Animations de la Terre : Un message sibyllin

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Lieu : La Place de Kanbonverka (Quartier de Kanbonverka, La Ville)
Jour : Festival de la Terre


Chaque année, pour son jour de gloire, le continent de la Terre se pare de ses plus beaux atours et fait miroiter ses richesses à ses citoyens autant qu’aux voyageurs. Mais s’il est à présent un lieu idéal pour se faire admirer de ses puissants voisins, c’est bel et bien la Ville, ce gigantesque melting-pot né en si peu de temps au centre de l’océan. En ce grand jour du Festival de la Terre, le quartier de Kanbonverka est donc plongé dans une extraordinaire ferveur populaire, tandis que ses habitants exposent fièrement leur culture aux yeux des curieux venus des autres quartiers, ou parfois d’aussi loin que le continent du Feu.

Les rues sont pleines d’étals, où sont posés livres, manuscrits, ou encore des poteries ou des sculptures dont les motifs finement ouvragés détaillent de grands évènements de l’histoire, d’épiques batailles, ou même des scènes de la vie de tous les jours datant de presque deux siècles. Les musées et les bibliothèques sont grands ouverts, et grouillent de tout ce monde venu admirer les expositions exceptionnelles qui s’y donnent.

Au milieu de toute cette agitation, la Place de Kanbonverka est devenue un gigantesque carrefour, où des dizaines de personnes se croisent en permanence.

Dans un coin, un homme a accroché sa collection de magnifiques tapisseries aux murs de deux maisons mitoyennes. Souriant de toutes ses dents, il détaille à tous ceux qui s’approchent les personnages célèbres et les créatures improbables qu’on y voit, tout en veillant à ce qu’aucun enfant ou aucun voleur n’y pose ses doigts sales. Sous le grand chêne de la Place, un vieil homme s’est assis en tailleur juste devant la statue de la déesse. Un livre posé sur les genoux, il fait la lecture à un groupe de personnes attentives assises en demi-cercle devant lui. Malgré le brouhaha aux alentours, sa belle voix grave porte assez loin pour que des passants continuent de ralentir et de tendre l’oreille, intrigués par son histoire.

Et au milieu de toute cette foule bigarrée, qui prêterait attention à une jeune elfe ? Personne, jusqu’à ce qu’elle passe sans se douter de quoique ce soit devant la statue de la muse Mnémosyne.

Et soudain, une lumière intense jaillit de la sculpture, et une forme translucide se matérialise. Son visage calme et distant est encadré de cheveux gris, presque blancs, retenu en un chignon surmonté d’une tiare d’argent et de jade. Ses yeux d’un vert très pâle fixent le vide, absents. Sa silhouette vêtue de blanc et de vert pâle ne se pare plus du gris de la pierre, mais il n’y a pas de doute : l’apparition ressemble trait pour trait à Mnémosyne, Muse de la Mémoire.


Certains passants s’arrêtent, interdits, parfois même affolés. D’autres poursuivent leur chemin avec un coup d’œil méprisant, croyant à une farce de quelque gamin doué d’un pouvoir d’illusion.

Et de son regard distant, la Muse cherche dans la foule celle dont la présence l’a appelée en ce lieu. Ses lèvres forment, sans un son, le nom d’Endërya El'Undril, tandis qu’elle attend de pouvoir livrer son message à qui de droit.


[RAPPEL : Ce RP est libre pour tous les personnages dûment inscrits du forum. Vous n'avez aucune obligation d'attendre la réaction d'Endërya. Bon jeu !]

Aujourd'hui, c'est le Festival de la Terre. Cytsuka s'est donc jointe à la fête, non seulement pour se distraire, mais aussi pour retrouver quelqu'un. Cela faisait un peu plus de deux mois qu'elle avait quitté Endërya, et se sentait un peu seule. Cytsuka se doutait que l'elfe participerait à la fête de son quartier... maintenant il fallait pouvoir la retrouver dans la foule. Et c'est pas gagné...
La jeune fille vagabondait, voltigeait et sautait de toits en toits, détaillant la foule du regard. Parfois l'éclat d'une épée, une chevelure blonde ou une oreille pointue attirait son attention. Mais pas de Endy en vue...

Malgré tout, le quartier de Kanbonverka rayonnait de vitalité, dans toute sa splendeur... Cytsuka en était émerveillée. L'agitation et la bonne humeur générale rendait la jeune fille joyeuse. Enfin, encore plus joyeuse qu'elle ne l'était déjà...

Soudain, une silhouette un peu plus loin sur les toits de la ville attira son attention. Une elfe, sans doute, vu comment elle se tenait. Droite, inébranlable, les mains sur les hanches. Le cœur battant, Cytsuka se rapprocha vivement. Alors qu'elle n'était qu'à quelques toits de l'inconnue, elle la reconnue. C'était Endërya, Cytsuka l'avait enfin trouvé !

HEYY ENDY !!!

Endërya ne l'entendit pas. Elle descendit de son toit avec nonchalance, sans se presser, et disparut aux yeux de Cytsuka. Celle-ci accéléra sa course, et faillit se précipiter dans le vide... Mais elle se rattrapa à une gouttière, virevolta et atterrit dans la foule, alors qu'une chevelure blonde disparaissait peu à peu parmi tous ces gens...
La jeune fille se faufila agilement dans la foule, en s'efforçant de ne pas quitter des yeux son amie. Elle l'appela plusieurs fois, mais elle ne l'entendait toujours pas, absorbée dans la contemplation de la place de Kanbonverka...
Jusqu'à ce qu'elle passa devant la statue de la muse de la Terre.

Un éclat étrangement aveuglant jaillit, et une forme translucide effroyablement belle se matérialisa juste devant la statue de la muse. La déesse Mnémosyne.
Cytsuka croyait en l'existence des muses, mais elle ne s'était jamais imaginé assister à une de leurs manifestations légendaires. Elle n'eut pas le temps d'être surprise, que le regard absent du fantôme balaie l'assemblée, et forme un nom sur ses lèvres. Endërya El'Undril.
La jeune fille reporta son attention sur l'intéressée. Celle-ci était pétrifiée d'étonnement, dit quelques chose mais ses mots étaient trop faibles pour que Cytsuka puisse les entendre.
Un large arc de cercle s'était formé autour de l'elfe, abasourdie, comme si une barrière invisible s'était matérialisée... Cytsuka la franchit, et vint se placer doucement à côté de son amie.
Endërya ne l'avait pas encore remarquée. Ses yeux étaient rivés sur l'apparition divine...
La jeune fille prit doucement sa main et murmura encore plus lentement :

Endy...

Elle sentit un léger sursaut parcourir l'elfe, mais elle le sentit à peine. Endërya tourna la tête vers elle, et elles échangèrent un long regard. Cytsuka souriait, et de son côté l'elfe ne semblait pas surprise de la voir...
La jeune fille fut rassurée. Malgré la distance et le temps, leur amitié était toujours aussi forte.
Cytsuka émit une légère pression amicale en serrant la main d'Endërya, et la lâcha. Puis elles se tournèrent en même temps vers le fantôme de la muse pour lui faire face, Cytsuka légèrement en retrait par rapport à Endërya.

Ysmir se promenait dans les ruelles du quartier de la terre. Aucunement par envie de voir le charmant spectacle qui s'y déroulait, il n'avait que faire des expositions nombreuses et variées qui meublaient chaque coin de ce quartier.
Non, il était ici pour affaire, assassiner quelqu'un un jour de fête produisait toujours son petit effet, surtout vu la cible actuelle : l'ambassadeur de la Terre. Bien sur le contrat ne serait pas aisé, déjà car on lui avait ordonné de le tuer de jours pendant les festivités.

Il avait amené son cwellan, son arme la plus discrète et avec la meilleure portée. Il allait essayer de s'approcher assez près de l'ambassadeur pour capter son coeur et le mémoriser, puis ensuite il se servirait de son Don pour abattre sa cible de bien plus loin que sa vue seule ne lui permettrait. Puis il fuirait rapidement par les souterrains. Un plan simple mais ardu.

Approcher l'ambassadeur serait déjà une tâche difficile, surtout qu'il était en tenue de combat, donc pas du tout discret dans la foule. Puis si son Don lui permettait de trouver sa cible de loin il ne pouvait pas voir les obstacles ni prévoir l'éventuel courbure de la trajectoire du disque. Il pouvait utiliser deux disques pour augmenter ses chances de toucher l'ambassadeur mais il détestait faire des victimes superflues dans ce genre de contrat, et la probabilité que les deux disques se plantent dans l'ambassadeur était infime.
Mais ce n'était pas ses quelques difficultés qui allait le faire renoncer, lui, le plus grand assassin que le monde ait connu à ce jour (ou du moins dont il se souvienne).

Il continua donc sa progression dans les ruelles, alternant entre saut, course, marche... pour rester le plus discret possible. Il devenait parfois invisible au moment de traverser une artère, ou de passer près d'un groupe de personne.
Au bout d'un moment il se décida à aller voir ce qui pouvait bien se passer sur la place. Il monta sur le toit d'un immeuble et regarda en bas.

Plusieurs passants restaient scotchés devant une apparition fantomatique émanant de la statue de la muse et lui ressemblant en tout point.
Ysmir arma son cwellan juste par réflexe, à priori l'apparition n'avait pas l'air hostile mais qui savait vraiment après tout.

Puis il lui vint l'idée de profiter de l'attraction que suscitait l'évènement pour abattre sa cible plus facilement. Il se mit donc à la recherche de l'ambassadeur, qui allait surement venir voir ce spectacle, sans quitter longtemps des yeux le fantôme. Sait-on jamais !

J'aime les jours de fêtes, c'est le meilleur moment pour montrer de quoi vous êtes capable et aussi pour faire de bonne trouvaille au niveau des vêtements et c'est pas ça qui manquait aujourd'hui, au fur et à mesure que j'avançais, je voyais de magnifiques parures, de belles robes de soies, de belles chaussures, j'étais tout simplement au paradis. Mais une voix dans ma tête me disait que je devais faire attention aux dépenses inutiles et cette voix n'était autre que Shihara, je me demande s'il n'était pas un trésorier dans une de ces vies antérieurs. Il fallait toujours qu'il gâche mon plaisir.

Je décidais alors de me rapprocher de la place, histoire de trouver un endroit où je pourrai montrer mes talents d'artistes, mes il y avait tellement de personnes que c'était impossible de passer. Mais que se passait-il ? C'est étrange, il n'y a pourtant que le silence enfin presque j'entendais une voix s'élever appeler "Endy". Non impossible, elle ne pouvait pas être là, mais cette voix ne m'était pas étrangère, se pourrait-il que.... Pris de curiosité, je m'approchai et qui passait devant moi : Cystsuka en personne, la dernière fois que je l'ai vu c'est quand on a dû se téléporter loin des ennuis du port. Heureuse de la revoir, je me mis à la suivre, évitant de crier son nom pour lui faire un surprise. Le passage devenait de plus en plus difficile, les gens se bousculaient pour voir quelque chose, mais quoi ?

J'arrivai enfin près de Cytsuka et aussi d'Endërya ? Et bien, si je m'attendais à ça, je suis contente de la revoir, elle aussi, jusqu'à maintenant, je n'ai pas fais attention mais je remarquai enfin la chose où plutôt l'apparition qui intriguait tout ce beau monde. Le Muse Mnémosyne était là, devant moi, quel honneur ! Elle est si belle, ses cheveux se mariait parfaitement à ses yeux, j'étais sous le charme totale mais c'était tout de même incompréhensible. Je m'approchais peu à peu afin d'être à côté d'Endërya. Toujours le regard scotché sur la magnifique apparition et comprenant qu'Endërya était le fruit de l'attention de la Muse.

- On peut me dire ce qu'il se passe dis-je doucement.

Je sentis sur mon épaule une ptite pression, Shihara venait de se poser tout aussi intrigué que moi par la Muse Mnémosyne.

Les yeux si pâles de la Muse parcouraient la foule d’un air absent, comme si elle ne voyait de ce qui se trouvait autour d’elle que des ombres vagues. Elle semblait pareille à une dormeuse qui ne pouvait totalement échapper à ses songes, éveillée mais l’esprit absent. Les exclamations de surprise ne l’atteignaient pas, rien dans l’agitation croissante qu’elle suscitait ne semblait la toucher.

Ce ne fut pas l’arrivée de Cytsuka qui attira son attention sur Endërya, mais son regard se posa enfin sur l’elfe. Aucune émotion ne transparut sur son visage, mais ses yeux cessèrent leur errance molle et dès lors, se fixèrent sur la jeune fille effrayée.

Les lèvres de Mnémosyne se remirent à bouger. Aucun son ne les franchit pourtant, et pour la première fois, une expression vint orner ses traits : la tristesse. Muette depuis toujours, il semblait que sous cette forme non plus, la Muse ne possédât pas la parole. Et pourtant, il fallait bien qu’elle transmît son message.

Tandis qu’elle contemplait ce dilemme, elle ne remarqua pas plus que tout le reste l’apparition d’une jolie danseuse près des deux amies devant elle.

Enfin elle leva les mains, et des images se formèrent au-dessus de ses paumes. D’abord, la main gauche : y prit naissance une silhouette noire, d’un noir si absolu qu’elle semblait absorber lumière et chaleur autour d’elle. Informe et sans visage, elle arborait pourtant un rictus de joie malsaine. C’était là le Mal, sous sa forme la plus primordiale et la plus sauvage.

Mnémosyne cligna des yeux, lentement. Alors apparut la silhouette d’un homme, si floue que l’on ne pouvait distinguer le moindre de ses traits. Un faible froncement de sourcils vint plisser le front pâle de la Muse, mais ses efforts pour préciser l’image restèrent vains. Elle poursuivit plutôt, et le Mal enveloppa bientôt l’homme tout entier puis disparut progressivement, jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus rien pour rappeler la nature de ce qui sommeillait dans l’humain.

Alors la Muse reporta son attention sur l’elfe, comme pour s’assurer qu’elle suivait bien son message. Dans le creux de ses mains, l’image fluctuait déjà, prête à poursuivre.

La Muse cligna lentement des paupières, comme si elle entendait Endërya sans la comprendre. Mais lorsque l’elfe hocha la tête pour l’encourager à poursuivre, elle baissa simplement les yeux sur ses deux mains ouvertes.

L’homme avait l’air normal, maintenant, si ce n’était qu’un nuage sombre flottait au-dessus de sa tête.

Au-dessus de la paume libre de Mnémosyne, une image d’Endërya en personne prit forme. Ni plus jeune ni plus vieille que la véritable jeune fille ne le paraissait, elle enlaçait un homme, dont le visage n’était pas plus reconnaissable que celui du premier. Puis l’elfe laissa partir son amant, qui se dirigea vers l’autre, celui qui avait absorbé le Mal. Les deux hommes se serrèrent la main. Le premier dégageait toujours une sensation menaçante.

Puis tout disparut, et une grande tour blanche se matérialisa. Celle-là était facile à reconnaître : c’était l’immense Tour qui se dressait au centre de la Ville, avec sa pierre étincelante et lisse, comme à l'épreuve du temps.

La Muse vacilla soudain et releva un visage inquiet. Ses yeux pâles cherchèrent instinctivement un point là-bas, haut dans le ciel, tout droit dans la direction de la Tour. Elle grimaça et les images disparurent tandis qu’elle levait les mains comme pour se protéger le visage.

Elle adressa un regard suppliant à Endërya. C’était là le seul avertissement qu’elle pouvait donner à cette enfant de la Terre.

Avec un flash de lumière aussi aveuglant que celui qui avait précédé sa venue, elle disparut. L’assistance jusque-là silencieuse poussa des cris de surprise, et un mouvement de foule bouscula Endërya et ses amies.

La statue de la Muse, blanche et immobile, le regard fixé vers l’invisible, était plus muette que jamais.

[Ce RP spécial sera clôturé dès lundi soir. C’est le temps qu’il vous reste pour conclure votre apparition, après quoi vos points vous seront attribués. Vous êtes libres de créer un topic de RP classique pour discuter des évènements. Merci de votre participation !]