que la douceur et la gentillesse de ceux-ci mais non, ce n’était pas son cas.

« Réfléchis aux coups que tu portes. Il ne faut pas que tu te laisses guider seulement par tes ressentis. J’aurais pu te tuer à plusieurs reprises, à l’instant en attirant ton attention sur l’épée et en dégainant un de mes poignards, c’est aussi simple que cela. Tu te bats bien pourtant, tes coups sont bien portés, avec justesse. »

Sa voix était cassante, sans aucune pointe de gentillesse ou un ton qui aurait pu se faire doux et rassurant. Non, elle transpirait la critique. Son visage toujours aussi impassible, ses yeux balayant l’elfe de haut en bas et gardant toujours un œil sur les mouvements qu’elle pourrait faire. Xercos fit un demi-cercle dans l’herbe mouillée autour d’elle avec son pied droit, ce qui était destiné à aplatir l’herbe plus que déjà leurs pas ne l’avaient fait.

Les lames sifflaient et déchiraient le vent à vive allure. Je en voulais pas me faire tuer à cause d'un simple combat en duel, bien que ce combat fut le meilleur auquel je n'avais jamais participé. C'était un délice de se savoir au bord du gouffre de la mort, de sentir les tempes palpiter sous l'effet de l'angoisse, d'entendre mon cœur battre la chamade à chaque coup paré.
La lame de mon adversaire se dirigea vers mon épaule à vive allure et je n'eus que le temps d'esquiver. Je n'aimais pas cette façon d'agir, pour moi, esquiver, s'enfuir ou se laisser mourir étaient des preuves de lâcheté.
En colère contre moi même, je me ressaisis et me plaçai devant elle, en position d'attaque tandis qu'elle optai pour une position de défense.
Sa voix retentit, agressive, et transperçant mes pensées à la moindre syllabe prononcée :

« Réfléchis aux coups que tu portes. Il ne faut pas que tu te laisses guider seulement par tes ressentis. J’aurais pu te tuer à plusieurs reprises, à l’instant en attirant ton attention sur l’épée et en dégainant un de mes poignards, c’est aussi simple que cela. Tu te bats bien pourtant, tes coups sont bien portés, avec justesse. »

Pour qui se prenait-elle pour critiquer les gens de la sorte ? Elle n'était peut-être en vérité qu'une incapable blessée qui se réfugiait dans une carapace de méchante pour s'oublier. Oui, c'était vrai que si j'avais été comme elle, j'aurais largement préféré m'oublier. Toute cette arrogance, cette prétention sans limites qui émanaient de sa petite personne m'horrifiait. Elle n'était rien d'autre qu'une pauvre minable créature sans foi ni loi.
Je crachai rageusement :

Pour qui tu te prends espèce de sale peste égoïste insolente ?! Comme si tu aurais pu me tuer... Faut pas rêver, non plus. M'enfin, l'espoir fait vivre... finalement, continue à rêver. Ou bien non, arrête comme ça, je pourrai avoir le plaisir de t'arracher le cœur ! Et d'ailleurs, qu'est ce que t'en sais de mes ressentis, hein ?!!

Et devant ses yeux ébahis par surement tant d'insolence de la part d'une "gamine" je montai dans les hautes branches de l'arbre. Non, je ne fuyais pas, j'attaquais. Sous mes ordres, les branches de l'arbre s'allongèrent et vinrent prendre par les pieds l'inconnue. Épuisée par tant d'effort, je posai ma tête contre le tronc noueux et fermai les yeux, juste e temps de récupérer un peu d'énergie...

Assassin Messages : 30

Xercos ne se sentait strictement pas coupable d’avoir parlé sèchement et durement à l’elfe, bien au contraire. De toute manière c’était sa façon de parler normale, il lui arrivait d’être beaucoup plus désagréable avec ses ennemis par exemple.
Tandis que l’humaine s’aventurait à faire des pas de côtés entrainant la jeune elfe à l’allure d’enfant dans une ronde, celle-ci prit une position agressive, elle allait frapper c’était certain, mais où ? De quel côté ? Xercos jeta un léger coup d’œil à son épée et resserra son poing autour du tissu qu’elle avait dans sa paume.
Les yeux de l’elfe rendaient confuse la jeune guerrière, il y avait une pointe de frustration dans ceux-ci qu’elle n’avait pas à comprendre, la frustration était un sentiment qu’elle n’éprouvait que rarement. C’est pourquoi, comme à son habitude, dans sa tête les questions fusaient.
* Que pense cet adversaire ? Qu’a-t-elle en tête concrètement ? Que va-t-elle faire ? Pourquoi cet inconfort ? Une pointe de colère aurait-elle traversé son regard ? Fabuleux ! *
Xercos était de plus en plus intriguée, elle alla jusqu’à se demander de quelle couleur pourrait être le sang de cette étrange créature qu’elle n’arrivait pas à cerner.
Soudain la voix de l’elfe s’éleva dans les airs, notre charmant personnage plissa les yeux, elle pensait qu’elle pourrait mieux la déchiffrer si elle parlait. Grossière erreur. Au contraire les paroles qui fusèrent dans l’air emprunts de rage embrouillèrent encore plus l’humaine.

Pour qui tu te prends espèce de sale peste égoïste insolente ?! Comme si tu aurais pu me tuer... Faut pas rêver, non plus. M'enfin, l'espoir fait vivre... finalement, continue à rêver. Ou bien non, arrête comme ça, je pourrai avoir le plaisir de t'arracher le cœur ! Et d'ailleurs, qu'est ce que t'en sais de mes ressentis, hein ?!!

La guerrière ne put s’empêcher de rire, flattée et particulièrement déconcertée par l’impudence qu’avait l’elfe de lui parler sur un ton pareil. Puis rapidement l’elfe monta de nouveau dans l’arbre, prise de court Xercos eut la surprise la plus totale lorsque les branches de l’arbre commencèrent à s’allonger et vinrent à la prendre par les pieds.
*Oho ! Intéressant* était la seule réaction qu’eut la guerrière.
Elle était captivée par ce qu’elle venait de voir, mais elle n’avait pas une seule seconde à perdre, elle dévisagea un court instant son adversaire qui appuyée contre le tronc de l’arbre avait l’air exténuée. Ainsi la guerrière put conclure que d’user de la magie la fatiguait, intéressant, très intéressant. Ce combat devenait pimenté et Xercos n’en devint pas moins dangereuse, son esprit affuté retrouva sa froideur et oublia toutes les questions qu’elle s’était posée sauf une. La couleur du sang, ce qui était stupide, vraiment stupide.
Tandis que piégée de ses pieds, ses poignards n’allaient lui être d’aucune utilité, c’est alors que son bout de bandage lui servit. L’épée qu’elle avait clouée au sol et qui était à sa place quelques pas plus loin fut son objectif ultime. C’était facile et rapide, l’elfe ne pourrait rien contre mais il fallait vraiment faire vite, le tissu qui lui servait de bandage s’éleva en l’air touchant toujours sa paume, il devint plus dur, plus rêche, il s’allongea et fila dans la direction de l’épée s’entourant autour de la lame en dessous de la garde et autour de la fusée sans détour Xercos tira dessus et l’épée se trouva piégée dans le tissu et n’avait d’autre possibilité que de sortir du peu de terre dans lequel elle avait été plantée. Le bout de bandage de coton se raccourcit et l’épée fut entre les mains de la guerrière. Cela avait été effectué dans un laps de temps très court, elle avait déjà exercé ce genre de manipulation à maintes reprises.
Bien, le jeu allait se corser c’était d’autant plus palpitant.
Epée en main, la jeune femme fit une dernière très rapide manipulation, le tissu qui lui avait servi de bandage se trouva de nouveau autour de sa paume, comme s’il n’avait jamais bougé, quant à sa tenue, elle devint bien plus pratique, une tenue de combat.
Le haut de son corps fut recouvert d’un tissu beaucoup plus résistant, plus rugueux, elle le fit dédoubler par plusieurs fois, ses manches se raccourcirent jusqu’à lui découvrir les épaules pour former deux bretelles. Son torse était entièrement recouvert mis à part son nombril, à découvert. Le bas de ses habits ne changea guère plus, moulant juste ses jambes, il ne se raccourcit pas. Sa ceinture tenant son espèce de pantalon ne bougea pas non plus, ses armes en place, elle était parée.
La voix froide, légèrement métallique de Xercos retentit de nouveau, mais cette fois-ci emprunte de légère animosité :

"Peut-être que je suis égoiste et insolente, je ne nierais pas, mais au moins j’ai les pieds sur terre. Certes en l’occurrence à cause de toi.
Mais cela n’importe peu, car mon cœur, jamais tu ne l’auras. Et tes ressentis … ne m’intéressent pas."

* Tu parles ! En fait si. Remarque pas tant ce qu’elle ressent que ce qu’elle pense.*

Sur ce son bandage s’éleva à nouveau dans les airs, s’allongeant s’étirant, frappant le vent et obéissant à sa maitresse. Xercos tenta alors de se débarrasser des chaines vivantes qui le maintenaient immobile au sol, son épée frappa plusieurs coups contre les branches.
Son regard était préoccupé tout de même par le moindre mouvement que pourrait exercer l’elfe, prête à parer le moindre coup, les tissus étant avec elle.

Sa seule réaction fut un léger sourire lorsqu'elle observa ce que je venais de faire avec mes pouvoirs. Malheureusement pour moi, elle devait avoir ciblé mes faiblesses, à la manière dont elle me regardait en souriant d'une manière un peu machiavélique, il fallait l'avouer.
A on grand étonnement, elle fit voltiger des bouts de tissu -oui du tissu !- et ramassa son arle. Arme avec laquelle elle coupa les liens.
Elle se posa à terre gracieusement tel un félin en faisant voleter les bouts de tissu autour d'elle. Je n'avais jamais vu ce genre de pouvoir pour le moins étrange. Mais bon, avoir le contrôle des éléments m'intéressaient bien plus que savoir faire faire des pirouettes à de la soie.
La voix métallique de la jeune femme retentit et s'insinua dans mon esprit telle une horde de couteau affutés :

"Peut-être que je suis égoiste et insolente, je ne nierais pas, mais au moins j’ai les pieds sur terre. Certes en l’occurrence à cause de toi.
Mais cela n’importe peu, car mon cœur, jamais tu ne l’auras. Et tes ressentis … ne m’intéressent pas."

Que voulait-elle dire par là ? Elle était vraiment, très, très bizarre celle là. Elle osait me donner des leçons et quand je lui répondais la vérité -c'est à dire quelle n'était pas mieux- elle répliquait qu'elle avait soi-disant les pieds sur terre. Parce que moi je ne les avais pas peut-être ?
Elle se mit e position défensive et attendit. Attendit quoi ? Aucune idée.
Avec un sourire narquois je rangeai mon épée dans son fourreau. Un combat avec nos pouvoirs, cela s'avérait très amusant, plus que de jouer avec le sang...
Je répondis tout de même sur une voix amusée :

Tout comme connaître ta vie ne m'intéresse guère.

Assassin Messages : 30

Tout comme connaitre ta vie ne m’intéresse guère.

Ces paroles retentirent dans l’air immédiatement après la réplique de Xercos. L’elfe avait rangé son épée et elle avait adopté une voix amusée pour répondre à la jeune femme. Celle-ci se méfia de plus belle augure que d’habitude. Fallait-il qu’elle range son épée à son tour ? Qu’est ce que cela signifiait, son adversaire essayait-elle de la distraire ?
*Cela ne marchera pas avec moi, créature des bois* oui, parce que, bizarrement Xercos avait tendance à associer les elfes aux bois … ce qui en l’occurrence n’était pas un tord. La guerrière, la tête haute ne voulait pas répondre à pareille provocation bien, qu’elle aurait pu trouver une réplique encore sanglante mais, elle ne voulait pas non.

Pourquoi avait-elle mis son épée de côté, pourquoi ? L’humaine était perplexe, et cette question lui trainait dans l’esprit soudain elle se souvint que le maitre d’arme au cours d’une de ses initiations au combat leur avait dit de n’utiliser que leurs pouvoirs pour ceux qui le pouvaient.
Non de nom, voulait-elle jouer dans cet ordre là ? C’était très risqué. Les tissus lui étaient d’une grande aide à tout moment mais ils se complétaient avec ses armes.
Il lui fallut une demi-seconde de réflexion et, grande guerrière qu’elle était, elle se devait de relever ce défi qui s’offrait à elle. Quitte à tricher au cours du jeu … ce n’était pas un problème. Loin de là, combien de fois avait-elle triché ? Même pendant des jeux qui impliquaient moins la violence, comme des jeux de cartes. Elle aimait à tromper ses adversaires, c’était presque un passe-temps. D’une manière ou d’une autre, ses poignards si ce n’était son épée pourraient lui servir.
A son tour, l’humaine remit son épée dans son fourreau tout en entourant la fusée de l’épée avec l’un des tissus qui virevoltait autour d’elle.

Le regard dur, ayant une pointe d’incertitude brillant dans les yeux, le visage réfléchi et fermé, Xercos se demandait quelle pourrait-être l’issue du combat, même si elle savait que l’elfe se fatiguait rapidement, cela ne lui suffirait surement pas pour avoir le dessus, il lui faudra agir avec tact, rapidité et agilité.

Rallongeant alors une bande d’étoffe elle la fit se rigidifier et se glisser parmi les autres en l’air mais bien plus haut que celles qui étaient là auparavant, l’étoffe s’allongea encore et encore jusqu’à atteindre une hauteur qui sembla convenir à la guerrière puis, tel le cobra, le tissu, rigide, allongé comme un bâton, il plongea vers l’elfe. Pendant ce temps, Xercos fit s’enrouler autour d’elle un autre bout de tissu, ce qui lui demanda une énorme concentration pour que ses deux actions ne s’interfèrent pas, il s’enroula autour de sa taille et alla se courber autour de son bras droit, ainsi au besoin elle pourrait le projeter contre un arbre et se hisser dessus avec facilité.
Vu la puissance de l’étoffe qui se dirigeait vers l’elfe, il allait soit la toucher et lui couper le souffle pendant un court instant, soit il allait frapper l’arbre et y décrocher quelques bons centimètres d’écorces à cause de l’impact.
Le visage grave et tendu, Xercos attendit l’impact les yeux mis clos attendant presque une nouvelle attaque des branches en réponse immédiate. Cela n’allait pas être simple loin de là.

" Allons, bon ... allez, réagit donc !" murmura la guerrière entre ses dents

La jeune femme semblait perplexe face à ma réaction. En même temps, ranger son arme au beau milieu d'un combat s'avérait étonnant et dangereux. Mais je n'avais rien à craindre, j'avais la terre à mes côtés. L'élément que je considérais comme tout-puissant. Personne ne peut vivre sans arbre, ni terre. Mais on peut vivre sans vent, on peut vivre sans feu (manger de la viande crue est très bon, assurément), mais peut-être que sans eau, la terre serait perdu... Question philosophique dont il faudrait faire part aux êtres de feux.
Mais pour le moment, seule elle, comptait.
Soudain, elle fit quelque chose de bien étonnant : elle se resservit de ses espèces de rubans pour... les faire voleter autour d'elle. Ils se rigidifièrent jusqu'à devenir durs -en tout cas, en aspect- et foncèrent droit sur moi.
J'attendis. Que pouvais je faire d'autre ? De toute façon, des rubans ne pouvaient pas me faire de mal...
Ce fut avec un grand fracas qui se heurtèrent à moi, me coupant la respiration derechef. Je fus projetée une seconde fois contre l'arbre. Mon dos émit un craquement lugubre et mes épaules s'affaissèrent. Un courant électrique me traversa le corps, douloureux. J'esquissai un simple mouvement la brûlure revint, partant de mon dos pour se loger ailleurs. Horrible et... terrifiant.
Et tout ça à cause de quelques minables bouts d'étoffes.
Je sentis quelques larmes couler sur mes joues. Des larmes de douleurs et des larmes de honte. J'avais honte de ne plus pouvoir bouger. Honteuse d'avoir été si hautaine. Honteuse d'avoir mérpiser le pouvoir d'autrui, jusqu'à me faire vaincre par ce même pouvoir.
Alors je baissai la tête, vaincue, et blessée.
Je ne cherchai pas à me relever, je ne pouvais plus bouger.

Assassin Messages : 30

Xercos attendit l’impact yeux mi-clos, mais de cette manière elle n’avait su qualifier avec exactitude le visage de l’elfe avant que l’étoffe ne la projette pour une seconde fois contre l’arbre. Etait-ce un air désinvolte ? Y avait-il une pointe de défi donné à cette étoffe rigidifiée par les pouvoirs qui lui étaient dus ? Ou tout simplement de la surprise ?
En tous les cas, cela ne changeait pas la conclusion, l’elfe à l’allure d’enfant se trouva à terre contre l’arbre, le souffle court. Allait-elle se rendre alors que le jeu devenait si intéressant à présent ? Peut-être …
Xercos attendit quelques instants avant de ne comprendre que son adversaire n’allait pas se relever. Prudemment elle avança vers elle. Par précaution elle préféra enrouler autour des mains de l’elfe l’étoffe qui lui avait servi pour la frapper. Cette fois-ci l’étoffe se fit douce et souple, s’enroulant avec douceur autour des poignets de la jeune elfe pour quelques instants. La guerrière s’avança alors rapidement et tira l’épée du fourreau de son adversaire. L’épée une fois tirée, l’humaine la jeta près de son cheval, à l’écart, qui avait l’habitude de ce genre de scènes. Elle-même se désarma tout en ordonnant aux tissus de relâcher l’elfe. Une fois que ses armes à elle furent aussi hors d’atteinte, la guerrière s’accroupit près de l’endroit où était allongée celle qui semblait être un enfant.
Les habits de Xercos s’ajustèrent, elle retrouva l’allure qu’elle avait avant de rencontrer cette adversaire surprise. Ses yeux brillaient d’excitation, les étoffes autour d’elle s’étaient remises en place, plus aucune ne flottaient et le tissu principal qui lui avait servi redevint un bandage autour de la plaie de sa paume qui s’était après autant d’efforts rouverte.
Mais cela importait peu à notre personnage, non, elle était préoccupée de l’état de l’elfe avant tout. Sans aucune once de dégout, seulement de la distance, l’humaine regarda sans toucher les dégats qu’elle avait provoqués. Cela ne semblait être que superficiel, mais elle était loin d’être médecin et de guérir les gens n’était en aucun cas une compétence dont qu’elle gérait totalement. Ce qui l’intéressait c’étaient les blessures, mais là, il n’y avait que quelques égratignures et l’elfe semblait être un peu sonnée. Une chose fit soupirer l'humaine, elle aperçut des perles de larmes couler sur les joues couleur pêche pâle de son adversaire, elle fronça les sourcils, ce n'était pas un domaine dans lequel elle était à l'aise mais, qui sur les autres avait le don de la faire frissonner et de la toucher un tant soit peu. En fait, à peine.
La voix un peu essoufflée, Xercos prit parole :
« Peux-tu te relever jeune fille ? Je ne te ferais aucun mal, bien que mes actes auraient pu te mettre une puce à l’oreille … à présent je ne te ferais rien, je te l’assure. »
Un genou par terre, l’humaine essaya d’accrocher le regard un peu hagard de l’elfe, elle savait pertinemment qu’elle avait dit « jeune fille » à l’elfe alors qu’elle devait être plus vieille qu’elle-même mais peu lui importait. Rien ne lui importait et son visage transpirait l’ennui même si ce n’était pas le cas, seuls ses yeux trahissaient son excitation, sa joie, son bonheur exaltant de s’être battue et surtout d'avoir gagné, cela la faisait frissonner de plaisir.
Dans le même souffle que ses phrases précédentes, Xercos se présenta poliment,
« Je suis Xercos, j’allais vers la bibliothèque avant de te trouver sur mon chemin. »
Elle lui aurait bien dit ses origines et son métier, quoique … non, son métier était son secret personnel, elle n’allait pas raconter sa vie à une si petite personne que l’était cet enfant … enfin, cette elfe plutôt. La guerrière après cela tendit sa main vers l’elfe pour que celle-ci la prenne pour se relever, si elle en était capable tout du moins.

Mon adversaire me regardait. Je n'osais plus la voir en face, je n'avais plus le courage de me confronter à elle, vaincue par ma propre vanité. Mais finalement, elle s'approcha, gracieuse et souple telle la démarche d'un chat.
Je sentis du tissu soyeux s'enrouler avec légèreté autour de mes poignets. Je ne voulais pas les sentir conte ma peau. Comme je ne voulais pas relever la tête. Tout comme j'aurais pu soigner mes blessures grâce à mes talents de rôdeuses. J'aurais pu. Mais ne le fis pas. Je me contentai de rester là, adossée à un arbre, le regard vide, rongée par ma prétention. Et j'avais perdue. Cette réalité me mettait face à tout mon passé, à tous mes souvenirs. Moi, Endërya, la prétentieuse, la vaniteuse, la lame aussi affutée que la langue. Moi, Endërya, j'avais perdu.

« Peux-tu te relever jeune fille ? Je ne te ferais aucun mal, bien que mes actes auraient pu te mettre une puce à l’oreille … à présent je ne te ferais rien, je te l’assure. »

Je la regardai pour la première fois depuis quelques minutes, haussai un sourcil. Non. Non, je ne voulais pas me relever. Même si j'en étais capable. Je en désirais qu'une chose : qu'elle parte, qu'elle me laisse en paix et que je puisse crever comme un rat mort, seule, avec pour seule amie mon dégoût pour ma propre personne.

« Je suis Xercos, j’allais vers la bibliothèque avant de te trouver sur mon chemin. »

Mouais, Xercos.. Jamais entendu parler. D'où venait-elle ? Cette soif d'apprendre... Surement du continent de la Terre. Mais sa vie, je n'en avais cure. Je voulais simplement qu'elle parte. Alors avec un simple mot, d'où résonnaient toute ma fureur conte moi même, toute ma tristesse d'avoir perdu un combat qui m'avait semblé simple, je déclarai, la voix légèrement tremblotante :

Non.

Assassin Messages : 30

Si l’air du continent de Mynorie commençait à se réchauffer avec le lever du soleil, la brume devint plus dense mais elle vint à tout de même s’élever dans les airs.
Le cheval de la guerrière était patient, mais il n’était pas habitué à voir que sa maitresse vint à s’occuper de ses adversaires. Habituellement elle se contentait de les tuer, mis à part quelques exceptions à qui elle avait laissé la vie sauve, en échange de quoi ils sont devenus ses informateurs. Mais là c’était différent, sa victime potentielle ne lui implorait pas de lui laisser la vie sauve et elle avait même l’air de vouloir voir l’humaine partir au plus vite. Le cheval frappa d’un coup contre terre. Il souffla montra son mécontentement et pour une fois son impatience. L’humaine tourna la tête vers son animal et lui intima de se calmer. Elle allait devoir s’occuper de lui rapidement si elle ne voulait pas le perdre. Pour le rassurer elle croisa son regard, entre un maitre et son cheval certaines choses peuvent passer simplement par un contact visuel, ce fut le cas à ce moment précis. Le cheval souffla de nouveau puis baissa la tête et la releva pour s’ébrouer. Xercos sourit, elle savait qu’il ne partirait pas finalement, il avait compris. Puis elle se tourna enfin vers l’elfe et se mit au niveau des yeux de l’elfe, qui si elle ne pouvait se relever pourrait avoir besoin de l’aide de l’assassin.
Elle ne savait pas trop comment être avec cette personne à l’allure d’enfant, elle qui était si mal à l’aise avec les gens mis à part lorsque cela concernait son travail ! Elle avait remarqué dans les yeux de l’elfe une légère animosité mais cela ne fit ni chaud ni froid à la jeune femme, après tout elle était dans ses droits, elle l’avait attaquée.
Aussi étrange que cela puisse paraitre, Xercos tendit la main à l’elfe, elle referma légèrement les doigts pour l’inviter à prendre sa main :

« - Je peux t’aider si tu le souhaites. Seulement si tu le souhaites. »

Elle savait qu’il fallait du tact dans des situations aussi périlleuses que celle qui était là maintenant entrain de se dérouler sous ses yeux. Elle laissait le choix à l’elfe, ce qui était loin d’être dans ses habitudes, mais après tout qu’en savait donc cet enfant ?

« - Tu sais, si tu en as envie je peux partir, te laisser ici, mais je doute que cela soit une excellente idée. J’ai fait une longue route pour venir jusqu’ici, jusqu’aux livres de la bibliothèque. »

La guerrière ne doutait pas un seul instant parler dans le vide mais elle préférait cela plutôt que de montrer son côté enfant gâté, personne hautaine et désagréable à souhait. Elle avait fait un gros effort pour paraitre un tant soit peu sympathique en ayant une voix qui se voulait être douce et non pas froide et dure. Et ses yeux étaient calmes, pas de pétillements, plus de pétillement, justes calmes. Les seules choses qui pouvaient la trahir étaient la dureté de ses traits à cause de ses tatouages et cicatrices.

*Allez, prends ma main gamine ... j'aurais gagné définitivement et tu pourras apprendre plein de choses grâce à moi. Enfin encore faut-il que je ne me fasse pas renvoyer après.*

Le cheval de mon ex-adversaire commençait sérieusement à s'impatienter. Je faillis lancer un "Dégage, regarde, tu réussi même à énerver ton foutu canasson!", mais après quelques réflexions, je me retins.
Je la foudroyai du regard. Elle 'avait pas l'air de vouloir me laisser tranquille, malheureusement.
Au contraire, elle me tendit la main. Je fis une légère grimace de dégout à la seule pensée de sympathiser avec mon ennemie.

- Je peux t’aider si tu le souhaites. Seulement si tu le souhaites.

Une mine étonnée se peignit sur mon visage. Je ne savais pas vraiment si je devais refuser ou accepter. Refuser parce qu'en sa compagnie, j'avais l'impression d'être inférieure, ce qui e déplaisait grandement. Accepter parce que, finalement, Xercos avait l'air gentille et prête à me supporter. Et aussi parce que je savais que seule, je ne me relèverai peut-être pas. Il n'y avait rien de plus humiliant pour une elfe de se faire aidée par celui qui l'a réduit à la défaite. Mais mourir seul n'était pas pire que l'humiliation et la honte ?

« - Tu sais, si tu en as envie je peux partir, te laisser ici, mais je doute que cela soit une excellente idée. J’ai fait une longue route pour venir jusqu’ici, jusqu’aux livres de la bibliothèque. »

C'était vrai qu'elle avait raison, sur ce point là. Me laisser là n'était surement pas une bonne chose. Mais peut-être qu'elle était égoïste, finalement et qu'elle ne voulait pas me laisser là pour la seule et unique raison qu'elle ne voulait pas avoir ma mort sur la conscience...
Finalement, en prenant appui sur mon épée, je me relevai tant bien que mal, des craquements secs accompagnant mes gestes lourds. J'ignorai royalement sa main toujours tendue. Je lançai sur un ton de défi, un léger sourire narquois aux lèvres :

Je t'accompagne, tu risque de te perdre.

Oui, je connaissais la bibliothèque, et je voulais provoquer Xercos, pour lui prouver ma dureté d'esprit, mais aussi ma volonté de me sentir un chouillas supérieure... Comme à mon habitude, en fait.

Assassin Messages : 30

L’humaine fut ravie de voir que l’elfe se releva –tant bien que mal- avec certes quelques craquements accompagnants ses gestes mais au moins, elle était sure de ne pas devoir jouer au garde malade les prochains jours. Cela lui valu le gonflement de son égo et un léger sourire aux lèvres.
Son sourire ne dura pas et se fana dès qu’elle comprit que l’elfe ne prendrait pas sa main. D’ailleurs elle se releva défiant notre charmant personnage du regard. La guerrière se mordit la lèvre pour ne pas lui lancer un regard noir, cela dit elle laissa s’échapper un sifflement de colère lorsque l’elfe lui dit qu’elle allait l’accompagner sous peine qu’elle se perdit.
Xercos failli répondre très sèchement qu’elle ‘avait pas besoin d’un guide et qu’elle savait y faire seule, comme elle avait toujours fait, comme elle s’était toujours débrouillée. Mais connaissant la nature souvent susceptible des elfes, et même de ceux qui ne sont pas des elfes mais de simples humains et autres créatures, elle se tut. Seul donc ce sifflement strident suivi d’un juron étouffé à moitié se firent entendre en bons mécontentements dignes du caractère mauvais de notre chère et douce compagnonne.
Ainsi donc, la guerrière se leva après avoir juré mille fois pour elle-même et jeté un regard noir et tueur à l’arbre qui lui faisait face, recomposa son visage pour paraitre normale.
Enfin, dans son sens à elle, c'est-à-dire à l’habituelle, toujours aussi distant, un peu froid, toujours réfléchi, un léger froncement de sourcils. Sourcil qu’elle avait relevé en signe d’étonnement de la réplique de l’elfe par ailleurs.
Bref, elle baissa la tête un peu lasse, faisant la moue. Sa voix s’éleva à nouveau alors dans l’air bien plus dégagé qu’auparavant.

"Ainsi soit-il. Accompagne moi donc jeune elfe. "

C’est alors qu’elle remarqua qu’elle n’avait pas le nom de cette jeune femme, non pas que cela lui importait peu, mais sa future interlocutrice allait devoir supporter un surnom si jamais elle ne se présentait pas. Cette idée qui germa dans l’esprit froid de l’humaine la fit sourire, ou grimacer, on ne sait jamais avec l’instabilité de son caractère, il ne faut pas se méprendre.
Faisant quelques pas en avant, se dégageant de l’alentour de l’arbre, Xercos siffla son cheval qui immédiatement leva sa tête fourbe et se précipita vers sa maitresse. Elle se pencha pour ramasser son épée toujours par terre depuis qu’elle l’avait lancée au loin et la rangea dans son fourreau. Elle se sentit alors de nouveau en sécurité, rien de tel que toutes ses armes en place pour être plus à l’aise. Cela fait, la guerrière se retourna vers l’elfe de nouveau :

" Si je ne m’abuse il me semble que tu as une monture … as-tu besoin d’aide pour la monter ? "

Etait-ce ainsi qu’il fallait faire ? Il semblait à l’humaine qu’elle se débrouillait bien pour ce qui était de la courtoisie, bien qu’elle se forçait à être aimable, il lui parut qu’elle était plutôt habile. De toute manière, elle savait être courtoise lors de ses missions alors pourquoi ne réussirait-elle pas maintenant ? Ce n’était pas bien plus compliqué.
Xercos se questionnait ainsi, une incertitude brillant dans son regard dépareillé bientôt luisant sous le soleil timide de l’aurore. L’air commençait à se réchauffer, les oiseaux étaient debout et avaient repris leurs gazouillements depuis la fin du combat, les animaux sortaient peu à peu encore endormis et surpris de la présence des créatures à une heure si matinale. Le monde se levait, un chuchotement traversa les paysages, la nature se réveillait. Un nouveau jour, une nouvelle vie … tout cela chagrinait l’humaine, pourquoi fallait-il que le temps passe si rapidement ? Certes la vie qui suintait dans ces sous bois était fabuleuse et touchante, de quoi composer un bon déjeuner mais, pourquoi le temps courait il ? Chaque heure, chaque minute qui s’écoulent alors que certains ne se rendent compte de rien, à d’autres cela rappelle quelques souvenirs si bien enfouis qu’ils feraient mieux de se garder de réapparaitre.

Xercos sembla indignée que je ne me serve pas de sa main pour me relever. Un pâle sourire éclaira mon visage lorsque ses traits se durcirent. je serai hautaine jusqu'au bout, comme elle l'était. Elle ne le montrait pas, mes à sa façon de me regarder sournoisement et d'esquisser un sourire forcé, je sentais qu'elle était fausse envers moi, se forçait à être gentille. Mais je n'avais pas besoin que l'on soit gentille avec moi. En fait, je n'acceptais pas vraiment la compagnie, sauf celle d'hommes charmant, de Natsuki et d'Amara.
Elle répondit à mon attaque indirecte, d'une voix qu'elle voulait posée, malgré la frustration que l'on percevait sans peine :

"Ainsi soit-il. Accompagne moi donc jeune elfe. "

Nous ramassâmes nos armes respectives. Puis, après avoir passé délicatement mes main sur mon dos histoire de guérrir les quelques fractures, je m'appuyai un moment contre l'arbre alors que Xercos tournait le dos. "Ne pas lui montrer ma faiblesse. Ne pas lui montrer ma faiblesse."

" Si je ne m’abuse il me semble que tu as une monture … as-tu besoin d’aide pour la monter ? "

Je me permis un instant de réflexion pour répondre. Il fallait que je garde la tête haute, que je l'écrase sous le poids de ma fierté. Je ne devais pas la laisser se moquer de moi, être soumise à elle. Il en était strictement hors de question.
Les rayons du soleil dispersaient avec difficulté les épais nuages de brumes. Le jour se levait, il était temps de se mettre en route. Je soupirai et la regardai en haussant un sourcil, d'un air méprisant, comme si elle n'était qu'un ramassis d'ordures. Enfin je montai sur Minuit avec quelques craquements signifiant que les os se remettaient en place. J'esquissai une grimace en baissant la tête pour éviter que l'autre ne me vois. Je ne voulais pas lui donner de la satisfaction, oh ça non...
Je donnai un coup de talons sur les flancs de ma monture et lançai :

Non merci, je me débrouille. Alors, tu viens ou t'as décidé de faire la course avec les escargots ?

Assassin Messages : 30

Visiblement la jeune elfe restait insensible aux efforts que produisait Xercos, ce qui la fit réfléchir. Comment pourrait elle paraitre sincère ? Elle soupira se disant qu’elle n’y arrivait que s’il y avait de l’argent … femme vénale ? Oh ça ! Pour l’être elle ne l’était surement pas de moitié !
Bien qu’elle semblait être bien mal en point, l’elfe monta sur son cheval sans problème mais comme l’humaine ne voyait pas son visage elle ne pouvait en être sûre surtout d’après les sombres craquements qui émanaient de son dos. Mais la guerrière se dit qu’elle n’interviendrait que si l’enfant le lui demanderait, c’était ainsi qu’après une autre phrase qui eut tôt fait de faire siffler entre ses dents notre hargneuse jeune personnage qu’elles prirent le départ pour la grande Bibliothèque.
*La course avec les escargots … non mais vraiment !*
Xercos qui avait habilement sauté sur le dos de son bien aimé cheval, seul être vivant qu’elle n’eut jamais vraiment aimé de tout son cœur. Sans qu’elle ne doive lui ordonner le départ d’un coup dans le flan, le cheval partit rejoindre l’elfe sur sa monture. Une fois à sa hauteur l’humaine lui fit un signe de tête pour qu’elle prenne la tête de leur mini convoi.

A cette heure si matinale, les gens étaient rares, ceux qui prenaient la route pour aller au marché dans les grandes villes ne faisaient que partir mais, c’était des gens qui étaient situés bien loin de dans les terres intérieures de cette région de la Terre. Xercos aimait le silence, pourtant elle était troublée qu’il fut ne serait ce que totalement complet, habituellement le silence était brisé par le lever des oiseaux ou des animaux nonchalants tels que des biches par exemple, qui auraient pu leur servir de repas plus tard dans la journée. Non, là le silence était total. La tension monta en Xercos ce qui eut pour effet de faire voleter le bout de tissu entourant sa main, sa blessure dans sa paume. La nervosité gagna tout son corps, elle était comme électrique, si les jeunes femmes passaient par un endroit dans lequel était censé passer un convoi de quelconque valeur, elles allaient devoir avoir affaire avec des brigands renommés.
Le souffle bref, ses yeux dépareillés grands ouverts, les oreilles à l’affut d’un moindre son métallique ou autre, l’humaine eut tôt fait de se prendre pour paranoïaque. Elle balança sa tête à droite puis à gauche comme pour dire non, puis demanda à l’elfe d’une voix paisible, étonnamment paisible d’ailleurs :

« Dis moi jeune enfant, enfin, jeune elfe je veux dire … en avons-nous pour encore longtemps avant cette Bibliothèque ? D’ailleurs, pour quelle raison y vas-tu si ce n’est pas trop indiscret ? »

Voilà ce que la nervosité faisait à Xercos, cela la faisait parler. Peu importait à la guerrière, elle parlait presque dans le vide mais cela lui permettait de se concentrer mieux sur les alentours. Elle sentit un bruit au loin, à quelques arbres de là, il était suffisamment lointain pour qu’il n’eut à l’inquiéter.

« Ah … et quel est ton nom d’ailleurs ? »

Le cheval de l’humaine s’était avancé au niveau de celui de l’elfe, ils étaient donc côte à côte franchissant sans peine la route de gravier qui menait à la ville dont on commençait à voir se dessiner la silhouette au loin. Le cœur de Xercos battit à tout rompre, bientôt son amour pour les livres se verrait comblé, le sourire sur les lèvres elle jeta un coup d’œil en direction de l’elfe pour voir au loin une autre silhouette qu’elle connaissait bien, et qui la fit palir. Mais l’ombre qui s’était dessinée là-bas disparut rapidement. Ainsi seule la guerrière eut le temps de la voir, mais ce temps lui suffit pour se sentir traquée. Tant qu’elles arriveraient en ville, rien ne pourrait lui arriver. Ce sera en sortir qui lui sera difficile.

Xercos me rejoignit bientôt, fière sur son destrier obéissant. Mais je sentais bien que ma remarque l'avait un tantinet vexée. Et ce fut avec satisfaction que j'accélérai le pas de ma jument.

Quelques rares personnes qui avaient le courage de s'aventurer dans le froid mordant du matin arpentaient le chemin de gravier. Mais, principalement, moi et l'autre guerrière étions seule sur la route, ce qui n'était pas pour me déplaire. Quoique, j'aurais bien apprécié l'humilier davantage...
Le silence était lourd, pesant. Seul le raclement des graviers contre les sabots empêchaient la gêne et la peur de s'insinuer en moi. Peut-être en nous. Après tout, qu'en savais-je de ce qu'elle pouvait penser ?
Et ce fut la première fois que j'entendis Xercos parler d'une voix autre qu'exprimant la haine, la fierté et la glace :

« Dis moi jeune enfant, enfin, jeune elfe je veux dire … en avons-nous pour encore longtemps avant cette Bibliothèque ? D’ailleurs, pour quelle raison y vas-tu si ce n’est pas trop indiscret ? »

Ouah, elle me parlait, et pas pour me rabaisser ! Je pris soudainement conscience que si elle faisait des efforts, il faudrait que j'en fasse envers elle. Même si laisser mon orgueil et ma fierté de côté relevait de l'exploit. Je savais bien tout cela. Combien de fois avais-je entendu un paysan crier : "rah, les elfes.. des créatures orgueilleuses. On vois bien ce que ça donne !" Bien sur, ceux là avaient fini par bouffer des pissenlits par la racine. Tant pi pour eux. On n'insultait pas une race supérieure !
Je tournai la tête vers mon interlocutrice et aperçus qu'elle jetait des coups d'œil inquiets à droite et à gauche... Quelques bruits étouffés se faisaient entendre, mais à mon avis, il ne s'agissait pas d'une bête monstrueuse prête à nous sauter dessus pour nous déchiqueter... Du moins, je l'espérais. Mais, à l'odeur, ce n'était pas un monstre -oui, les monstres puent-.

« Ah … et quel est ton nom d’ailleurs ? »

Mon nom ? Mon nom ? Cinq personnes connaissaient mon nom. Seulement cinq. Je n'étais pas du genre à révéler mon identité à n'importe qui... Même si, selon moi, après ma défaite, j'étais en partie "soumise" à mon adversaire, comme si j'avais une dette envers elle.
Après avoir renâclé les imperceptibles craquements qui se faisaient entendre derrière nous, je finis par donner enfin une réponse plausible, sincère et dénuée de tout orgueil... enfin presque :

Pour la bibliothèque ? Hum... Une ou deux heures encore, je crois. Mais moins si nous galopons pendant quelques dizaines de kilomètres.
Et pourquoi j'y vais ? Effectivement, c'est indiscret, comme question. La politesse, tu conais ? Disons que... que j'ai entendu parler d'un livre très intéressant et que j'aimerais l'étudier d'un peu plus près.
Appelle moi l'elfe, si tu veux, mais c'est pas très flatteur, et je risque de t'en colle rune si tu prononce le mot "enfant, gamine ou petite créature niaise des bois", compris ? Je suis Endërya. Je ne vais pas te mentir, je ne vais pas dire que je suis enchantée de faire ta connaissance.

Il fallait avouer que sur ce coup là, je n'y étais pas vraiment aller tendrement. Mais bon, elle avait mon nom, et puis, lui dire ce que je pensais d'elle ne devait pas la déranger. Du moins, je l'espérais. J'avais le sentiment que s je me rebattais contre elle, je finirais par terre, une nouvelle fois. Et ma fierté piétinée... Et ce n'était pas franchement ce que je voulais.
Aussi, je me repris :

Oh, euh, ne le prends pas mal, hein, c'est... l'habitude d'être seule, tu comprends ?

"Argh ! Endy ! Mais qu'est ce que tu fais ?" Je n'allais quand même pas lui raconter ma vie, ma solitude, mon errance... c'était fichtrement embarrassant !
D'un sourire narquois, je continuai :

Et toi, pourquoi tu vas à la bibliothèque ? Tu veux apprendre à lire ? Hum... l'habitude....

Assassin Messages : 30

L’elfe sembla hésitante quant à lui dire son nom, Xercos lut ça dans ses yeux, elle le déduisit à cause de cette manière qu’ils eurent de bouger rapidement de droite à gauche lorsque l’humaine posa sa question. Oui, même en étant perturbée par cette vision d’une ombre familière à l’instant, elle savait rester observatrice. Pour une fois qu’elle était sûre d’elle en ce qui concernait son interlocutrice … une fois n’est pas coutume ! Et puis combien même en tout chacun sait qu’il y a une part d’erreur possible dans tout jugement, c’est humain comme on dit. Xercos n’avait pas tout à fait raison, après tout pourquoi l’elfe aurait-elle hésité à lui dire son nom ?
L’humaine réfléchissait ainsi, en discutant avec son alter égo dans un coin presque inconscient de son esprit jusqu’au moment (qui vint assez rapidement suite à la question puisque l’humaine prêtait plus attention aux alentours qu’à la voix qui allait percer le silence soudainement retombé entre les deux jeunes femmes) où l’elfe reprit parole. Evidemment Xercos tressaillit la voix d’Endërya résonna plus fort que ce à quoi elle s’était attendu.

Pour la bibliothèque ? Hum... Une ou deux heures encore, je crois. Mais moins si nous galopons pendant quelques dizaines de kilomètres.
Et pourquoi j'y vais ? Effectivement, c'est indiscret, comme question. La politesse, tu connais ? Disons que... que j'ai entendu parler d'un livre très intéressant et que j'aimerais l'étudier d'un peu plus près.
Appelle moi l'elfe, si tu veux, mais c'est pas très flatteur, et je risque de t'en coller une si tu prononces le mot "enfant, gamine ou petite créature niaise des bois", compris ? Je suis Endërya. Je ne vais pas te mentir, je ne vais pas dire que je suis enchantée de faire ta connaissance.

Mais voilà, suite aux mots que prononça l’elfe, l’humaine ne put s’empêcher de rire. D’abord ses lèvres s’écartèrent pour donner une grimace ressemblant à un sourire puis, plus l’elfe parlait, plus les tripes de Xercos se tordaient et cela sortit en un rire clair, enfantin presque. Ses yeux pétillèrent de malice, son œil bleu se liquéfia, la froideur habituelle de celui-ci devint soudainement une lueur induite d’humour et son œil vert, chaud, refléta juste les arbres environnants, il guettait les alentours avec attention mais il fut tout de même parcourut par une gracieuse et pétillante malice en un instant.
Xercos hocha la tête resserrant sa poigne sur le harnais de son cheval, le sourire toujours aux lèvres tandis que Endërya finissait son explication … par une question d’ailleurs. Le ton de l’elfe contenait une once de fierté, l’humaine l’avait relevée non sans mal, elle le mit sur le fait que la créature qui la menait à la bibliothèque avait été battue en duel. Les elfes sont un peuple fier avait elle lu quelque part, un peu arrogant et hautain. Mais Xercos ne connaissait pas la définition de ces mots, pour elle l’arrogance était en tout le monde.

« Je ne t’appellerais par des sobriquets ridicules maintenant que je connais ton nom, je t’en donne ma parole. Cela dit l’elfe me semble un bon compromis si j’oublie ton nom, mais cela m’arrive rarement.
Tu es franche, c’est une qualité appréciable de ta part. A moi de l’être.
Tout comme toi je suis une voyageuse solitaire … »

Xercos aurait bien rajouté une information mais elle se tut juste au dernier moment.

« Je vais à la bibliothèque parce que bien que je ne puisse pas le paraitre ainsi, les livres me bouleversent. Ils m’ont appris tout mon savoir ou presque, et la lecture est une véritable passion. Je mets de côté ma passion première pour l’art de combattre, je pense que tu t’en étais doutée. »

D’un geste nerveux, ses lèvres se retroussèrent, aussi rapide que l’éclair une flèche vint siffler à l’oreille de l’humaine. Promptement, son visage se retourna sur l’endroit d’où la flèche provenait. Rien. Xercos jura, la flèche vint se planter dans un tronc non loin de là. Aucune peur ne se dessinait sur le visage de la guerrière, si elle avait été un félin, elle aurait montré ses crocs et sa fourrure se serait dressée sur son dos. Au lieu de cela, un bout de tissu alla casser la flèche et le lui ramena. Elle jura de nouveau en voyant la marque de fabrique typique des archers des pillards qu’elle avait côtoyés auparavant. Ainsi, en un rien de temps cette scène se passa, et lorsqu'elle releva la tête, aucun doute n'était marqué, seulement de la pure froideur et de la colère. Ses yeux parurent noircir tout comme ses tatouages. La guerrière fit frapper du sabot à son cheval puis il se releva sur ses pattes arrière, regardant droit dans les yeux Endërya, comme pour lui traverser l'âme, elle ne la reluqua pas longtemps et lui dit sur un ton ferme, posé mais qui se voulait doux

« On va opter pour le galop je crois … allons y sans tarder ma belle à moins de ne vouloir se faire capturer »

Donnant un coup dans le flan de son cheval et sillonnant les arbres desquels était arrivée la flèche, elles repartirent sur le chemin caillouteux, les sabots résonnants plus que jamais contre la route dure et sèche.

Xercos sourit, puis se mit à rire. Il fallait dire que je ne comprenais pas vraiment ce qui lui arrivait. Se moquait-elle de moi ? Si c'était le cas, elle n'allait pas faire long feu. De plus, son rire sonnait gaiement, cristallin, pure comme de l'eau de roche. Il était à la fois entrainant et amusant. Je me retins d'esquisser un sourire ; ça lui aurait fait trop plaisir.Et je ne comptais pas participer à ma propre moquerie. Ça aurait été trop bête. Je ne me le cachais pas ; j'étais bien trop fière pour rire avec celle qui m'avait battue.

« Je ne t’appellerais par des sobriquets ridicules maintenant que je connais ton nom, je t’en donne ma parole. Cela dit l’elfe me semble un bon compromis si j’oublie ton nom, mais cela m’arrive rarement.
Tu es franche, c’est une qualité appréciable de ta part. A moi de l’être.
Tout comme toi je suis une voyageuse solitaire … »

La guerrière allait rajouter quelque chose mais se ravisa au dernier instant. Bien, sur ce point là, nous étions sur la même longueur d'onde. Elle refusait de me donner quelque détails sur son passé. Ça tombait bien, je n'étais as non plus du genre à me révéler au grand jour. Et puis, je savais que si je lui demandais de continuer sa phrase, elle allait surement en savoir plus sur moi à son tour.
Si seulement elle savait à quel point j'avais ruminé en silence avant de lui donner une réponse sincère !

« Je vais à la bibliothèque parce que bien que je ne puisse pas le paraitre ainsi, les livres me bouleversent. Ils m’ont appris tout mon savoir ou presque, et la lecture est une véritable passion. Je mets de côté ma passion première pour l’art de combattre, je pense que tu t’en étais doutée. »

Oui, je l'avais remarqué. Rien qu'à sa façon de se mouvoir, on devinait facilement ce qu'elle était. Une guerrière, presque sans cœur. Mais elle en avait un, puisqu'elle ne m'avait pas tué lorsqu'elle en avait l'occasion.
A l'instant où j'allais répliquer encore une fois, quelque chose siffla à quelques centimètres de Xercos. Tellement cette chose allait vite, je ne sus l'identifier. Ce ne fut que lorsque mon interlocutrice tourna la tête vers la gauche que je m'aperçus qu'une flèche était fichée dans un tronc, non loin de là. Étions nous en danger ? Quelqu'un essayait-il de nous assassiner ? Ou plutôt de l'assassiner, elle ? Elle me devrait des explications...
La combattante se contenta d'user d'un de ses tissus soyeux pour aller prendre la flèche qui pendouillait, à moitié brisée. Elle l'examina et tressaillit. Non de peur, me semblait il, mais de colère. Ah, elle connaissait nos assaillants, nous étions bien parties. Lorsque je croisai son regard n ébène, rougeoyant de haine, je fus bien contente de ne pas être de ceux qui cherchaient sa mort. C'est qu'elle faisait peur, comme ça !

« On va opter pour le galop je crois … allons y sans tarder ma belle à moins de ne vouloir se faire capturer »

Et elle lança son cheval au galop. Je pestai à voix basse et intimai à ma monture de la rejoindre. Les sabots résonnaient sur le sol ferme et caillouteux. Ce qui produisait un fracas infernal.
On allait pas tarder à se faire repérer, si on continuait comme ça !
Je criai à son intention, pour masquer le hululement du vent fouettant nos visages :

Xercos, il faut prendre à gauche! Ce sera plus long pour aller à la bibliothèque, mais nous serons en sécurité !

Je la regardai fixement, et croisai son regard incertain. Je m'empressai d'ajouter, sur un ton légèrement agacé mais confiant :

Je connais ces lieux comme ma poche. Je t'assure que je ne nous perdrais pas. Je t'assure qu'on sera en sécurité !

Minuit ralentit tandis qu'elle bifurquait vers les bois alentour. C'était sur, on ferait une boucle pour arriver à destination, mais au moins, aucun risque de se faire tuer. Je connaissais cet endroit. ces bois. C'était mon chez moi avant que ces assassins ne viennent tout détruire.
Et tandis que je m'enfonçai vers l'obscurité, je ralentissais ma monture. Je tournai la tête en direction de Xercos qui semblait trouver ces bois guère accueillants.

Fais moi confiance, s'il te plait.

Assassin Messages : 30

Le vent frappait les visages des deux jeunes femmes à cheval, Xercos se repassait la scène qui venait de sa passer sans cesse, le moindre geste, la silhouette qui s’était détachée au loin, la flèche qui avait frôlé son oreille … heureusement qu’elle avait ses cheveux d’attachés comme à son habitude !
Argh, pourquoi fallait-il que ce soit toujours au mauvais moment que ces scélérats de pillards réapparaissent. Elle jurait pour soi, les sourcils froncés, ses yeux ne s’étant pas calmés elle avait l’air un peu blême sur son cheval noir, toute cette noirceur autour d’elle la rendait plus pâle encore. Pourtant elle avait la peau légèrement mat, un teint qui serait plutôt dû à ce peuple de la terre de feu.
La guerrière ne perdait pas son sang froid, elle était concentrée sur sa route, le visage pensif, comment l’avaient-ils retrouvée ? Comment allait elle expliquer cela à Endërya, c’est une gamine bien pourtant se dit-elle, elle hocha la tête de nouveau comme elle le faisait sans cesse depuis plusieurs minutes. Pourquoi avait-elle échappé à cette flèche ? S’ils avaient voulu la tuer, ils auraient pourtant réussi … à moins que son aura naturelle n’ait été en sa faveur, comme d’habitude. Xercos esquissa un sourire,
*Xercos l’intouchable … celle qu’aucune flèche ne peut atteindre … Xercos l’inatteignable*
Ces titres qui flattaient son égo n’étaient que pure spéculation. Ces hommes sont des professionnels, entrainés pour ne jamais rater leur cible. Jamais, et surtout pas les archers. Elle allait devoir se taper encore des heures de discussion avec son ancien maitre d’arme, lui expliquer que NON, elle ne retournera pas travailler avec eux. A moins que … non, même l’argent n’effacera pas tous ces abominables crimes qu’elle commettrait pour eux. Et puis c’est non.
Pesant le pour et le contre, elle fut surprise d’entendre la voix claire de l’elfe l'interpeller.

Xercos, il faut prendre à gauche! Ce sera plus long pour aller à la bibliothèque, mais nous serons en sécurité !

Que fallait-il faire ? Toute colère disparut de ses yeux quand elle rencontra le regard de son interlocutrice, elle n’y était pour rien, autant se canaliser au lieu d’instaurer un climat de terreur.
Et si l’elfe était de leur côté ? Non, impossible. Voilà ce que ça fait que d’être tout le temps seule et presque misanthrope, on prend des personnes innocentes pour son ennemi. Hochant de nouveau la tête pour chasser cette idée, Xercos ralentit la cadence et regarda en plein dilemme intérieur le croisement. Droite ? Gauche ? Gauche ? Droite ?

Je connais ces lieux comme ma poche. Je t'assure que je ne nous perdrais pas. Je t'assure qu'on sera en sécurité !

Vu le ton qu’avait mis Endërya dans sa phrase, Xercos hésita quelques instants avant que l’elfe n’ajoute :

Fais moi confiance s’il te plait

Voilà, la décision était prise. Faisant un signe de tête à l’elfe, lui indiquant qu’elle la suivrait, l’humaine leva un sourcil en regardant les bois qui n’étaient pas vraiment accueillants. Sombres, presque appelants à la mort, la guerrière ravala sa salive, tant pis. Son choix était fait elle n’allait pas y renoncer maintenant, apprendre à faire confiance … même aux elfes.

"Vas-y montre moi le chemin, je te suis !"

Confiante d'autant qu'elle en était capable mais pas rassurée, l’humaine suivit les pas d’Endërya, enfin de son cheval. Les oreilles tendues, bien que n’ayant pas une ouïe extraordinaire, elle l’avait tout de même fine et Xercos s’en servait comme jamais. Ses yeux étaient mis clos, juste assez pour suivre l’elfe, elle n’en avait pas besoin, de toute façon il trop sombre pour qu’elle ne distingue que des silhouettes au loin malgré les rayons qui perçaient ça et là à travers les arbres épineux ou feuillus.
Les chevaux avançaient à allure modérée, le sentier s’effaçait peu à peu, pourvu que l’elfe connaisse réellement ces bois.

« Euh … je te remercie de ce que tu fais, tu n’étais pas obligée. Enfin, un peu vu qu’il s’agit aussi de ta vie mais tu aurais pu t’enfuir sans prévenir, disparaitre dans les sous bois, ce que tu n’as pas fait et je te remercie de ça. »

Xercos n’était pas du genre douée pour les remerciements, et elle se doutait tout de même qu’en échange de sa vie ou tout du moins, de cette échappatoire que représentaient ces bois elle allait devoir donner quelques explications. Elle grimaçait à cette idée mais après tout qu’est ce que ça lui coutait ?

« Je sais que je te dois tout de même quelques explications. Alors … comme je ne sais pas ce que tu penses, pose-moi des questions, je te répondrais du mieux que je pourrais. Je t’assure que je ne mentirais pas. Bien que l’idée soit tout de même alléchante »

Elle prononça la toute dernière phrase plus pour soi que pour son interlocutrice … qu’allait elle lui demander ? Lui intimer de se taire peut-être ? Et puis, c’était quoi ce chemin où l’on ne voyait rien ? Son caractère bougon faisait qu’elle finit par plus s’inquiéter de l’endroit où la menait Endërya que des questions qu’elle pourrait lui poser.

Le regard toujours fixé sur Xercos, je la regardai, espérant qu'elle me suivrait. Elle ferma les yeux et les rouvrit, courte durée durant laquelle elle sembla prendre une décision.
Finalement, elle hocha la tête avant de hausser un sourcil, l'air de se dire "Arf, pourquoi je te suis, moi ?". Mais bon, l'important était qu'elle acceptait.

"Vas-y montre moi le chemin, je te suis !"

Oui, elle me faisait confiance. Et une chose de gagnée. Cependant, sa viox laissait parraite de l'inquiétude. Et je réalisai une chose qui me pinça légèrement la coeur : qui voudrait faire confiance à une elfe arrogante ? Oui, sur ce point là, on pouvait comprendre la méfiance de Xercos. Ce qui était quand même embarrassant, vis à vis de moi. Mais je m'étais résignée à rester forte, toujours, quite à me faire insulter de "créature arrogante et sans cœur". De toute façon, le regard des autres de m'intéressait guère.
Alors pourquoi ce qu'elle devait penser de moi m'importait autant ?
Les chevaux ralentissaient l'allure tandis que le sentier s'effaçait peu à peu pour laisser place à une forêt sauvage.

« Euh … je te remercie de ce que tu fais, tu n’étais pas obligée. Enfin, un peu vu qu’il s’agit aussi de ta vie mais tu aurais pu t’enfuir sans prévenir, disparaitre dans les sous bois, ce que tu n’as pas fait et je te remercie de ça. »

Je me tournai vers elle et haussai un sourcil, tout en la fixant d'un regard noir. C'était sympa de sa part de me remercier, mais pour moi, il n'y avait ni envie ni rien dans le fait de l'avoir sauvé. J'avais juste une dette envers elle, à mes yeux.

« Je sais que je te dois tout de même quelques explications. Alors … comme je ne sais pas ce que tu penses, pose-moi des questions, je te répondrais du mieux que je pourrais. Je t’assure que je ne mentirais pas. Bien que l’idée soit tout de même alléchante »

Effectivement, j'avais failli me faire tuer à cause d'elle. Elle me devait des explications.
Je haussai les épaules tandis que nous tournions légèrement vers la droite. Puis d'une voix tout à fait égale, dénuée de tout sentiments, je répondis :

De rien de t'avoir sauvé. Si on peut appeler ça un sauvetage. Je t'ai juste fait tourner dans les bois. C'est pas grand chose. Et puis, toi, tu m'as bien épargné tout à l'heure. Je te devais au moins ça.

Non, je n'étais pas modeste. Je détestais la modestie. Lorsque l'on avait réussi quelque chose, autant s'en vanter pour prouver sa supériorité aux autres, non ?

Et oui, il y a quelques choses que je voudrais savoir. Qui étaient ces gens ? Que voulaient-ils ? Te tuer ? Mais pourquoi ?

Soudain, un énorme arbre en forme d'arche nous bloqua le passage.Je soupirai, blasée. Je l'avais oublié celui là. Ma main fut entourée d'une lueur verte et après un geste de ma part, l'arbre écarta ses branches, nous laissant ainsi passer. Et nous nous enfonçâmes encore plus profondément dans l'obscurité de l'épaisse forêt.

Assassin Messages : 30

Sans aucun ressentis et Xercos l’en remerciait, Endërya prononça ces paroles qui intriguèrent l’humaine.

De rien de t'avoir sauvé. Si on peut appeler ça un sauvetage. Je t'ai juste fait tourner dans les bois. C'est pas grand chose. Et puis, toi, tu m'as bien épargné tout à l'heure. Je te devais au moins ça.

Il était étrange pour notre jeune guerrière de constater que visiblement l’elfe considérait qu’elle lui devait quelque chose. Pendant un instant elle se dit qu’il fallait en profiter, puis elle se ravisa en se rappelant de l’endroit où elle se trouvait et surtout en se disant que son compagnon de route se disait surement qu’elle ne lui devait plus rien.
Mais essayait –elle de paraitre égale, ou bien l’était elle vraiment ? Tout cela parut bien compliqué à Xercos, et elle se rappela pourquoi est-ce qu’elle se prétendait misanthrope, il était compliqué de vivre avec des personnes car on se demande constamment comment s’y prendre avec eux. Et l’humaine conclut sur le fait qu’elle devait être probablement très égoiste et très flemmarde pour ne pas vouloir vivre en société. C’était cela que d’avoir un caractère compliqué. Et puis savoir préserver aussi les gens de son métier …

Et oui, il y a quelques choses que je voudrais savoir. Qui étaient ces gens ? Que voulaient-ils ? Te tuer ? Mais pourquoi ?

Xercos jura.
Pourquoi fallait-il que l’on pose toujours les mauvaises questions ? Elle aurait pu lui demander autre chose tout de même. Ou rien, c’était aussi une solution, ne rien lui demander du tout. L’humaine soupira, prit le problème dans un sens, l’étira, l’étudia puis le prit dans un autre sens, l’étala, le ré-étudia, la conclusion était identique dans ces deux cas, elle lui devait la vérité plus qu’à tous les morts qu’elle avait assassinés.
Pesant de nouveau le pour et le contre, Xercos observa Endërya s’occuper de l’arbre qui leur barrait le passage avec une certaine moue, c’était quand même bien pratique que de savoir gérer la nature ! Et puis cette lueur verte, éblouissante mais particulièrement belle la fascina.
Finalement, la voix dure de la guerrière se résolut, elle se racla la gorge et commença avec des accents forts sur les moments de sa vie à la raconter.

« Bon, je te dois une partie de ma vie. Enfin, je me dois de te la raconter. Oui, ces gens ne voulaient pas vraiment me tuer, ils auraient réussi s’ils avaient réellement voulu. Enfin, je l’espère pour eux en tous les cas (sa voix était sombre et menaçante quand elle parlait d’eux, plus légèrement elle continua). S’il y a une chose que ces pillards maitrisent, car c’est ce qu’ils sont, une bande de pillards, des tueurs acharnés que les richesses appellent. Donc s’il y a bien une chose qu’ils maitrisent c’est leurs hommes. On ne se fait pas recruter chez les pillards, c’est comme une vocation.
Dans mon cas (elle chuchotait presque tant sa voix était basse) c’est autre chose ils m’ont trouvée. Ils m’ont formée, ils ont remarqué que j’étais particulièrement douée pour le combat et voilà, il se trouve que je suis devenue la plus redoutable d’entre eux, très vite je suis montée en grade, je dirigeais habilement les élites des pillards.
(Son ton revint à la normal, cassant mais audible) Un soir je me suis enfuie et jusqu’à présent j’avais réussi à avoir une longueur d’avance sur eux, ils ne m’ont jamais retrouvée. Ils veulent surement me parler, ils doivent avoir besoin d’argent ou de formateur.
Voilà, maintenant tu connais une partie de ma vie, ils ne voulaient donc pas vraiment me tuer, me contacter c’est tout. Comme je n’ai pas eu de liaison avec le monde depuis plusieurs semaines, mes hommes n’ont pas su me prévenir à temps de l’activité des pillards et je me suis fait avoir bêtement. »

Xercos soupira. Avait-elle déjà raconté cela à quelqu’un ? non surement pas. Elle se mordait les lèvres, quelque soit la réaction de l’elfe, à présent elle s’en fichait, elle ruminait dans ses pensées noires, tout comme ses yeux soudain redevenus plutôt sombres suite à l’évocation de son passé.
Relevant la tête l’humaine croisa le regard d’Endërya, elle sourit faiblement sans pourtant exprimer aucune joie.

« J’espère que j’ai su répondre à tes questions »dit-elle d'une voix des plus égales, ses yeux froids. C'est fou comme parfois lorsque le passé remonte à la surface il peut vous heurter au plus profond de vous même

Apparemment, mes questions semblaient gêner Xercos. Pourtant, c'était elle qui m'avait autorisée à en poser. Tant pis pour elle. Je l'avais prise à son propre jeu. Enfin, j'avais été un peu vache sur ce coup là... Tiens donc ? Je commençais à avoir de la compassion ? Et ben, je n'étais pas vraiment dans mon état normal.
Avec une lenteur voulue, la guerrière articula chaque mot, chaque syllabe, comme pou redonner vie à son récit :

Bon, je te dois une partie de ma vie. Enfin, je me dois de te la raconter. Oui, ces gens ne voulaient pas vraiment me tuer, ils auraient réussi s’ils avaient réellement voulu. Enfin, je l’espère pour eux en tous les cas. S’il y a une chose que ces pillards maitrisent, car c’est ce qu’ils sont, une bande de pillards, des tueurs acharnés que les richesses appellent.
Donc s’il y a bien une chose qu’ils maitrisent c’est leurs hommes. On ne se fait pas recruter chez les pillards, c’est comme une vocation.
Dans mon cas c’est autre chose ils m’ont trouvée. Ils m’ont formée, ils ont remarqué que j’étais particulièrement douée pour le combat et voilà, il se trouve que je suis devenue la plus redoutable d’entre eux, très vite je suis montée en grade, je dirigeais habilement les élites des pillards.
Un soir je me suis enfuie et jusqu’à présent j’avais réussi à avoir une longueur d’avance sur eux, ils ne m’ont jamais retrouvée. Ils veulent surement me parler, ils doivent avoir besoin d’argent ou de formateur.
Voilà, maintenant tu connais une partie de ma vie, ils ne voulaient donc pas vraiment me tuer, me contacter c’est tout. Comme je n’ai pas eu de liaison avec le monde depuis plusieurs semaines, mes hommes n’ont pas su me prévenir à temps de l’activité des pillards et je me suis faite avoir bêtement.

Elle avait eu un passé assez glorieux, quoique très sombre. A mon avis, les pillards et les assassins n'avaient pas beaucoup de liens, parce que je n'avais jamais entendue parler d'elle lorsque j'avais eu la chance de fréquenter le milieu. c'était tout de même étrange sachant que c'était une personne assez connue d'après elle.
Ils la voulaient. Pour qu'elle soit professeur. Je la comprenais : même si on me menaçait, je refuserais de donner des cours d'armes à des idiots démunie de cervelle !
Je souris à cette pensée absurde. 'était assez... étrange comme histoire, en fin de compte.
Xercos soupira, avant de se mordre la lèvre. Elle n'avait finalement plus confiance ? elle regrettait de m'avoir répondu ? En tout cas, lorsque je croisai son regard terne, je frémis. Je comprenais pourquoi elle ne ratait habituellement jamais sa cible. Celle ci, tellement apeuré devait tomber à terre et s'assommer. Devant un regard pareil, comment réagir autrement ? Mais moi, fière et orgueilleuse, j'avais réussi à y échapper. non, en fait, c'était plutôt elle qui m'avait épargné. Roh et puis on s'en fichait ! J'étais encore en vie !

J’espère que j’ai su répondre à tes questions

Sa voix glaciale me sortit de mes pensées.

Oui. Sombre passé, dis moi. Tu peux être fière de te faire désirer ainsi.

Cette affirmation ne signifiait pas forcément que, moi aussi j'avais envie d'être "désirée" par des pillards. Loin de là. Rien que le mot "pillard" me donnait envie de tuer. Avec du recul, je m'effrayais toute seule. En fin de compte, j'étais sadique et machiavélique à un point que j'aimais tuer. Non, donner la mort n'est pas chose facile. Personne ne mérite la mort. Et pourtant...

Un arbre. Grand, imposant. Et une clairière. Ma clairière. Ma maison. Une pierre. Du sang. Le mien...
Je me mis à trembler tandis que ce paysage d'horreur s'imposait à nous. Mon ancienne vie, mon passé. Mes membres ne m'obéissaient plus.
Minuit se stoppa nette au milieu de la clairière. Elle me connaissait trop bien. Elle savait que, malgré moi, j'étais encore attachée à ce passé.
Non, non, jamais.
Je m'étais promis de tirer un trait.
Mais je ne pourrais pas oublier ce moment. Je le savais. Malgré moi.
Avec une voix tremblante et des sanglots dans la gorge, je murmurai à l'intention de Xercos:

Bienvenue dans mon passé...

Assassin Messages : 30

Oh que oui ! Le passé de Xercos était bien sombre, et bien plus sombre lorsque l’on se rappelait de ses actions établies, de toutes ces divisions qu’elle avait gérées, de toutes les missions meurtrières qu’elle avait mené à bien. Oui, elle était désirée mais ce n’était pas un bon signe pour la guerrière. En aucun cas il ne fallait qu’elle les aide, les pillards voulaient surement se refaire une santé en matière de biens et surtout de réputation. Il avait été difficile pour eux de voir un élément tel que Xercos quitter leur compagnie. Fallait-il être flattée ? Non, mais l’humaine l’était, un léger sourire vint perturber son visage serein.
La guerrière commença à se demander si elle allait revenir dans cette compagnie de malandrins, et ainsi devenir une mercenaire ? Cette fois-ci la vénalité dont elle faisait preuve allait elle prendre le dessus ? Pourrait elle se permettre de tuer de nouveau des gens innocents et se faire embarquer une nouvelle fois dans le tourbillon des hiérarchies ?
Xercos il faut le dire se tâtait. Mais assassin, ça paye bien aussi, et au moins on a l’assurance de ne pas tuer pour rien, enfin, c’est ainsi que le voyait la jeune femme. Elle ouvrit la bouche pour poser une question et releva la tête mais se ravisa en observant Endërya qui semblait profondément perturbée. Ses yeux étaient vides, ils allaient et venaient perdus dans des images, des souvenirs que la guerrière ne connaissait pas et qui étaient emprunts de douleur. Comment avait-elle visé aussi juste pour une fois ? Il suffisait de voir le décor macabre qui s’imposait de lui-même.
Trônait au milieu de cette forêt dense une vaste clairière, enfin, elle semblait vaste, imposante, malsaine. Il y avait un arbre non loin de là qui était intimidant à cause de sa dimension, il avait l’air creux, pâle, fatigué, témoin d’une scène d’horreur, tout comme la maisonnée comme effondrée par ce qu’elle a vu.
Scène d’horreur parce que le sang qu’il y avait là n’avait pas échappé à Xercos, peut-être était-il séché depuis plusieurs années probablement mais la guerrière connaissait très bien, que trop bien même toutes les formes que pouvait prendre le sang.
La guerrière ravala sa salive, estomaquée par un tel endroit et par l’émotion de l’elfe, elle descendit de son cheval lorsqu’à mi-voix, la voix tremblotante Endërya lui dit :

Bienvenue dans mon passé...

Etait-elle réellement la bienvenue ? Xercos était pourtant une habituée de ce genre milieux. Elle en avait été l’origine pendant un certain temps. Mais elle ne revenait jamais sur les endroits où elle avait mené ses conquêtes. Le spectacle était époustouflant.
J’ai toujours su que Xercos était étrange mais en l’occurrence, elle était bien plus que stupéfiante, elle était fascinée, transportée par ce qu’elle voyait. Oh, certes cela la touchait beaucoup mais il y avait une part en elle qui recomposait froidement ce qui s’était passé ici, les erreurs qui ont pu être commises.

« Tu as échappé à une attaque. Ce n’était même pas une attaque, ils ont été surpris … c’était une condamnation, une exécution. Seigneur … tu as été témoin de … de … »

Sans voix, la guerrière commençait à comprendre, le puzzle se mettait en place seul, les pions avançaient, les marionnettes devinrent indépendantes, les fils ne servant plus à rien. Les phrases qu’elle avait prononcées n’avaient été en aucun cas là pour remuer le couteau dans la plaie, elles étaient sorties de la bouche de l’humaine sans qu’elle n’ait réfléchis et elle le regrettait sans doute. Et pendant qu’elle avait haussé le ton dans le lourd silence qu’émanait d’Endërya, elle avait suivit les traces de pas qui s’étaient incrustées dans le sol bien qu’elles aient été légèrement effacées par les années et le mauvais temps aussi. Son regard avait croisé celui de son interlocutrice juste dans sa dernière phrase. Dans un murmure Xercos s’adressa à l’elfe tout en rompant l’échange muet qui transmit par le croisement de leurs yeux en regardant ses bottes et l’herbe cassée sur laquelle elle marchait.

« Pardonne moi, je n’ai pas été très délicate dans ce que je viens de dire. Je n’ai pas vraiment l’habitude de devoir l’être. »

Oh, la guerrière s’empêtrait dans des excuses minables mais pour une fois elles étaient sincères, enfin … autant qu’elle savait l’être en tous les cas. Elle ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose puis se ravisa en se demandant s’il était vraiment approprié de demander des détails à l’elfe ou pas, et aussi si elle avait eut la possibilité de retrouver ses agresseurs. Auquel cas, l’humaine pourrait lui être utile. Un plan tout tracé se dessinait déjà dans sa tête mais elle hocha la tête pour l’effacer.

« Ça ira ? Je sais que ce ne doit pas être évident, si je puis t’être d’une utilité quelconque, te faciliter la tâche d’une manière ou d’une autre … »

Divertir … elle pourrait se débrouiller pour le faire n’est ce pas ? Ce ne devait guère être si compliqué que cela.

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